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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a longtemps, bien longtemps, j'ai vu un film terrifiant avec Mitchum. Un film dans lequel un petit garçon ne trouvait pas le sommeil, prisonnier d'un secret trop lourd pour lui, d'une mère devenue folle de douleur, d'un homme qui veut lui voler son secret et sa mère. Puis j'ai grandi, et j'ai ouvert le roman de Davis Grubb, pensant que les terreurs de l'enfance étaient loin derrière moi.
Non.
Cela m'arrive rarement, mais j'ai été contrainte de m'interrompre dans ma lecture, tellement la panique ressentie par ce petit garçon s'insinuait en moi, tellement son chagrin, son épouvante, sa culpabilité en venaient à m'étreindre. Et j'ai mis longtemps, bien longtemps, à ne plus y penser.
Vu comme ça, on dirait que je cherche à vous décourager... alors je précise bien vite que c'est tout le contraire. "La nuit du chasseur", c'est plus qu'un roman, c'est une expérience. Qui endurcit, qui renforce l'âme, qui change le regard sur les hommes et les choses.
L'un de ces chefs-d'oeuvre qu'il ne faut pas laisser tomber dans l'oubli.
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Il était une fois deux petits orphelins de père qui vivaient en Virginie Occidentale. le garçon s'appelait John, et sa petite soeur s'appelait Pearl. Tous les deux vivaient avec leur mère aimante dans une jolie petite maison entourée d'arbres.
Mais John et Pearl avaient un secret, un secret bien gardé. Ils étaient les seuls à savoir où se cachait le trésor de leur père défunt.
Un jour, ou plutôt une nuit, un ogre vint rôder aux abords de la maison, sa silhouette se détachant aux rayons de la lune. Au loin, la rivière grondait, les appelait de son onde inquiétante. Les deux pauvres enfants terrorisés, s'enfuirent pour échapper à l'ogre, traversant le pays, mendiant aux portes, entendant au loin le chant de l'ogre qui les cherchait.
..
La nuit du chasseur, tout comme le film qui en est tiré, est hypnotique, on se laisse entraîner par la poésie du paysage menaçant dans lequel évoluent les deux enfants, l'angoisse rôde, une angoisse d'enfant, profonde, inextinguible.
En le lisant, j'ai parfois pensé au film Dead Man où l'on se laisse entraîner par la rivière, avec cette musique lancinante.
le roman est profondément ancré dans cette Amérique des années 30-40, celle de la Grande Dépression, où parfois on n'a plus d'autre choix que de voler, voire tuer pour se nourrir, où des milliers d'enfants se retrouvent orphelins et courent les routes pour trouver à manger. Une réalité qui est ici transfigurée sous forme de conte pour adulte.
Un coup de coeur pour moi, pour ce premier roman de l'auteur.
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Faut-il sacrifier sa famille au nom d'un envoyé de Dieu?
Ce pouvoir divin peut-il entamer la détermination d'un enfant à garder un secret?
La nuit du chasseur est un roman noir. Aussi noir que l'esprit de l'homme qui incarne ce prédateur. Ce prêcheur avide d'argent (facile) et de violence mais au discourt réconfortant aux oreilles d'une famille endeuillée et affaiblie.
L'art de discourir est une chose fascinante. Et tellement dangereuse selon qu'elle tombe sur de mauvaises langues. Il est dommage que les plus grands orateurs( à quelques exceptions près) qui ont marqués l'histoires aient été des personnes peu fréquentables. Et Harry Powell, bien que fictionnel, tient sa place parmi les pires du genre.
Bonne lecture

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On connaît mieux le film avec Robert Mitchum en chasseur d'enfants obstiné, pour récupérer les dix mille dollars volés par leur père. Unique film -et chef d'oeuvre absolu -de l'acteur Charles Laughton, tiré de ce roman policier sur fond de dépression économique.
L'auteur est surtout connu pour ce roman noir malgré des nouvelles adaptées par Hitchcock à la télévision, d'après Wikipedia.
Ce qui frappe d'emblée, à la lecture du roman, c'est bien sûr la structure très différente du film. On en admire d'autant plus la façon dont le film a réussi à être cohérent en une heure trente-trois. Tout est dedans mais pas forcément dans le même ordre. Ce qui est narré sur plusieurs pages peut n'être qu'une allusion à l'écran. Par exemple, on commence par une scène où Ben Harper – le chanteur célèbre y fait-il référence ? – vient d'être pendu pour le meurtre de deux personnes lors du cambriolage d'une banque. Les enfants, cruels, chantent devant John et Pearl un air moqueur sur la pendaison : « Hing, hang, hung » qui donne en français : « pendi, pendant, pendu… ». Puis l'auteur qui choisit le point de vue de John – comme le film- opère quelques flashbacks sur le mariage de Willa et Ben et leur installation dans le village de Cresap sur l'Ohio, fleuve omniprésent qui représente seul le rêve enfantin d'horizons nouveaux avec son débarcadère, le bateau-ponton d'Uncle Birdie, double bienveillant mais alcoolique romantique de Rachel Cooper, la bonne fée, grands -parents substituts de parents absents pour qui les enfants ne font que des bêtises ou mentent constamment. Il y a du Mark Twain dans cette description d'enfants souvent livrés à eux-mêmes au bord d'une rivière où passent les steamers.
On trouve tout dans ce roman-phare : le passage de l'enfance à l'âge adulte (John), le rêve et le cauchemar, les aspirations et les déceptions, la cupidité salace et la pudibonderie factice et frustrée (Harry Powell), la religion et l'hypocrisie, et bien sûr pour englober tout cela, l'amour et la haine, tatouées sur chacun des doigts du pasteur maléfique. Comme beaucoup de psychopathes, il pense agir au nom de Dieu qui lui dicte ses actes. Il tue les femmes veuves, mal incarné depuis Eve, au nom de la religion qui ainsi justifie tous ses vols. Dieu pourvoit à tout !
On y trouve aussi de nombreuses allusions bibliques que ce soit de la part de Harry Powell et de Rachel Cooper ; prouvant si besoin était que l'on peut citer la Bible comme bon nous semble pour faire le bien comme le mal. Dès l'instant qu'on y fait référence, tout est permis, ce qui aveugle les Spoons, commerçants locaux qui emploient Willa, la mère des enfants, c'est le beau parleur qu'est Powell, prêcheur « vêtu comme un agneau mais qui est un loup féroce à l'intérieur » (méfiez-vous des faux prophètes etc.)
De la même façon, le film comme le roman est truffé de « Nursery (C)Rhymes », chansons enfantines devenues cruelles et pleine de sens et d'hymnes religieux célèbres aux USA : « Leaning in the Everlasting Arms » ; « Bringing in The Sheaves… » pour ne citer que ceux-ci.
Enfin, voilà un roman noir qui démontre que l'enfance et son innocence initiale est tuée dans l'oeuf par les conventions adultes dont la religion a sa part importante. Mais comme dit Rachel, la bonne fée : « Ils endurent. »
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Si vous n'avez pas vu la merveilleuse adaptation de Charles Laughton au cinéma de ce livre, ce n'est pas grave tant ce roman en est la copie conforme, je crois que les scénaristes n'ont pas eu beaucoup de travail pour l'adapter à l'écran. L'histoire est captivante de bout en bout, on ne peut pas décrocher. C'est tellement magnifique de faire d'un genre littéraire dit "mineur" comme le roman policier, une telle merveille. Ça me donne envie de me remettre au polar.
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J'ai commencé ce roman en n'ayant jamais vu le film ni lu le résumé.
Je me suis trouvé devant une histoire assez simple mais très bien écrite avec une atmosphère lourde qui nous colle jusqu'à la fin.
Cet atmosphère est présente grâce au personnage du prêcheur malsain et manipulateur et aux enfants à qui rien n'est épargné.
Le thème de la religion est central et montre l'influence que certaines personnes "pieuse" peuvent avoir (a l'époque du moins).
Un petit bémol sur les 30 dernières pages assez longue à lire et n'apportant rien à l'histoire.
Bref, très content de cette découverte qui me donne envie de me plonger dans le film.
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Un coup de maître !

L'ambiance de ce livre est très angoissante. Prêcheur cherche à tout prix à récupérer l'argent du vol de Ben Harper et harcèle les deux enfants qui gardent le secret.

Ambiance pesante, chasse à l'homme, ... difficile de lâcher le livre avant de connaitre la fin.

Et la conclusion difficile à accepter : malgré toutes nos bonnes volontés de protection, il y aura toujours un moment où notre enfant devra affronter ses peurs seul.
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Le père de John et Pearl est mort pendu après avoir juré que ses enfants, John et Peal, ne connaîtraient pas la faim. Harry Powell dit Prêcheur n'a pas réussi à apprendre de B. Harper avant sa mise à mort où il avait caché les dix mille dollars qu'il avait volé.
Son complice, le Prêcheur, veut pourtant récupérer les dix mille dollars qu'ils ont volés ensemble.

Nombreux sont ceux qui cherchent à savoir où est l'argent et pour l'instant personne ne sait que les billets sont à l'intérieur de la poupée de chiffons de la fillette... John, neuf ans, doit se défendre seul et protéger sa soeur Pearl, car lui seul sait que l'argent est dissimulé à l'intérieur de sa poupée. Pour tenir la promesse faite à son père, John devra fuir.
Oscillant entre conte et thriller, la nuit du chasseur est devenu un classique intemporel. le seul roman de l'auteur qui lui vaut un coup de maître. Il nous offre, il faut dire, un roman magistral au suspense hallucinant.
A lire obligatoirement !

Lien : https://collectifpolar.com/
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La première fois que j'ai vu La Nuit du chasseur j'ai été fascinée par la noirceur de l'intrigue, par la beauté de l'image, par le jeu de Robert Mitchum qui joue le machiavélique révérend Harry Powell. L'intrigue semble aux premiers abords plutôt simple mais elle nous ramène à nos propres peurs d'enfant. Pendant la crise de 1929, Ben braque une banque et tue des hommes en tentant de fuir la police. Avant d'être arrêté, il a le temps de confier l'argent volé à ses deux enfants, John et Pearl et leur fait promettre de ne jamais révéler la cachette. Avant d'être exécuté, ce père de famille rencontre un révérend en prison qui tente de le faire parler. Cet homme est en prison pour avoir volé une voiture mais il cache de plus terribles crimes : il épouse des veuves, vole leur argent puis les tue. Il décide alors de retrouver la veuve de Ben pour mettre la main sur l'argent. Il comprendra vite que les enfants savent où se trouve l'argent et sera prêt à tout pour les faire parler. Depuis longtemps je désirais lire le roman à l'origine du film mais je redoutais cette lecture. J'avais tort. le roman de Davis Grubb est un conte noir tout aussi fascinant et effrayant que son adaptation. Il doit l'être encore davantage quand on ne connaît pas le film. Pendant 350 pages, j'ai été la troisième enfant poursuivie par ce monstre dissimulé sous ses apparences de révérend et abandonnée par les adultes inconscients aveuglés par les discours religieux. le roman installe une atmosphère incroyable où les ombres, les bruits dans les arbres, les reflets de la rivière près de laquelle la famille habite sont omniprésents et créent un décor digne des contes les plus effrayants. Quant à Powell, dont la présence est toujours annoncée par sa voix ou par son ombre, sous les traits de Robert Mitchum ou sous la plume de Davis Grubb, il est tout aussi diabolique, sadique mais fascinant. Pour finir, l'écriture est envoûtante.
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Difficile de faire la part des choses entre la poésie de l'écriture et les images si bien maîtrisées de Laughton.
C'est un récit au style parfois onirique, parfois abrupt, à l'image des personnages hantés qui peuplent ce roman, nimbés par le clair de lune, qui aplatit les reliefs pour créer un monde où tout est noir ou blanc.
Noir, sombre, sinistre, comme ce prêcheur sans morale qui chevauche la nuit à la poursuite des deux enfants....
Blanc, pur, comme l'innocence de John et Pearl, enfants victimes du destin de leur parents, jetés dans la tourmente de la grande dépression des années trente.
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