Pas facile à lire et pas facile à commenter notre
Louis Poirier, alias
Julien Gracq !
Par le passé, j'ai pas mal lu cet auteur extraordinaire. Je m'étais même studieusement et délicieusement attardée sur son "Rivage des Syrtes". Mais les textes posthumes parus dans "
Noeuds de vie" m'avaient déçue. L'auteur m'y semblait trop aigri, presque réac !
J'ai voulu retrouver le charme gracquien. Certes l'écrivain est difficile mais, si on réussit à surmonter l'effort exigé par sa lecture, tellement poétique, profond et singulièrement original.
Sur les trois nouvelles qui composent le recueil, je ne parlerai que de la nouvelle centrale "
La presqu'île". Quelle magie que cette attente "géographique" d'une femme aimée ! Elle n'est pas arrivée par le train de la mi-journée. Il faut donc "meubler" l'attente jusqu'au train du soir. Une voiture qui s'arrête souvent, des marais, la mer, des petites gens, des baigneurs, des paysages habités et, surtout, une lumière qui faiblit petit à petit et dont le déclin est minutieusement décrit par l'auteur.
Quel talent pour décrire si longuement des choses si simples !
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