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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a longtemps, bien longtemps, j'ai vu un film terrifiant avec Mitchum. Un film dans lequel un petit garçon ne trouvait pas le sommeil, prisonnier d'un secret trop lourd pour lui, d'une mère devenue folle de douleur, d'un homme qui veut lui voler son secret et sa mère. Puis j'ai grandi, et j'ai ouvert le roman de Davis Grubb, pensant que les terreurs de l'enfance étaient loin derrière moi.
Non.
Cela m'arrive rarement, mais j'ai été contrainte de m'interrompre dans ma lecture, tellement la panique ressentie par ce petit garçon s'insinuait en moi, tellement son chagrin, son épouvante, sa culpabilité en venaient à m'étreindre. Et j'ai mis longtemps, bien longtemps, à ne plus y penser.
Vu comme ça, on dirait que je cherche à vous décourager... alors je précise bien vite que c'est tout le contraire. "La nuit du chasseur", c'est plus qu'un roman, c'est une expérience. Qui endurcit, qui renforce l'âme, qui change le regard sur les hommes et les choses.
L'un de ces chefs-d'oeuvre qu'il ne faut pas laisser tomber dans l'oubli.
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On connaît mieux le film avec Robert Mitchum en chasseur d'enfants obstiné, pour récupérer les dix mille dollars volés par leur père. Unique film -et chef d'oeuvre absolu -de l'acteur Charles Laughton, tiré de ce roman policier sur fond de dépression économique.
L'auteur est surtout connu pour ce roman noir malgré des nouvelles adaptées par Hitchcock à la télévision, d'après Wikipedia.
Ce qui frappe d'emblée, à la lecture du roman, c'est bien sûr la structure très différente du film. On en admire d'autant plus la façon dont le film a réussi à être cohérent en une heure trente-trois. Tout est dedans mais pas forcément dans le même ordre. Ce qui est narré sur plusieurs pages peut n'être qu'une allusion à l'écran. Par exemple, on commence par une scène où Ben Harper – le chanteur célèbre y fait-il référence ? – vient d'être pendu pour le meurtre de deux personnes lors du cambriolage d'une banque. Les enfants, cruels, chantent devant John et Pearl un air moqueur sur la pendaison : « Hing, hang, hung » qui donne en français : « pendi, pendant, pendu… ». Puis l'auteur qui choisit le point de vue de John – comme le film- opère quelques flashbacks sur le mariage de Willa et Ben et leur installation dans le village de Cresap sur l'Ohio, fleuve omniprésent qui représente seul le rêve enfantin d'horizons nouveaux avec son débarcadère, le bateau-ponton d'Uncle Birdie, double bienveillant mais alcoolique romantique de Rachel Cooper, la bonne fée, grands -parents substituts de parents absents pour qui les enfants ne font que des bêtises ou mentent constamment. Il y a du Mark Twain dans cette description d'enfants souvent livrés à eux-mêmes au bord d'une rivière où passent les steamers.
On trouve tout dans ce roman-phare : le passage de l'enfance à l'âge adulte (John), le rêve et le cauchemar, les aspirations et les déceptions, la cupidité salace et la pudibonderie factice et frustrée (Harry Powell), la religion et l'hypocrisie, et bien sûr pour englober tout cela, l'amour et la haine, tatouées sur chacun des doigts du pasteur maléfique. Comme beaucoup de psychopathes, il pense agir au nom de Dieu qui lui dicte ses actes. Il tue les femmes veuves, mal incarné depuis Eve, au nom de la religion qui ainsi justifie tous ses vols. Dieu pourvoit à tout !
On y trouve aussi de nombreuses allusions bibliques que ce soit de la part de Harry Powell et de Rachel Cooper ; prouvant si besoin était que l'on peut citer la Bible comme bon nous semble pour faire le bien comme le mal. Dès l'instant qu'on y fait référence, tout est permis, ce qui aveugle les Spoons, commerçants locaux qui emploient Willa, la mère des enfants, c'est le beau parleur qu'est Powell, prêcheur « vêtu comme un agneau mais qui est un loup féroce à l'intérieur » (méfiez-vous des faux prophètes etc.)
De la même façon, le film comme le roman est truffé de « Nursery (C)Rhymes », chansons enfantines devenues cruelles et pleine de sens et d'hymnes religieux célèbres aux USA : « Leaning in the Everlasting Arms » ; « Bringing in The Sheaves… » pour ne citer que ceux-ci.
Enfin, voilà un roman noir qui démontre que l'enfance et son innocence initiale est tuée dans l'oeuf par les conventions adultes dont la religion a sa part importante. Mais comme dit Rachel, la bonne fée : « Ils endurent. »
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Si vous n'avez pas vu la merveilleuse adaptation de Charles Laughton au cinéma de ce livre, ce n'est pas grave tant ce roman en est la copie conforme, je crois que les scénaristes n'ont pas eu beaucoup de travail pour l'adapter à l'écran. L'histoire est captivante de bout en bout, on ne peut pas décrocher. C'est tellement magnifique de faire d'un genre littéraire dit "mineur" comme le roman policier, une telle merveille. Ça me donne envie de me remettre au polar.
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J'ai commencé ce roman en n'ayant jamais vu le film ni lu le résumé.
Je me suis trouvé devant une histoire assez simple mais très bien écrite avec une atmosphère lourde qui nous colle jusqu'à la fin.
Cet atmosphère est présente grâce au personnage du prêcheur malsain et manipulateur et aux enfants à qui rien n'est épargné.
Le thème de la religion est central et montre l'influence que certaines personnes "pieuse" peuvent avoir (a l'époque du moins).
Un petit bémol sur les 30 dernières pages assez longue à lire et n'apportant rien à l'histoire.
Bref, très content de cette découverte qui me donne envie de me plonger dans le film.
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Un livre magistral sur l'avidité humaine. Tout y est magnifique. A lire au moins une fois dans sa vie (et n'oubliez pas de voir le film, Robert Mitchum y est incroyable) !
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Un coup de maître !

L'ambiance de ce livre est très angoissante. Prêcheur cherche à tout prix à récupérer l'argent du vol de Ben Harper et harcèle les deux enfants qui gardent le secret.

Ambiance pesante, chasse à l'homme, ... difficile de lâcher le livre avant de connaitre la fin.

Et la conclusion difficile à accepter : malgré toutes nos bonnes volontés de protection, il y aura toujours un moment où notre enfant devra affronter ses peurs seul.
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Difficile de faire la part des choses entre la poésie de l'écriture et les images si bien maîtrisées de Laughton.
C'est un récit au style parfois onirique, parfois abrupt, à l'image des personnages hantés qui peuplent ce roman, nimbés par le clair de lune, qui aplatit les reliefs pour créer un monde où tout est noir ou blanc.
Noir, sombre, sinistre, comme ce prêcheur sans morale qui chevauche la nuit à la poursuite des deux enfants....
Blanc, pur, comme l'innocence de John et Pearl, enfants victimes du destin de leur parents, jetés dans la tourmente de la grande dépression des années trente.
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J'ai voulu lire le roman avant de voir le film et je n'ai été déçu ni par l'un ni par l'autre.
Le père John et Pearl qui s'était promis de ne plus voir des gamins mourant de faim a fini au bout d'une corde mais a planqué un magot. Ses orphelins vont croiser la route meurtrière de Prêcheur. Son charme. Sa si belle voix. Sa violence cachée... John, neuf ans, devra se défendre seul et protéger sa soeur. Il devra résister au charme immonde du Mal, être plus fort que sa naïve mère, que les odieux voisins... Il devra fuir pour survivre, pour tenir une promesse... »
Le roman est remarquable. Histoire terrifiante servit par une écriture extraordinaire.
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Aussi bien que le film, c'est dire.
Un bijou d'écriture, pas un mot à retirer.
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Pas une once d'effets spéciaux, aucun trucage ni cascade mais l'angoisse est partout. Un grand classique du cinéma.
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