AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de AMR_La_Pirate


Un grand merci à Carl Grès pour sa confiance et pour sa demande de service de presse pour son roman, Ecce homo. Il m'a présenté son livre comme « une métaphore sur la société contemporaine ».

Le titre initial de ce thriller, en autoédition, faisait référence à la matière noire, « une substance aux propriétés étranges avec laquelle la matière visible interagit en permanence ». le nouveau titre, Ecce homo, a un côté à la fois christique (ce sont les mots de Ponce Pilate livrant Jésus à la foule) et nietzschéen car le philosophe allemand a donné ce titre latin à une fausse autobiographie… Ici, le célèbre adage de Nietzsche, sur le fait que ce qui ne tue pas rend plus fort est en quelque sorte inversé… Ce roman va nous prouver que, bien souvent, on ne cherche sa liberté que pour mieux choisir sa soumission.

Un effet d'annonce pour ménager le suspense : le roman commence le vendredi 20 novembre à 10 heures 19, puis revient sur les événement passés pour nous ramener à la même date, à 10 heures 43, pour le dénouement… Entretemps, environ deux ans se seront écoulés.
Sans m'y attacher vraiment, je me suis intéressée à Greg, anti-héros, écrivain en devenir, en quête de certitude dans notre société en crise, subissant les manifestations d'une agoraphobie fulgurante. Son récit à la première personne, malgré ses digressions existentielles, hygiéniques, érotiques…, est toujours captivant.
Carl Grès va nous démontrer que, quand on est au fond du gouffre, tout miser sur un séminaire de développement personnel n'est peut-être pas la solution miracle surtout si, du formateur, émane un magnétisme dérangeant qui attire à lui les êtres les plus singuliers comme autant de planètes dans un trou noir, si son enseignement coûte les yeux de la tête et si s'engager à ses côtés finit par se révéler très dangereux. La méditation quantique a tout d'une arnaque sectaire…

Une belle écriture, fluide, détaillée, poétique, métaphorique…
La narration est partagée entre le JE du personnage principal, Greg, et des témoignages de personnes ayant croisé Mickael, le destructeur de vies, provocateur de chaos, ou encore des extraits de son enseignement.
D'emblée, j'ai apprécié et je me suis laissée embarquer. J'ai ri à certaines situations cocasses et traits d'humour incisifs… C'était captivant et insolite et j'avais hâte d'avancer dans ma lecture. Puis, à un peu plus de la moitié, mon intérêt s'est un peu calmé. J'attendais de voir jusqu'où cette illustration des dérives sectaires allait me mener, un peu perplexe devant l'étendue de l'influence du gourou réussissant à transformer le bloc d'immeubles où habite Greg en « principauté innovante » ou encore « en système communautaire alternatif ». Et puis, j'ai repris goût à l'intrigue, bien construite, rythmée, efficace.
Entretemps, bien que ne connaissant pas Lyon, j'appréciais la part donnée aux lieux, à la ville et à son architecture, au quartier Moncey quand « la colline de Fourvière [s'embrase] dans les dernières lueurs roses du crépuscule et [que] la ville [mire] ses feux dans la coulée tranquille du fleuve ».

Ce roman s'inspire de quelques maux et problématiques intéressants au sujet de nos sociétés tournées vers le développement personnel, les réseaux sociaux et communautaires, la menace du terrorisme et y ajoute un récit de vengeance et quelques revisites philosophiques. Au passage, il nous est permis de nous interroger sur des éventuels types d'organisation sociale plus conforme à nos aspirations.

Un excellent moment de lecture

Lien : https://www.facebook.com/pir..
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}