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Citations sur Will le Magnifique (12)

Plantée au sommet, au-dessus de la Grande Porte,(The Great Stone Gate, située deux arches avant l'extrémité sud du pont), se trouvait une rangée de têtes décapitées, certaines réduites à des crânes, d'autres comme momifiées mais encore identifiables. Non pas les têtes de voleurs ou de meurtriers ordinaires, de ceux que l'on pendait par centaines aux gibets des faubourgs, mais celles de gentilshommes et d'aristocrates condamnés pour haute trahison, comme on ne manquait pas d'en informer les voyageurs fraichement arrivés. Un étranger de passage à Londres en 1592 en dénombra trente-quatre.
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Shakespeare révolutionne alors la façon d'écrire une tragédie: il découvre qu'il peut démultiplier l'effet d'une pièce et susciter en lui-même et dans le public une réaction intense s'il supprime de l'intrigue un élément d'explication capital, occultant ainsi le mobile rationnel, psychologique ou éthique qui fait agir le personnage. Il ne s'agit plus de concevoir une énigme à résoudre mais d'élaborer une stratégie de dissimulation, en limitant d'une part les explications indispensables au bon fonctionnement de l'intrigue, et d'autre part les éléments psychologiques nécessaires à la création d'un personnage crédible. L'opacité ainsi créée, comme le découvre l'auteur, dégage une immense énergie que des explications traditionnelles et rassurantes auraient partiellement bloquée ou contenue.
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Extrait de la probable contribution de Shakespeare à la pièce à plusieurs auteurs "Sir Thomas More", à propos des étrangers que certains veulent expulser:
Supposons-les partis et que par ce tumulte
Toute notre grandeur s'est trouvée jetée bas.
Imaginez que vous voyiez ces pauvres étrangers,
leurs bébés sur leur dos avec un baluchon
Se traînant vers les ports et côtes pour partir,
Et que sur vos désirs vous régniez comme des rois,
L'autorité muette du fait de vos clameurs
Et vous-mêmes drapés dans votre exaltation:
Qu'auriez-vous obtenu? moi je vais vous le dire.
Vous auriez montré le triomphe d'une arrogance brutale,
Comment on ruine l'ordre - et par ce précédent
Pas un seul d'entre vous n'atteindrait ses vieux jours,
Car d'autres séditieux au gré de leurs fantasmes
Avec la même force, leurs raisons et leurs droits,
Feraient de vous leur proie, tels des poissons affamés
Les hommes s'entre-dévoreraient.
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"Le serpent dont le dard prit la vie de ton père
Porte aujourd'hui sa couronne."

La tragédie de Shakespeare commence juste avant cette révélation pour se terminer juste après la vengeance. D'où le changement majeur de l'intrigue qui permet au dramaturge de centrer presque toute la pièce sur la conscience du héros suspendu entre le "premier mouvement" et l'"accomplissement".
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Le théâtre de Shakespeare pose donc la question récurrente de savoir quel degré d'intimité mari et femme peuvent atteindre. La réponse qu'il donne est que cette intimité est minimale. (P136)
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De toute l'oeuvre de Shakespeare, voire de toute la littérature anglaise, Falstaff est le personnage qui semble posséder au plus haut point ce principe vital mystérieux, comme s'il pouvait non seulement se libérer des sources dont Shakespeare s'est inspiré pour le créer, mais également exister par lui-même, indépendamment de la pièce dans laquelle il apparaît.
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Je connais un talus où viennent thym sauvage,
Primevère et violette au modeste visage ;
Le hardi chèvrefeuille y déploie un grand dais,
Où se mêlent églantines avec roses musquées.
Titania pour dormir parfois la nuit s'y glisse,
Bercée parmi ces fleurs, de danse, de délice
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Extrait 1 : Cependant, même après avoir lu les meilleures archives et passé au crible tous ces documents, le lecteur se sent rarement plus près de comprendre comment le dramaturge a bâti son oeuvre. Pire encore, Shakespeare nous paraît souvent plus terne et plus ordinaire, et les ressorts cachés de son art nous semblent plus inaccessibles que jamais. Il nous serait déjà difficile de les repérer si nous disposions de lettres, d'un journal intime, de mémoires écrits par des contemporains, de récits de conversations, de notes marginales griffonnées dans des livres ou des brouillons. Or rien de tout cela n'a survécu, rien qui puisse nous fournir un lien évident entre cette oeuvre intemporelle et universelle et la vie de l'homme qui a laissé de si nombreuses traces dans les archives bureaucratiques de son temps. Son oeuvre est si surprenante et si lumineuse qu'elle semble avoir été créée par un dieu et non par un mortel, encore moins par un provincial d'origine modeste.

Extrait 2 : La charte de l'école de Stratford interdit alors au maître de recevoir de l'argent directement de ses élèves en échange de son enseignement. Il doit s'occuper de tous les garçons déclarés aptes, c'est-à-dire de tous ceux qui ont appris les rudiments de la lecture et de l'écriture, "quelle que soit l'indigence des parents ou la médiocrité de l'enfant." En échange, il est logé gratuitement et reçoit un salaire annuel de vingt livres, une somme conséquente _ la ville de Stratford, prenant très au sérieux l'éducation de ses enfants, ne lésine pas sur les moyens.
[...]
En outre, fréquenter l'école est onéreux : les élèves doivent fournir leurs propres plumes, un couteau pour les tailler, et du papier, denrée fort coûteuse à l'époque. Malgré tout, un garçon de famille modeste peut recevoir une éducation rigoureuse fondée sur l'étude des classiques _ il est quasiment certain que Will y fait ses études, réalisant ainsi le rêve de ses parents.
[...]
Il existait un exercice particulier qui devait alléger ces interminables journées d'étude : presque tous les pédagogues de l'époque considéraient qu'un des meilleurs moyens d'enseigner le latin consistait à faire lire et jouer des pièces de théâtre antique, notamment les comédies de Plaute et de Térence.
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Allez voir des pièces, tonnait en chaire John Northbrooke, un pasteur particulièrement courroucé, “ si vous voulez apprendre comment tromper votre mari, ou votre femme, comment jouer la catin pour obtenir l’amour de quelqu’un, comment ravir et ensorceler, comment trahir, flatter, mentir, jurer et parjurer, comment entraîner autrui à la débauche, comment l’assassiner ou l’empoisonner, comment désobéir aux princes et se rebeller, dépenser des fortunes prodigieuses, succomber à ses instincts, piller les villes et mettre à sac les cités, devenir oisif et blasphémateur, chanter d’obscènes chansons d’amour, parler avec grossièreté, se montrer orgueilleux… ˮ
(p. 198-199)
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Retrouver contre toute espérance ce qui semblait irrémédiablement perdu suscite un sentiment extrêmement puissant, mais la restauration n’est jamais totalement conforme à ce que l’on a perdu : le passé retrouvé se révèle être une fiction, une illusion ; dans le pire des cas il intensifie même le sentiment de perte.
(p. 86)
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