La psychose n’est vraiment naissante qu’une fois.
L’entrée en psychose est […] une manifestation publique, elle ne s’adresse à personne et elle s’adresse à tous ou, à travers une personne, à tout le monde.
[…] Le sujet psychotique naissant atteint toujours ce point noué à partir d’une relation avec la totalité des hommes.
Elle est débordée par la psychose, c’est-à-dire, par la polarisation centrale qu’elle endosse dans sa totalité et qu’elle vit de façon passive. […] Exaspérée, elle ne sait pas pourquoi on l’entoure.
[L'expérience centrale] c'est l’ouverture, brutale ou progressive, d’une scène qui se peuple des membres de la communauté humaine illimitée, assemblés en une étrange préparation.
Un jour, j’ai laissé parler un homme. Je l’ai écouté comme tant d’autres mais plus longtemps, lui permettant de résister en tant qu’individu au protocole de nos examens psychiatriques habituels.
Dans les heures et les jours de sa naissance à la psychose, le sujet semble venir d’un lieu et d’un temps inassignables, d’un point asymptotique de l’expérience humaine.