Dan haussa les épaules et se rendit chez Kristian. […] A son retour, il découvrit que le couloir s’était entre-temps rempli de monde. Pia Waage et Frank Janssen avaient été rejoints par le maître-chien avec son berger allemand et Flemming. Tous, à l’exception du chien, avaient enfilé des gants en latex et des protections sur leurs chaussures.
Qu'est ce qu'ils avaient été tendus lors de leur premier rancard ! Ils l'avaient tant attendu. Et tant redouté. L'âge n'y change rien. Qu'on ait quinze ou quarante quatre ans, c'est toujours le même trac au premier rendez vous...
Soudain elle entendit crisser le gravier de l’allée. Ses muscles se tendirent sous l’effet de la peur et elle resta figée quelques secondes avec sa veste sur un bras et son sac sous l’autre, à demi courbée sur ses chaussures. Puis elle se remit en mouvement. Elle ramassa ses chaussures, tourna les talons et courut se réfugier dans l’atelier. Son regard était rivé sur la porte du jardin, à l’autre bout de la pièce. Parviendrait-elle à l’atteindre puis à la refermer avant que sa fille n’entre? Est-ce que le bruit ne la dénoncerait pas? Et que se passerait-t-il si elle réussissait? Comment ferait-elle pour s’échapper du jardin? Parviendrait-elle à se hisser par dessus le mur du voisin? Et si elle perdait une chaussure? Ou son sac? Ou sa veste? Il n’y avait guère que huit mètres d’une porte à l’autre et Ingegerd Clausen courut aussi vite qu’elle put. Hélas pour elle, ce ne fut pas suffisant.