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Critique de motspourmots


Ou comment un livre qui possède tous les ingrédients pour me plaire se révèle finalement plutôt ennuyeux et décevant… L'époque (dernière moitié du 19ème siècle et début du 20ème), le thème (les peintres, l'art, la passion…), les lieux (Etretat, la Normandie, les paysages immortalisés par Monet, Courbet, Pissaro…), tout conspirait à me faire acheter ce livre, y compris la magnifique illustration choisie pour sa couverture (Terrasse à Sainte-Adresse de Claude Monet, toile peinte en 1867). Et puis ça commençait bien avec ce superbe incipit : « Jadis, j'ai embarqué sur la mer un jeune homme qui devint éternel ».

Alors, que s'est-il passé ? Rien de désagréable à vrai dire. L'auteur met en scène un narrateur, Charles, qui entreprend de raconter sa vie, une vie passée en Normandie, notamment à Etretat. Revenu blessé d'Algérie dans les années 1860, il accepte la proposition de son oncle de s'occuper de ses différentes propriétés normandes et mène une vie assez oisive, ne se lassant de contempler les magnifiques paysages offerts par les falaises, y compris depuis la mer sur laquelle il navigue avec son petit voilier. Il est bientôt fasciné par les peintres et les personnalités qui se succèdent dans la région, Monet, Courbet, Boudin mais également Maupassant, Flaubert et Hugo. La liaison qu'il entretient avec Mathilde, une femme plus âgée que lui, mariée et habituée au grand monde parisien contribue à forger sa culture et à lui ouvrir des horizons artistiques. Plus tard, ce sera Anna, la belle-fille de Mathilde qui prendra le relai. En 1927, au crépuscule de sa vie, Charles a vécu les belles années de transformation dans tous les domaines artistiques, architecturaux, industriels et économiques mais également deux guerres meurtrières alors qu'une autre se profile mais qu'on n'en connait pas encore les monstruosités à venir.

Je crois que le manque d'intrigue est venu à bout de mon intérêt premier. J'ai commencé par être agacée par cette concentration de célébrités, cette impression de « name-dropping » qui laisserait penser qu'il n'y avait pas d'autres promeneurs à Etretat que des peintres et des écrivains. Un agacement que j'avais déjà ressenti avec le livre de Gaëlle Nohant, Légende d'un dormeur éveillé mais qui s'était dans ce cas rapidement dissipé parce que l'intrigue avait vite pris le dessus, portée par la magnifique figure de Robert Desnos. Là, ça n'a pas été le cas. Je n'ai pas réussi à m'intéresser au personnage de Charles ni à sa façon de traverser la période. Surtout, pour avoir beaucoup lu à la fois sur la période, sur les peintres (qui sont des personnages de roman que j'affectionne particulièrement) et ceux qui les entourent, j'ai eu l'impression à chaque moment de ne rien apprendre et surtout d'avoir lu des choses bien meilleures sur chacun des grands hommes dont il est question. Je pense, entre autres, au merveilleux livre de Michel Bernard, Deux remords de Claude Monet ou encore à celui de Judith Perrignon, Victor Hugo vient de mourir qui possèdent une force bien plus convaincante. Enfin, le style quelque peu désuet ne contribue pas à dynamiser la lecture.

Ce fut donc une lecture décevante malgré la qualité littéraire certaine de ce texte qui pour moi manque surtout de modernité, ceci expliquant peut-être cela.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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