C'est drôle de voir comment certains écrivains peuvent paraître datés et puis finalement pas tant que cela ! Je me souviens des couvertures anciennes de romans de
Graham Greene que plus personne ne semble lire. On se rappelle bien sûr du Troisième homme, mais après ?
Et puis Robert Laffont a eu la bonne idée de rééditer certains de ses romans dans la collection Pavillon Poche, on se dit pourquoi pas, et l'on découvre ou redécouvre un romancier passionnant. Bon, dans la page de présentation de l'auteur, ils s'enflamment un peu : " l'un des plus grands romanciers de son siècle, voire de toute l'histoire britannique". Je ne sais pas s'il côtoie
Proust et Kafka, mais ce qui est sûr c'est que ce roman m'a passionné et impressionné. Des fuites au MI5, un personnage principal passionnant, Castle. On est ici pas loin de le Carré, si ce n'est une intrigue moins complexe sans doute, mais on retrouve un sens des personnages, une vision mélancolique des choses, et surtout des qualités littéraires impressionnantes. Rien à voir ici avec un facile best-seller, chaque page rappelle que
Graham Greene est un passionnant écrivain, même dans cette traduction sans doute un peu vieillie (datant de 1978). J'ai mieux compris en lisant ce livre l'importance et l'influence qu'il a pu avoir sur le Carré, mais il y a là quelque chose de spécifique, qui tourne aussi autour de la morale, mais d'une manière différente. Moins de descriptions peut-être, et de très bons dialogues, et de fines notations qui montrent qu'au delà de l'espionnage, c'est bien nous, je veux dire les humains qui intéressons Greene.
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