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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
🔪Chronique🔪

« -Donc toi tu dis, tout le monde est véreux? »

En fait, ce n'est pas le monde qui est véreux, Noodles, c'est le système. Tu avais quoi comme option d'ailleurs, à part celui de devenir gangster? Je crois qu'il ne t'en restait guère des options, bien que tu sois intelligent, et justement parce que tu l'étais, tu avais vite compris, que dans cette Amérique, les contes de fées n'y avaient pas leurs places, et tes propres chances étaient minces. Pauvre, juif, discriminé pour une raison ou pour une autre, il te fallait trouver vite une voie, et tu as choisi celle de la facilité. Celle de l'argent facile. Avec tes potes, vous avez partagé les coups durs, les coups du sort, et les coups de chances. Les années 20 étaient folles, et vous, affamés, c'était presque couru d'avance, ce chemin tout tracé du gangster. Comme les cinq doigts de la main, avec tes fidèles amis, vous y avez croqué à pleine dent, à cette croissance et tout ton environnement s'y prêtait. La mafia, peu importe son origine, a toujours adoré les enfants. Vos innocences, vos potentiels, vos malléabilités, sont des aubaines pour eux. Avec quelques pièces ou des charlottes russes, elle vous a façonné, vous a armé, vous a aguerri. de gamins libres, vous êtes passé à mercenaires à la solde de la Coalition…La corruption, la Prohibition, l'économie souterraine n'avaient plus de secrets pour vous, et vous avez joué de ces frasques, avec brio…Certes, le véreux, forcément, tu le voyais partout, Noodles, tu l'as même avalé à pleine bouche, cette grande pomme, n'y laissant pas même un trognon, et cela, t'as gâté. Lentement mais sûrement, tu t'es laissé pourrir de l'intérieur. Tu jouais du couteau, comme tu jouais de la vie, sans état d'âme. Alors dis-moi, Noodles, est-ce le monde qui est véreux, ou la projection de ton esprit que nous saisissons, dans ce roman?

« OK, notre audace et notre énergie excessive pourraient trouver des voies plus nobles pour s'exprimer, mais qui a la patience? »

Ce que j'aime dans ces histoires sur la mafia, c'est la pulsion de vie. Tout y est excessif, grandiose, puissant. Je ne me lasserai jamais de les lire, car elles sont un pouls très particulier. Je n'entendais que ça. Encore plus, je trouve quand elles parlent des enfants, tombés malgré eux dans ces ondes malfaisantes. Comme s'ils savaient déjà en embrassant cette voie du crime, que même à un cheveu de la mort, le plus important, c'est l'instant présent. de vivre vite et fort. de brûler le moment sans s'inquiéter du danger, des conséquences, des vies autour. Ils se donnent sans compter, ces minots, parce qu'ils n'ont pas la maturité suffisante pour cerner les causes et les répercussions de leurs actions. La notion de plaisir, chez eux, est de l'ordre de l'immédiateté et de l'intensité. En cela, j'ai trouvé le récit de Harry Grey, d'une grande sincérité, d'abord, mais aussi, d'une forte emotion. On suit, ces jeunes garçons nés dans le dénuement le plus total dans leurs débuts de banditisme, puis progresser peu à peu, dans cette escalade croissante de la violence, s'installer dans leurs rôles de voyous, mais ils gardent jusqu'à la fin, cette ombre prégnante de gamins frustrés jusqu'à la moelle, de n'être au fond, considérés par l'Amérique et le monde, que comme des moins-que-rien. Ils ne cherchaient qu'un peu de reconnaissance, qui pourrait le leur reprocher? Ils ne voulaient prouver, qu'au fond, ils étaient là aussi, et ont fait, eux aussi, l'Amérique. Pour moi, ces enfants sont des étoiles filantes. Noodles et les autres ont brûlé leurs vies, leurs chances, leurs potentiels pour être vu, ne serait-ce que pendant un millième de seconde…

« Affreux, affreux, c'est affreux, Noodles. »

Il me faudra bien suriner le Surineur, à un moment quand même…Mais affreux, c'est exactement le mot que j'aurai choisi pour son comportement envers les femmes. Entre ses actes et ses pensées, c'est répugnant, mais malheureusement, à l'image des usages de l'époque. Heureusement, qu'il y a eu des avancées politiques et sociales en Amérique depuis, mais le voir, comme ça, dénigrer, agresser, objectifier tout le long de cette lecture, toutes les femmes qu'il rencontre, ne m'a pas permis d'avoir un attachement possible avec lui…

Qu'est-ce que tu penses de la qualité?

Je pense qu'elle est effective. J'ai été happée par ce thriller, du début à la fin. le rythme est soutenu, nul ennui dans ces pages! Cette bande court d'un danger à un autre, d'un casse à l'autre, d'une arnaque à une autre et tout le long, l'auteur nous explique, de l'intérieur, cette mafia new-yorkaise avec les combines, la préparation, le réseau, le crime organisé, l'adrénaline, l'alcool, l'amitié, la drogue, la luxure, la corruption, la hiérarchie, le faste, le rêve et les illusions. C'est un grand roman. Dense, passionnant, palpitant. C'est un angle de vue très intéressant sur l'Histoire de l'Amérique. Les dynamiques économiques des années 20, ont permis l'émergence d'une monarchie de l'ombre, et grâce à cette traduction, nous en avons l'essence. Si votre coeur palpite, il ne faudra pas le réduire en charpie, ce n'est qu'un pur instant de vie. Vivez-le, comme eux, avec flamboyance!
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Honnêtement avant l'annonce de cette sortie chez Sonatine je ne savais pas que le film de Sergio Leone était à la base un roman autobiographique. Il faut dire que le réalisateur en a fait un chef d'oeuvre qui transcende la simple histoire de gangter avec une direction d'acteurs époustouflante et une mise en scène élégante où le moindre plan transpire le cinéma (vous aurez donc compris que je suis totalement fan de ce film)

Mais revenons au roman, écrit pour partie depuis la prison de Sing Sing, par Harry Gray. Il raconte la vie d'un gangster juif et de ses amis à New York entre les années 1910 et 1930. de l'enfance à l'âge adulte, on suit ces gosses qui se frayent un chemin depuis la soupe populaire jusqu'au sommet du crime organisé aux États-Unis.

Ce roman fleuve, totalement addictif, donne une vision précise du milieu, explique la dynamique des syndicats nouvellement nés, les relations avec la police et le rôle que joue la Prohibition (et les bars clandestins) dans le renforcement de l'influence des groupes criminels, type mafia. En ce sens, c'est un témoignage de premier plan.

L'autre versant du récit, celui qui finalement apporte tout le romanesque, c'est l'incroyable histoire d'amitié de Noodles avec Max, Patsy, Cockeye. Une amitié qui se terminera mal.

Le style est précis, la narration linéaire et sans fioritures excessives. J'ai pris un plaisir énorme avec cette lecture. Pourtant difficile de ne pas voir de Niro apparaître quand Noodles parle ou James Woods quand c'est Max. Si le roman est très bon, indéniablement Sergio Leone l'a magnifié en le propulsant au panthéon du 7ème art.
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Voici un roman que je n'oublierai pas !
Suivons Noodles, un petit gosse de pauvres new-yorkais, qui commence par de petites combines, pour finir en bande organisée au service de la Coalition, en pleine période de la Prohibition.
Casses, règlements de compte, bouges mal famés, prostitution, drogue et alcool, il s'en passe des choses !

J'avoue que le début a failli me perdre, toute la partie sur l'adolescence de Noodles, finalement assez longue en comparaison du reste. du coup j'ai lu le livre en deux temps, je l'avais un peu "oublié" quelques semaines, puis quand je l'ai repris, je l'ai dévoré !

Il ne me reste qu'à voir le film, ce classique des années 80...
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″Quand on fait un casse, on joue pas à la marelle, tu sais. On ne plaisante pas.‶
Pour de nombreuses personnes, Il était une fois en Amérique est d'abord un film, et quel film ! Une réalisation de Sergio Leone…Pour moi qui n'ai jamais vu le film, Il était une fois en Amérique, c'est une BO signée Ennio Morricone, qui m'aura accompagnée in petto tout au long de la lecture. Ce roman, écrit à la prison de Sing Sing paru en 1953 aux USA (The Hoods) a servi de support à Sergio Leone pour son adaptation, et vient, seulement, d'être traduit en français et publié. Je ne sais si c'est une chance de ne pas avoir encore vu le film ; toujours est-il que je ne pourrai pas comparer, et que je découvre donc l'histoire dans son originalité.
New-York, dans les années vingt, nous sommes en pleine Prohibition, dans ce qu'on appelle le Lower East Side, quartier pauvre, ouvrier, peuplé essentiellement de juifs, italiens, migrants ; un quartier de mauvaise réputation où s'est développée la criminalité, les trafics en tout genre, où la Pègre a prospéré sur fond de misère.
C'est l'histoire durant une quarantaine d'année de 5 gamins pauvres du quartier et dont on va suivre la montée en puissance durant les années de prohibition. de petits larcins jusqu'au crime en bande organisée, Noodles, Patsy, Cockeye, Max et Dominick , n'ont guère le choix pour survivre et espérer s'élever financièrement. Noodles, le narrateur, et à bien des égards la voix de l'auteur, bien que très intelligent, et présentant quelques aptitudes à étudier demande très vite à pouvoir sortir de l'école pour dans un premier temps apporter à sa mère quelques dollars supplémentaires pour faire vivre la famille toujours entre deux expulsions locatives.
″Désormais on entrait dans la phase secondaire de notre éducation. Nos salles de classe étaient les arrière- cours, les caves, les toits,les places de marché, le fleuve, et les canivaux de East Side.″
On fume et on boit beaucoup dans ce milieu particulier ; on ne connait que très peu la galanterie avec les dames dont on n'attend d'elles que d'écarter les cuisses, soutenir le mâle entre deux opérations spéciales.
‶Une seule femme ne me suffit pas. J'ai besoin d'en avoir une différente chaque nuit. Ouais, j'les baise et j'les quitte, telle est ma devise à moi Noodles.″
On voit défiler une certaine Amérique, très peu reluisante, on y croise Al Capone.
Le livre est menée tambour battant dans un style assez banal mais très cinématographique fait de nombreux dialogues.
On passe un très bon moment en compagnie de ces sales gosses devenus des gangsters patentés. Il me reste à franchir le pas de l'adaptation cinématographique, histoire de comparer, et choisir lequel des deux ouvrages est le mieux réussi. Pour la bande son, nul besoin de réfléchir, Ennio Morricone ne m'a jamais déçue !
Merci aux éditions Sonatine et Babélio pour la lecture de ce livre !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Ce roman m'a totalement embarquée dans le New York des années 20, et confirme mon grand intérêt pour la littérature américaine.

J'aime énormément apprendre de mes lectures, notamment sur l'histoire. Là, je dois avouer que j'ai été servie! Si je connaissais un peu ce pan de l'histoire américaine, ce récit dense et extrêmement bien documenté, m'a permis d'en découvrir plus. L'immersion a été totale pour moi au bout de seulement quelques pages. Rien n'est ecarté : Gangsters, Coalition, politiciens corrompus, prostitution, alcool, drogue, blanchiment d'argent, bars clandestins... Tout y est!

Je me suis attachée à la bande, plus particulièrement Noodles, même si je les ai détestés à plusieurs reprises.. Détestés en partie pour leur comportement vis-à-vis des femmes, vis à vis de certains choix qu'ils ont pu faire. À côté de cela, oui je me suis attachée très rapidement, sûrement car Harry Grey nous a partagé une partie de leur enfance et nous fait part d'une magnifique histoire d'amitié. Et oui, j'ai eu peur pour eux plus d'une fois.

J'ai aimé la plume fluide et cinématographique d'Harry Grey, et malgré quelques longueurs au cours de ma lecture, le rythme soutenu du récit m'a tenu en haleine jusqu'à la fin. En revanche, j'ai été un peu surprise par le manque de repères temporels. On sait que cela se passe sur plusieurs décennies, mais je ne saurais pas dire quel âge ils avaient lors du final.

Ce roman a été une belle découverte, et oui j'ai bien envie de regarder le film maintenant !
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Noodles, Maxie, Big Mike et les autres...une bande de gamins des rues du Lower East Side, quartier juif de New York, des moineaux qui volètent de menus larcins à petits services à rendre aux aigles du quartier: les capo de la Mafia... Débrouillards, prêts à tout pour sortir de la pauvreté, ils vont peu a peu grimper les échelons, et on suit en parallèle tous les grands moments de cette époque: la Prohibition, la création d'une coalition par la Mafia  pour renforcer son pouvoir, son ingérence dans les mouvements syndicaux, l'ambiance des Speakeasy et des fumeries d'opium, la corruption de la police...
C'est un roman autobiographique, ( oui, celui adapté par Sergio Léone!), traitant des amitiés que l'on noue enfant, qui se veulent indestructibles mais seront victimes du passage à l'âge adulte, des ambitions, des rapports de force qui s'établissent dans un environnement violent.
Noodles, en nous livrant ses souvenirs n'épargne pas au lecteur le machisme, la violence, l'auto-destruction...dans un ton honnête,  teinté d'auto-dérision, et de nostalgie. Ne reste plus qu'à re-voir le film maintenant !

Lien : https://instagram.com/danygi..
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Il était une fois en Amériques et le récit d'un ancien truand de la mafia juive de New York qui va nous plonger au milieu des meurtres et actions menées par son groupe au temps de la prohibition.
Le sujet est intéressant le rythme est bon et nous retrouvons l'ambiance new Yorkaise avec les grands moments de cette période et des autres groupes (italiens,Al capone à Chicago )
L'écriture est plaisante et l'action présente.
J'ai beaucoup aimé l'atmosphère et ce récit des mémoires.
Il me manque par contre quelque chose au niveau de l'écriture car ce sont des mémoires donc il s'agit toujours d'un récit descriptif il y a peu de prise de recul et d'analyse de ce que le personnage ressent sauf un peu sur les dernières pages. Enfin l'auteur ne raconte pas tout ce qui laisse un peu sur notre fin
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Dans le New-York des années 20 , l'histoire de noodles, patsy, cockeye et max , des gamins des rues très pauvres qui deviennent des truands respectés à la solde de la coalition .
Entre prohibition et chantages en tout genre , ces gangsters à la moralité douteuse devront déployer beaucoup de ruse et de violence pour se faire une place au soleil.

À lire pour comprendre comment évoluaient les gangs à cette époque où tout pouvait s'acheter dès l'instant où on mettait son honnêteté de côté.
Toutes les couches sociales et tous les métiers étaient gangrenés par la corruption et la prohibition a accentué cet état de fait .
On s'attache à ces gamins devenus gangsters par faim et désoeuvrement avec un sens de l'honneur bien particulier.

Bonne lecture
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Super autobiographie. Des gangsters, des voyous, des mafieux, tout ce qu'il y a de plus mauvais dans une Amérique sous la prohibition, et pourtant on se prend à les apprécier. A nous faire douter du bien et du mal. Où est le mal où est le bien, lorsqu'il s'agit d'argent. Ils se prennent pour des Robins des bois, prendre aux riches et aux puissants, pas toujours très propres, pour donner aux malheureux qui devront en contre partie, travailler pour eux. Une lecture pour mieux comprendre, la façon dont on peut tomber du mauvais côté de la barrière. L'argent facile quand on en a pas, c'est quelquefois tellement tant tant. Facile à lire les scènes de crime restent très "light", même pour âmes sensibles.
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