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Critique de MaminouG


"Au printemps on coupe les ailes des oiseaux"…n'ayant rien lu de la quatrième de couverture, je me demandais bien ce que dissimulait ce très beau titre du premier roman de Marion Guénard. C'est au fil de ma lecture que j'ai enfin compris ce qu'il signifiait. de même j'ai trouvé le sens des illustrations de la couverture. Elles m'intriguaient.

"Une porte lourde se referme sur eux… Un cliquetis métallique déchire l'air immobile…Ils pénètrent dans une petite chambre aux murs blancs… Hassan apparaît de l'autre côté. Il est en tenue de prisonnier…Kaouthar voit les traits de son père s'imprimer sur ceux de son frère.", le décor est planté. Kaouthar est égyptienne, elle avait vingt ans à ce moment-là. Ce moment où la révolution a éclaté au Caire, ce moment où la Place Tahrir est devenue le "Lieu" de tous les espoirs. Hassan est son frère, les espoirs se sont envolés.
A Paris, vit Mariam. Elle est la fille d'un couple d'Egyptiens venus en France trouver un monde meilleur. Grande avocate, mariée à Antoine, mère de deux filles, elle semble avoir une belle vie. Mais, tout à coup, elle ressent comme un manque, comme l'impression d'être passée à côté de quelque chose. Et un matin, elle disparaît.

Par chapitre alterné l'auteure nous raconte ainsi la vie de ces deux femmes que tout semble opposer. A travers elles, elle nous narre aussi l'histoire de l'Egypte ou plutôt son Histoire avec un grand "H". Visiblement, elle connaît bien ce pays et ce qu'il a vécu. Il est vrai qu'elle est journaliste, a habité longtemps la capitale et suivi les événements.

Ce roman est un récit sur la désillusion, la désillusion de ces jeunes qui ont cru en un avenir meilleur. C'est aussi un hommage fort rendu à tous ceux qui se sont battus, et pour certains ne se sont pas relevés. Chaque personnage a son importance et notamment Antoine qui part à la recherche de sa femme mais va aussi, lui, élargir sa réflexion. En réalité, il va "re" découvrir celle avec laquelle il vivait sans vraiment la connaître.

J'ai aimé ce roman à un bémol près. J'ai trouvé l'écriture peut-être trop journalistique. Il s'agit d'un roman mais j'ai souvent eu l'impression de lire un article de journal. Les faits sont posés, expliqués et, il m'a été parfois difficile d'entrer en empathie avec les personnages. Je suis restée spectatrice. C'est dommage.

Lien : https://memo-emoi.fr
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