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Citations sur Le sosie d'Adolf Hitler (13)

Le 25 février 1945, en fin d’après-midi, Egon Sommer fut appelé au téléphone par le secrétaire de Hitler, Martin Bormann ; quelques heures plus tard, à 20 h 30 pile, il monta à bord d’une grosse Maybach noire avec plaque d’immatriculation militaire, conduite par un sous-officier des SS. Le chauffeur quitta l’hôtel des environs de Leipzig, où Sommer s’était réfugié durant une courte permission ; il prit la Reichstrasse 96, franchit deux postes de contrôle de l’armée et, après avoir été autorisé à dépasser la vitesse maximale de nuit, fonça comme un bolide en direction de Berlin. Peu avant 3 heures du matin, non loin de Zossen, Sommer – qui venait juste de s’assoupir – entendit le chauffeur proférer un juron épouvantable ; après quoi, le sous-officier freina brusquement, ouvrit tout grand la portière, bondit à l’extérieur de l’automobile et informa son passager qu’il venait de renverser un mouton.
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La vérité d’un homme, c’est d’abord ce qu’ il cache.
 
ANDRÉ MALRAUX
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Certains témoins considéraient le Führer comme totalement immunisé contre les pulsions érotiques, alors que d'autres le dépeignaient comme un voyeur, un pervers, un homosexuel ou un impuissant, affecté de surcroît, de monorchidie, c'est-à-dire privé d'un testicule. D'après Eugen Wasner, un ami d'enfance d'Hitler, en 1877 - à l'âge de huit ans - le futur Führer avait été émasculé par un bouc qui lui avait mordu les testicules alors qu'il essayait d'uriner dans la bouche de l'animal : un de ces jeux absurdes auxquels se livrent les petits garçons entre eux, pour démontrer leur courage. Pour avoir raconté cette anecdote répugnante , Wasner fut arrêté par les SS en 1943, jeté dans la prison militaire de Spandau, condamné à mort et pendu.
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L'Histoire est un récit décousu, parfois ennuyeux, parsemé de détails apparemment insignifiants, plein de lacunes et de surprises. La raconter, c'est tenter de déchiffrer un cauchemar qui possède la logique inexorable et mystérieuse des rêves mais qui, pour cette raison même, nous déconcerte et nous étonne.
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Vu sous cet angle, il me semble que le travail d'un agent du contre-espionnage ressemble fort à celui d'un écrivain, car il consiste à tenter de donner un sens à l'inextricable chaos des évènements, à travers le prisme déformant de sa propre personnalité. Mais sans jamais oublier, cependant, que ce que l'on nomme "réalité" dépasse presque toujours n'importe quelle fiction. Et que l'Histoire, comme n'importe quelle histoire, n'est jamais plausible - car justement comme toute forme de narration, elle ne parle pas à notre sagesse ou à notre sens commun, mais au côté obscur de notre esprit.
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... j'avais toujours pensé que seule la vérification minutieuse des détails - une minutie poussée jusqu'à l'obsession- pouvait assurer la réussite d'un projet et rendre crédible une enquête qui, par définition, était à la recherche d'une vérité impossible.
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Ils repartirent. Dix kilomètres plus loin, une file d'automobiles et de camions qui fuyaient la capitale encombrait la route, et la Maybach fut arrêtée par un détachement de la Feldgendarmerie. La tête appuyée à la vitre, luttant contre le sommeil pour garder les yeux ouverts, Sommer remarqua plusieurs limousines Horch aux rideaux tirés, avec, sur le capot, les enseignes rouge et or du parti, et sur les portières la plaque d'argent à croix gammée : des "faisans dorés", les dignitaires nazis qui abandonnaient Hitler à son sort. Il bâilla de lassitude et se pelotonna sur son siège quand, à l'aube, le chauffeur eut la voie libre et put reprendre la route miraculeusement déserte.
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Sommer descendit de la Maybach et braqua une lampe torche sous le capot de la voiture dont la longueur dépassait 2 mètres : effectivement, un gros mouton ensanglanté était coincé sous les roues. Le reste du troupeau broutait l'herbe au bord de la route, sous la surveillance d'un vieux paysan armé d'un bâton. Le chauffeur se mit à hurler et invectiva le berger, qui esquissa une courbette et se justifia : on lui avait ordonné de ne sortir son troupeau que la nuit, dit-il, à cause des attaques aériennes ennemies ; c'était un ancien combattant de la Première Guerre mondiale, avec des enfants et des petits-enfants sur le front, et sa femme était morte sous les bombardements. Le chauffeur voulait le fouetter : Sommer ordonna à celui-ci de reprendre le volant, puis il ouvrit son portefeuille et en tira une liasse de billets qu'il tendit au berger. "A titre d'indemnisation. Cela peut suffire ? Je te demande juste un service : dégage ce cadavre de mouton des roues de la voiture."
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Hitler était tout simplement un homme qui rêvait de tenir entre ses mains le monde entier ; si cette aspiration devait s’avérer impossible, il n’aurait pas hésité un instant à le faire exploser en mille morceaux – le monde, évidemment. Il avait une confiance absolue en lui-même ; par ailleurs, c’est une attitude typique des hommes de pouvoir : vous en avez déjà vu un seul douter de lui-même ou se poser des questions sur la nature réelle de ses actions ? Et puis, il possédait une formidable capacité de persuasion. S’il vous avait dit que vous étiez une femme, vous seriez sorti de la pièce convaincu de l’être vraiment. Il avait soigneusement construit le mythe du Führer, mais en même temps, je crois qu’il était conscient de ne pas du tout l’incarner. Sa politique était fondée sur l’opportunisme, un point c’est tout : il était toujours prêt à changer d’avis avec une désinvolture absolue, à renier le lendemain ce qu’il avait soutenu mordicus la veille. Comme tous les hommes politiques d’un certain niveau, c’était un bonimenteur, un tricheur et un acteur. Et un bandit, évidemment. Mais la chose la plus extraordinaire, c’était qu’il croyait à la légende de sa propre vie. Une fois, en privé, je lui ai dit : « Mon Führer, si quelqu’un, un jour, vous racontait son existence telle qu’elle s’est réellement passée, vous n’hésiteriez pas à le traiter de menteur. » – Et que vous a-t-il répondu ? – Il m’a donné raison.”
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Son style était délicat, presque ascétique, mais plein de feu et d’énergie. Pur comme un diamant. On devinait en lui une créativité hors norme, qui jaillissait d’un caractère forgé dans la solitude la plus sévère. Mario n’en croyait pas ses oreilles, mais en même temps, quelque chose lui disait que l’enthousiasme de son geôlier était sincère. C’est ainsi que, peut-être grâce à cette admiration inattendue que les facultés créatrices du sosie B suscitèrent chez le directeur du département H, et même si tout cela pourrait paraître invraisemblable, peu à peu, au fil des jours, entre ces deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, une étrange relation de confiance réciproque finit par s’instaurer ; c’était presque une complicité intellectuelle, qui se manifestait sous forme de longs bavardages nocturnes, dans la solitude absolue de l’entresol plongé dans l’obscurité, rendue plus confortable grâce à quelques cigarettes et plusieurs verres de cognac.
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