Citations sur Catholiques, engageons-nous ! (13)
S'engager dans ce monde imparfait, en portant nos propres imperfections, c'est effectivement renoncer au confort moral de celui qui ne fait rien. C'est accepter de se retrouver confronté aux choix difficiles, qui inquiètent et parfois nous empêchent de dormir. C'est être prêt à subir les critiques, souvent dans son propre camp, de ceux qui trouveront nos failles et nous en voudront de ne pas toujours être à la hauteur. C'est connaître les tourments intimes les plus durs et les combats intérieurs les plus violents.
Ne pensez jamais que votre vie est ordinaire, banale ou sans intérêt. Tous ne sont pas appelés à s'exposer. Mais l'engagement n'est pas réservé à ceux qui s'exposent. Toute vie peut être engagée quand elle n'est pas vécu que pour soi. Ne sous-estimez pas la valeur d'une vie donnée. Que la mère au foyer, que la société méprise, ne se sous-estime pas. Que le 'senior' au chômage, que la société a jeté si facilement, ne se dévalorise pas. Que le malade ou la personne handicapée ne se sous-estime pas. Que celui ou celle qui souffre d'un célibat non choisi ne se décourage pas. Trop de chrétiens se disent que leur vie est banale ou médiocre par rapport aux grands défis de ce monde.
Paradoxalement, le monde attend encore des cathos qu'ils soient d'une certaine façon exemplaires. Dans les critiques qui nous sont faites, il y a souvent comme une sorte de regret et de déception qui s'expriment. Celles-ci peuvent sembler injustes, car "catholiques" n'est pas synonyme de "parfaits". Mais on comprend l'attente et même l'espérance qu'il y a derrière. Cela doit nous encourager. Nous serons jugés plus durement si nous sommes des contre-exemples, mais positivement cela signifie que, dans l'esprit du grand public, "les catholiques" incarnent encore quelque chose, un ensemble de valeurs positives.
La nostalgie n'est pas chrétienne. Le temps perdu sur le passé est insupportable. "C'était mieux avant..." : et après ? Il faut bien sûr connaître notre passé, savoir ce que nous devons aux générations qui nous ont précédés. Il faut des racines. Il faut être conscients de notre héritage culturel, spirituel, politique... Mais cela ne doit pas faire de nous des hommes et femmes figés dans un passé regretté, d'ailleurs souvent idéalisé ! Les racines sont là pour nous faire tenir debout et agir aujourd'hui.
On peut se plaindre de tout ce que ces réseaux sociaux véhiculent de mauvais. On peut se plaindre de la pauvreté de fond des grands médias. On peut râler sur ce qui se répand sur Internet. On peut râler... On passe notre temps à râler ! Investissons plutôt ce temps à apprendre et à nous former, à inventer et à entreprendre, pour mettre les nouvelles technologies au service du message extraordinaire que nous avons à partager. S'occuper des périphéries passe aussi par là. Et cela exige notre compétence, pour faire le poids et même prendre le dessus sur tout ce qui entre en concurrence avec notre message. Rien ne nous dispense de l'effort de compétence, même dans l'Eglise et surtout dans l'Eglise.
Même la laïcité est d'inspiration chrétienne.
La valeur de notre prière réside dans sa fidélité. Le fruit de notre prière est la fécondité de nos engagements. p.80
Encore une fois, il n'est pas question de faire du communautarisme. Nous n'y allons pas pour servir nos intérêts particuliers de catholiques. S'il y en avait, j'aimerais d'ailleurs bien savoir lesquels ! Nous y allons pour servir notre pays, en servant le bien commun, éclairés par l'anthropologie qui est la nôtre et les convictions qui nous animent.
Pour avoir un peu appris à travailler avec [les médias], avec mes amis et confrères du Padreblog, et dans le cadre de mes fonctions à la Commission éthique et politique de mon diocèse, je peux affirmer qu'il n'y a pas de complot médiatique contre l'Eglise et ses membres. Ni même une "cathophobie" généralisée.
Chez les cathos, la bonne volonté semble suffire et dispenser de la compétence. Il n'y a rien de plus faux ! Ce genre de raisonnement est souvent un paravent pour cacher notre paresse et notre refus de nous remettre en cause.