Ce roman est très particulier car il narre la vie d'un groupe d'êtres humains qui a fait le choix de se couper du monde vivant dans les arbres et dont le cadre philosophique est la pièce Antigone. La première partie nous plonge dans le questionnement d'une jeune fille qui, sentant les limites de cette vie, s'interroge. Puis les évènements s'enchaînent pour l'amener à découvrir la genèse de cette existence sectaire ce qui la pousse à fuir. C'est la deuxième partie qui laisse pantois. Car Ismène tombe dans une seconde secte au fonctionnement encore plus glauque. Cette secte vie sous terre sous la dictacture d'un seul homme qui s'avère être son géniteur. Cette surenchère, loin de servir le propos, laisse un goût écoeurant dans la bouche. L'opposition entre les deux mondes (le haut et le bas) n'est pas traitée avec finesse, les conséquences de cette vie sectaire extrême sont présentées dans toute leur horreur et les êtres vivants dans la seconde secte semblent être totalement dépourvus de conscience. Ce qui est excessif.
L'écrivain affiche une grande palette d'habileté littéraire : conduite du récit savamment dosée, descriptions fines et personnages attachants. Cependant en cherchant à expliquer en détail la génèse des sectes, il nous raconte une histoire à dormir debout. Enfin, la fin qui amène Ismène à remonter dans le suspend malgré tout ce qu'elle y a vécu laisse penser que notre auteur a envie de faire une suite. Quand on tient un filon ...
Commenter  J’apprécie         60
J'ai assisté à une rencontre avec l'auteur qui était plutôt intéressante et en tant que libraire du Languedoc-Roussillon, j'ai eu envie de lire ce roman qui a été sélectionné pour le Prix méditerranée des lycéens 2015.
J'ai trouvé le début plutôt intéressant, intriguant, avec une écriture travaillée. Néanmoins, l'auteur a un gros défaut : il est très bavard et détaille trop. Par ailleurs, il n'est pas doué pour les dialogues car c'est plutôt très convenu. La vie de ce clan régie par des rituels et la peur constante d'un "monstre" est très répétitive, tout comme l'est l'écriture de l'auteur et une grande partie du roman. Il faut attendre plus de 200 pages pour qu'il se passe vraiment quelque chose d'intéressant. Les personnages en dehors d'Ismene ne sont pas assez travaillés à mon goût. C'est d'ailleurs le seul personnage attachant et heureusement car c'est l'héroïne.
La réflexion sur la hiérarchie dans une société et le pouvoir est très sommaire. La dernière partie du roman va trop loin dans le glauque et m'a dérangé. Il y a une surenchère de la part de l'auteur.
Un roman que j'ai réussi péniblement à terminer et que je me suis forcé à lire en entier.
Commenter  J’apprécie         10