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Citations sur Adam et Eve (7)

L’histoire d’Adam et Eve ne commence pas avec la Bible. On trouve des récits analogues dans les légendes mésopotamiennes relatant les débuts de l’humanité, en particulier la grande épopée de Gilgamesh. Ces légendes remontant à 1 800 ans avant J.-C., soit bien avant les premières versions de la Torah (vers 500 avant J.-C.), racontent comment le dieu Marduk, le plus grand dieu babylonien, avait créé les humains. Elles évoquent même un déluge dévastateur dont nombre de détails se retrouvent dans l’histoire de Noé. Lors de leur exil à Babylone, les Hébreux ont souvent entendu ces récits. Avant même leur retour à Jérusalem, ils entreprennent de rédiger un «contre-récit» au puissant mythe de création babylonien afin de se forger une identité propre qui puisse servir d’alternative au Temple détruit. Stephen Greenblatt souligne cependant des différences importantes. Dans la légende mésopotamienne, les humains ne sont pas jugés moralement pour ce qu’ils font alors que, dans la Genèse, ils sont responsables de leurs actions et de leur désastre. Les Hébreux mettent ainsi «l’ancienne histoire des origines sens dessus dessous. Ce qui était un triomphe dans Gilgamesh devint une tragédie dans la Genèse».

Qu’un Dieu bon puisse créer l’homme et la femme pour ensuite les chasser du paradis et les condamner à une vie pleine de douleurs, voilà une question qui trouble longtemps théologiens, philosophes et moralistes. Dans les siècles qui suivent, les interprétations de la Genèse sont de ce fait multiples. Les plus transgressives sont sans doute celles qui apparaissent parmi les communautés chrétiennes aux marges de l’hérésie, comme l’Apocalypse d’Adam qui décrit un Dieu dépassé par ses propres créatures sous la conduite non plus d’Adam mais d’Eve. Pour éviter ces dérives, la solution imaginée par Philon d’Alexandrie, philosophe juif hellénisé, est de ne pas prendre la Genèse au pied de la lettre mais comme une allégorie. Cette prudence n’est pas suivie par Augustin pour lequel Adam et Eve ont réellement été chassés du paradis. La raison en est l’angoissante obsession d’Augustin pour le péché originel, cette culpabilité permanente qui frappe le genre humain. La certitude du péché originel a lourdement pesé sur toute l’histoire du christianisme, voire au-delà. Chose étrange, souligne Stephen Greenblatt, car personne avant Augustin n’avait accordé à cette idée une telle importance doctrinale. Avec pour conséquence une accusation durable à l’encontre de la femme, la première à pécher en cédant à la parole du serpent. Au-delà de sa dimension religieuse, la transgression d’Eve devenait «une donnée anthropologique», voire «une caractéristique biologique» : «Tous les maux de l’existence trouvaient leur origine dans le geste d’Eve, et ses descendantes en portaient la souillure.»
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L'histoire d'Adam et Ève parle à chacun d'entre nous. Elle traite de qui nous sommes, d'où nous venons, de pourquoi nous aimons et de pourquoi nous souffrons.
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Les humains ne peuvent vivre sans histoires. Nous nous en entourons, nous en fabriquons pendant notre sommeil, nous en racontons à nos enfants. Nous payons pour qu’on nous en raconte. Certains d’entre nous font profession d’en inventer.
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Les hommes avaient été créés pour décharger les dieux des travaux les plus pénibles, mais ils avaient une fâcheuse tendance à se reproduire :
Quand le territoire se trouva élargi et la population multipliée
Comme un taureau le pays donna tant de la voix
Que le dieu-souverain fut incommodé par le tapage
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Les révoltes sociales du XIVe siècle se sont emparées de l’histoire d’Adam et Eve pour en proposer une interprétation révolutionnaire. En 1381, le prêtre anglais John Ball lance ainsi son fameux mot d’ordre : «Quand Adam bêchait et Eve filait, où donc était le gentleman ?» John Ball fut vite exécuté pour cette insolente critique des dominants mais sa question est reprise au XVIIe siècle par les révolutionnaires qui se battent pour revenir à l’égalité et à la liberté d’avant la Chute, laquelle à terme conduisit à la tyrannie des rois d’Angleterre. Pour eux, le fruit défendu n’était pas la pomme mais la propriété privée. A la même époque, John Milton dans le Paradis perdu - la plus grande œuvre poétique en langue anglaise - affirme qu’Adam et Eve sont libres puisque créés à l’image de Dieu. C’est pour être digne de cette liberté conférée par Dieu qu’Eve décide de manger le fruit. Elle choisit donc volontairement de chuter, décision aussitôt imitée par Adam. Stephen Greenblatt voit dans cette lecture, deux siècles avant Darwin et sa théorie de l’évolution, un progrès décisif : «Plus de mille ans après Augustin, Adam et Eve étaient enfin devenus réels.»
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"Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra" [...] Est-il possible que Dieu n'ait pas remarqué plus tôt qu'il avait oublié de créer quelque chose? Comment un Dieu Tout-Puissant pouvait-il commettre une erreur ? Était-il possible , comme le rabbin Eléazar l'avait suggéré dans le talmud qu'Adam ait réellement essayé d'avoir des relations sexuelles avec tous les animaux avant la création de la femme?
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la vie avec son cortège d'énergie et de rumeur avait triomphé du sommeil et du silence.
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