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Critique de GeorgesSmiley


Le fils du couple Siniavski règle ses comptes avec le KGB et tout particulièrement Evgueni Feodorovitch Ivanov, responsable de la traque puis de l'arrestation de son père en 1965.
L'humour y est féroce et l'ironie glaçante. Les Services compétents ont comme compétence essentielle de persécuter le moindre citoyen susceptible de mal écrire ou de mal penser. L'auteur rend un très bel hommage à ses parents. A son père qui réussit à échapper pendant près de six ans aux cancrelats chargés de le neutraliser et qui, une fois démasqué, ne se renia pas. A sa mère également, en particulier à travers les perquisitions où elle se joue des nervis qui fouillent et saccagent l'appartement (communautaire) familial.
« Il faut déménager le lit à barreaux. Chmakov et Koulakov s'y collent.
_ Vous n'avez pas fouillé sous le matelas, dit la femme, toujours avec le sourire. Si, si, j'insiste. Allons ! Faites votre travail. Je ne voudrais pas que vous vous fassiez gronder par votre hiérarchie à cause de moi.
Comme ils hésitent, gênés, elle se débarrasse de son fils en le fourrant dans les bras du lieutenant, et accomplit devant eux le dépeçage du petit lit. »
Iegor Gran n'est pas un écrivain du niveau de Soljenitsyne mais son pamphlet est très agréable à lire. On a plaisir à découvrir comment un homme seul a pu faire passer à l'Ouest ses textes dissidents en ridiculisant les sinistres argousins des « services compétents » attachés à sa perte. Comment il a réussi à garder le secret aussi longtemps, puis comment il a su résister à six ans de camp « à régime sévère ». Lecture utile pour se souvenir que la liberté d'expression doit être défendue sans ambiguïté.
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