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Critique de musaraneus


Petite panne de lecture, envie d'un bouquin «tête de gondole ». Avec le testament, lecture facile au scénario racoleur, Madame est servi !

Troy Phelan, multi-milliardaire aussi détestable que capricieux, ne supporte pas ses trois ex-femmes et la ribambelle de vilains rejetons qui vont avec. Rien que des loosers, profiteurs, dépensiers et incompétents, que le businessman rêve de déshériter. Ce qu'il fait, avant de tout léguer à une fille cachée, inconnue de ses avocats, et surtout introuvable puisqu'elle est missionnaire dans le Pantanal, une zone marécageuse de la jungle Brésilienne, peuplée d'anacondas et d'alligators. Mais entre nous, les vrais prédateurs sont plutôt à chercher du côté des firmes d'avocats américaines...

Un scénario alléchant, promesse d'un moment de lecture cyniquement jubilatoire, ils sont tellement vilains les héritiers, il est tellement méchant John Grisham.
Ouais, sauf qu'on a parfois du mal à savoir si l'auteur dépeint délibérément des personnages affreusement racistes, sexistes, outrecuidants, ou s'il ne le pense pas un peu lui aussi... On trouve quand même ce genre de phrases : « Les quotidiens ressemblaient à ceux des États-Unis, et ils étaient lus par des gens qui avaient, apparemment, soif de nouvelles. Peut-être que le Brésil n'était pas aussi arriéré qu'il l'avait cru. Ces gens savaient lire ! L'avion, un 727, était propre et nanti de sièges tout neufs. Sur le chariot de boissons il y avait du Coca-Cola et du Sprite. Il se sentait presque chez lui. »
Ah la la, l'arrogance et le mépris des touristes fortunés ! Mais notre héroïne n'est-elle pas venue là, le coeur pur, faire de l'humanitaire ? Pour l'auteur oui... mais là encore ça m'a posé un petit problème éthique puisqu'elle est venue «aider » les tribus indigènes (veulent-elles seulement être aidées ?) en les évangélisant... Tout en écorchant au passage les religieux du cru, qui, tout benêt de marabout qu'ils sont, n'y connaissent évidemment rien ni en prières ni en médecine (manquerait plus que ça ma brave dame !)
Condescendance quand tu nous tiens...

Bref, passons sur le mythe du bon sauvage et de son sauveur occidental. Je serai quand même de mauvaise foi si je disais que je n'ai pas pris plaisir aux déconvenues des héritiers de Troy Phelan (Lequel ressemble à s'y méprendre à un certain Donald T.) et aux déboires touristiques de notre Crocodile Dundee du barreau, tout frais sorti de désintox.
Entre les crash d'avion dans la brousse, les bêtes sauvages et les zoonoses d'un côté, les bagarres des fistons Phelan et les magouilles de leurs 55 avocats du côté de la partie adverse, Il y a quand même de quoi passer un bon moment.
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