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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

désolée: j'ai mis en commentaire ce que je réservais à la critique.
J'imagine Renata jeune...encore amoureuse de ce Paul dont les lettres lui sont un trésor.
A la suite d'une rencontre avec les éditeurs du Chemin de fer, j'ai appris deux ou trois choses sur l'autrice; elle n'a écrit que deux livres puis a disparu des radars; certains prétendent qu'elle s'est suicidée en 1990 d'autres qu'elle est morte en 2010. Elle a écrit de nombreuses lettres à François Mitterand et le livre lui est dédié. Sa narratrice est un curieux personnage qui m'a parfois agacée mais qui dénonce en 1967 ce que certains découvriront à partir de l'année suivante ...Sa liberté est quasi impossible dans le monde aliéné qu'elle semble découvrir: la scène du self m'a fait rire.
Un roman original dans sa forme et son fond.
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Incroyable texte que celui de Catherine Guérard qui écrit ce roman en une seule phrase. Des virgules et majuscules sont là qui segmentent notre lecture et un seul point sonnera la fin de l'histoire.
Le lire nécessite de trouver notre rythme et requiert une attention particulière.

Une femme au service d'un couple décide de quitter cet emploi et emporte quelques paquets qui sont sa richesse. Elle décide d'être libre, de s'affranchir de tout.
Qu'est-ce que la liberté ?
Peut-on être libre ?
Sa déambulation dans les rues parisiennes va vite lui fournir quelques réponses. Elle se projette dans un autre métier mais très vite se rend compte que telle profession n'est pas un gage de liberté. Elle analyse ainsi tout le quotidien sous le faisceau de la liberté.
Le roman de Catherine Guérard évoque aussi la dépendance (le pendant de la liberté) et la solitude. Il existe aussi une forme d'urgence et d'agitation qui est rendue possible par le style et la vie de ce personnage féminin.
Au terme de trois jours et deux nuits de récit l'histoire se termine. J'ai été littéralement sonnée par cette fin que l'auteur nous propose et qui nous laisse à nous, une liberté et ouvre un horizon. Soufflée.

Très belle découverte.
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Second et dernier livre écrit par Catherine Guerard, ce livre très étonnant écrit en 1967 a eu du succès, fut sélectionné pour le Goncourt et oublié comme son autrice. Sa forme tout d'abord est une longue phrase ininterrompue, sans point mais avec quelques majuscules de 165 pages . Nous plongeons dans les pensées du personnage, employée de maison qui décide de prendre la tangente et de vivre libre. le procédé de la phrase unique parvient néanmoins à recréer des dialogues. J'ai pensé à d'autres auteurs ayant utilisé ce procédé et notamment Laurent Mauvignier dans son livre choc « ce que j'appelle l'oubli », soixante pages, une seule phrase qui vous sidère. Ici la phrase nous emporte doucement dans cette envie irrépressible de liberté qui conduit notre personnage ( nous ne connaissons pas son véritable nom et elle s'en choisira plusieurs) à quitter des employeurs bourgeois, un quartier avec ses commerçants et partir à la découverte de Paris. C'est l'étonnement « mais de quoi allez-vous vivre ? » Elle ne veut pas que l'argent commande sa vie , elle veut juste se promener, admirer les beaux arbres, les oiseaux ; elle part avec quelques paquets qui contiennent trois fois rien, l'un des paquets est plus précieux car il contient les lettres de Paul. On comprend au fil de sa déambulation que la disparition de Paul est encore sujet à déni. Au fur et à mesure de sa pérégrination dans Paris on peut s'amuser de sa découverte désappointée du self-service, de son parcours dans le métro sans tête de ligne mais avec les poinçonneurs pointilleux et les barrières automatiques qui barraient l'accès aux quais, les camelots devant les grands magasins, l'achat d'une rose baccara comme cadeau qu'elle s'offre, sa nuit dans un hôtel où elle craint de ne pas être libre de partir… Elle marche et de temps à autre se pose sur un banc. Elle se confronte à l'ubuesque : payer pour pouvoir s'assoir dans un jardin public, aux nombreuses interdictions qui fleurissaient alors dans ces espaces, à l'hostilité quand elle dort dans les couloirs des employés de maisons où visiblement on entrait sans problème (pas de digicode). Sa hantise c'est d'être abordée par quelqu'un, de devoir discuter avec les importuns, alors elle ment, s'invente y compris de multiples prénoms. Elle devient de plus en plus acerbe sur ses contemporains coincés dans des boulots qui les privent de liberté, elle ne veut pas être commandée par un quelconque besoin ou par quelqu'un, même bien intentionné qui lui propose de partir dans une structure d'accueil à la campagne. Elle fera cependant ce voyage en espérant que le potager ou la nature lui seront enfin accessible. Elle devient de plus en plus agressive et on la sent sombrer. La liberté a un prix et il est élevé pour celle qui ne peut pas transiger. Elle finit par faire peur, car sa détermination confine à la folie. La fin m'a fait penser au film de Agnes Varda « sans toit ni loi ». La déchéance arrive vite et la rumination est une bien mauvaise compagnie qui l'éloigne définitivement des êtres humains. Solitaire et volontairement marginalisée, sa disparition est le prix à payer pour en finir avec toute formes d'aliénation. Et pourtant on dira surement d'elle qu'elle était aliénée.
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