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Critique de umezzu


Passé un temps d'adaptation au dessin à grand traits stylé bandes dessinées début XX éme, avec un côté Pieds Nickelés, signé Vincent Gravé (story-board) et Christophe Girard (story-board, dessin et couleurs), cette biographie romancée en BD d'Emile Zola et de l'affaire Dreyfus s'avère très intéressante.

Les choix graphiques trouvent leur raison d'être dès les premières pages, qui expliquent les liens entre Zola et beaucoup d'artistes de son époque, dont des peintres comme Cézanne ou Pisarro. Une case reprend même le déjeuner sur l'herbe de Monet. Avec ses premiers succès, comme Thérèse Raquin, Zola fréquente des écrivains comme Guy de Maupassant et Alphonse Daudet. Il va développer une oeuvre littéraire en rupture avec le conformiste ambiant, en montrant les injustices sociales.

L'homme aime les femmes, aura quasi-ouvertement ses maîtresses, aime la vie, voyage et vivra vite dans un certain confort. Il est à Rome quand éclate l'affaire Dreyfus. La condamnation du capitaine sur fond d'antisémitisme ne l'affecte pas dans un premier temps.

L'officier subit la déportation en Guyane, le bagne et des brimades toutes particulières. Ses conditions de vie sont déplorables. Ce n'est qu'à l'automne 1897 (l'affaire a éclaté en janvier 1895) que Zola informé du dossier (et de l'identification par le commandant Picquart d'Esterhazy comme étant le vrai traître) va s'engager pour défendre l'officier juif. Une position courageuse face à une opinion majoritairement hostile. Sa lettre au président de la République, titrée J'accuse, publiée par l'Aurore le journal l'Aurore de Clémenceau, après que Le Figaro ait refusé de continuer à publier ses articles, reste son fait d'arme principal. Les débats et procès ont duré et Zola a même été condamné, mais il n'a pas cédé.

Cette BD est une belle vision romancée de la vie d'un écrivain majeur du XIX éme siècle, un témoin de son temps, plus soucieux de défendre l'injustice que d'apparaître en héros d'une cause.
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