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Critique de bran_601


Comment décrire La saga Traquemort si ce n'est comme le plus improbable de tous les spaces-opéra.
Et si l'on devait toutefois tenter d'en donner une définition on pourrait considérer qu'il s'agit dans l'esprit, d'un mélange de Stars Wars, du trône de fer, La caste des Métas Barons et surtout Space Adventure Cobra.
Owen, aristocrate de son état est le dernier représentant en ligne directe de la lignée des Traquemort (Deathstalker), en l'occurrence les seigneurs de Virimonde.
Plus intéressé par ses travaux d'historien qu'à celui de courtisant/conspirateur auprès de l'impératrice Lionnepîerre, il savoure donc une vie bien paisible et fastueuse tout en ne se privant pas de goûter aux plaisirs auquel son rôle de petit nobliaux lui permet d'avoir accès.
Owen se délecte particulièrement de la compagnie de belles femmes et c'est d'ailleurs en s'apprêtant à apprécier une nouvelle fois les faveurs de sa compagne du moment que son monde va finalement s'écrouler sous ses pieds et que tout ce à quoi il tient et fait de lui un être d'exception, va disparaître en même temps qu'il doit sauver sa vie après une tentative d'assassinat à grande échelle.

Déchu sans raison apparente de tous ses titres et propriétés par l'impératrice, Owen Traquemort n'est plus qu'un proscrit, un condamné à mort en cavale, avec une horde de chacals armés de disrupteurs (armes laser) aux fesses...
Assisté par sa fidèle conscience artificielle "Ozymandias" avec qui il communique psychiquement, Owen réussit à s'échapper de sa planète avec notamment le concours inopiné d'une certaine Hazel D'ark, une ancienne trafiquante d'organes également en fuite.
Parce qu'il est acculé Owen se décidera donc à suivre les pas de son père qui le mèneront à servir les intérêts de la résistance et retrouver l'emplacement de l'arme ultime nécessaire à l'accomplissement de sa vengeance pour faire plier le règne de Lionnepierre, le négateur de Noirvide.
En l'occurence l'arme avec laquelle le premier des Traquemort, Gilles alors premier guerrier de l'empire, avait sur ordre de l'empereur de l'époque anéanti un millier de mondes en quelques secondes et créait la zone du Noirvide.

Owen est un antihéros par excellence, comme tous les Traquemort il a effectivement des prédispositions au maniement des armes et à l'usage du Turbo, une faculté qui lui permet d'accélérer ses aptitudes physiques et psychiques sur de courtes séquences, non sans conséquence à chaque fois, mais c'est aussi comme le décrit Simon Green le type même du héros malgré lui, celui qui fait les choses par nécessité, par obligation voir par contrainte.
Owen c'est donc le profil même du héros contrarié, mais un héros avec de vraies valeurs humanistes et un profond sentiment de justice, un homme qui ne se cache pas derrière les autres alors que les événements semblent aller de mal en pis et qu'il est de plus en plus acculé.
Après avoir rejoint Brumonde, la seule planète de ce système où l'empire n'a pas d'autorité, véritables repères de malfrats et de trafiquants en tous genres, une sorte de Mos Eisley à l'échelle d'une planète, Owen et Hazel tenteront de trouver les ressources stratégiques, humaines et matérielles afin de faire tout simplement face aux événements, même si cela consiste finalement à embrasser une cause qui n'est pas la leur de prime abord, la résistance...


Qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas seulement une histoire que développe Simon Green dans ce premier volume, mais bien trois arcs narratifs assez distincts avec une multitude de personnages aussi intéressants les uns que les autres.
Pour la partie space-aventure de son récit on retrouve le duo Owen/Hazel qui se verra assez rapidement augmenté de Jack Hasard, une ancienne légende de la rébellion, Rubis Voyage chasseuse de primes sans états d'âme, Tobias Lune un Hadénien énigmatique, mi-homme -mi-machine et Gilles Traquemort le premier de sa lignée, le destructeur des mondes, en quelque sorte, un groupe bien mal assorti et en quelque sorte une version très personnelle des gardiens de la galaxie .

Pour le côté intrigue de cour, guerre de famille, complot, trahison et manipulation, on retrouve par alternance les récits entrecroisés de Valentin Wolfe, expert en automédication de drogues avec lesquels il développe des compétences surhumaines, un personnage que l'on pourrait décrire physiquement comme un mix entre Éric Draven(The Crow- et Robert Smith (The Cure), et Finlay Campbell, héritier également de son clan, véritable dandy d'une aristocratie décadente, donnant l'illusion le jour d'être un individu ne se souciant que de son apparence vestimentaire et de sa coupe de cheveux alors que la nuit il endosse l'identité secrète du gladiateur masqué le champion du peuple dans la fureur des arènes.

Enfin pour le dernier acte, on suit les péripéties du capitaine de destroyer interstellaire, l'officier de l'impératrice Silence et de son bras droit l'investigatrice Givre, une sorte de super soldat et véritable machine à tuer. Dans ce premier volume ce sera pour l'essentiel dans cet arc narratif que l'auteur développe particulièrement les aspects SF militaire...

Au centre de toutes les attentions et de toutes les préoccupations on retrouve bien évidemment la garce de Fer, l'impératrice Lionnepîerre IV, une jeune femme agrémentée de tous ce qui peut exister en matière d'implants cybernétiques, agissant comme un véritable tyran obsessionnel et psychopathe. À ses côtés le général Dram, le faiseur de veuves, un personnage aussi implacable et puissant qu'un certain Darth Vader, et Kit Estivile le tueur souriant, l'assassin entre autre du père d'Owen Traquemort, un homme dont le seul plaisir consiste à provoquer des duels afin d'assouvir ses pulsions de mort, lui qui a lui-même massacré en intégralité tous les individus de son clan(parents, feres et soeurs).
En opposition à ce régime militaire et tortionnaire s'opposent tous ceux pour qui l'empire ne reconnait pas de droits et constitue une menace, les non-hommes composés de clones d'humain, d'Epsi (humains ayant des pouvoirs psychique voir pyrotchnique), des IA "Intelligente artificielle" et tous les proscrits en tous genre de l'impératrice.

Ce premier roman du cycle Deathstalker est vraiment rafraîchissant tant l'auteur y a réussi la conjugaison de plusieurs genres dans un ensemble qui s'il paraît bancal dans les premiers temps, trouve assez rapidement son harmonie et sa propre identité.
Le ton se veut par moments drôle sans pour autant tomber dans la parodie, j'ai particulièrement apprécié les nombreuses phases de dialogue entre les différents groupes de personnages qui apportent un vrai plus au développent de notre appréciation des multiples personnages principaux et secondaires.
Si on y regarde de plus près, le ton général du roman est d'ailleurs plutôt sombre avec de nombreux passages où nous assistons sans garde fou à de terribles déchaînements de violence, l'humour distille donc de temps à autre un peu de lumière à un récit ou la noirceur est quasi omniprésent.
C'est une oeuvre riche en découverte de nouveaux mondes tous plus ou moins inhospitaliers comme Shandrakor, planète peuplée de créatures préhistorique où Grendel lieu de repos de terrifiantes créatures monstrueuses et il y a vraiment un vrai background et une vraie originalité dans l'utilisation qui ait faite des multiples références/inspirations apparaissant ici ou là.
Au niveau technologie on n'est pas en reste non plus avec saut hyperespace, sabre laser, champ de forces, disrupteurs, bombes neuro-psychiques, croiseurs impériaux, etc.

Le livre n'est pas sans défaut, on met un petit peu de temps à avoir une vision globale de l'intrigue du fait de la multiplication des personnages et de la division du récit, ce qui fait que l'on apprécie particulièrement le dernier tiers du récit où véritablement l'intrigue se resserre autour d'une ligne directrice mieux définie entre tous les protagonistes.
Finalement en refermant ce livre relativement important de 604 pages, on s'étonne de se perdre à vouloir se remémorer tous les éléments-clefs de la dramaturgie tant il se passe un nombre incroyable d'événements savoureux et surprenants (notamment l'action des rebelles sur le silo 9, une prison pour clones et Epsi appelé l'enfer du Ver).
Pour ma part, ce premier tome du cycle Deathstalker est une énorme surprise et l'une de mes lectures les plus plaisantes et rafraîchissantes depuis bien longtemps.
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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