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Critique de gabrielleviszs


J'ai été choisie par la tour Babelio pour découvrir ce titre. Je ne connaissais ni l'auteur ni même la maison d'édition. le sujet en lui-même m'interpellait, comment cela allait ressortir dans le texte ? La question était de savoir si cela allait être long et fastidieux tel un récit philosophique que nous sommes obligés de lire au lycée ou au contraire instructif et nous donner un moyen de combattre cette peur. Ce sentiment qui nous prend aux tripes et nous laisse sans voix, la bouche ouverte, les yeux écarquillés, le ventre noué ne pouvant rien manger. Il existe tellement de gestes et de non-gestes pour ce cas que cela serait difficile de faire un listing et nous n'en sommes pas là.

C'est un livre bien différent de ce que j'ai pu lire auparavant, le thème est intéressant, reste plus qu'à me plonger dans les mots qui ont formés des phrases. L'auteur, Gérard Guerrier est un "ancien" baroudeur. Je dis bien ancien, pas dans le sens péjoratif, mais plutôt dans le sens où il a de l'expérience dans le domaine de la peur. Ce n'est pas un psychologue ni un médecin ni philosophe, c'est un homme qui a vécu la peur sous différentes formes. Sportif, aventurier (je l'aurai qualifié de fou également au vu de tout ce qu'il a vécu, mdr) il décide par ce livre et l'aide de plusieurs personnes, de mettre la peur sous un microscope et de décrire ce qu'il a ressenti, d'où cela peut bien venir, qui en est la cause. le livre se lit quasiment comme un roman, il enchaîne les expériences, les siennes, celles des autres, les échanges avec des professionnels et nous les déroule les uns après les autres. Il en découle deux sujets : la peur que nous ne pouvons que subir, celle qui est présente, tapie en nous, enfouie et impossible à dégager ET la peur que nous décidons de surmonter, même si les membres tremblent de partout et que ce qui nous sert de cerveau nous crie de ne pas le faire.

Il y a un avant/après l'acte qui va résulter de la peur. L'auteur est un adepte des sensations : plongée, vol, alpinisme, il n'a eu de cesse de rechercher le frisson. Ce même frisson qu'il a donné à son fils. La frayeur fait partie intégrante de sa vie, de sa famille. Il joue avec sa vie et continue. L'adrénaline est dans les veines et semble ne pas vouloir s'échapper, au contraire. Danger contrôlé ou non, Gérard semble nous écrire sa vie comme il l'a vécu et continue encore. le seul hic ? Pas de réelles réponses. Il faut regarder en nous et chercher à comprendre d'où vient cette peur. Comme il l'indique à un moment donné, un enfant n'a pas peur, il va la prendre en lui dès qu'il sera proche d'une personne qui la ressent, la montre. Pourquoi ? Qu'est-ce qui nous donne ce sentiment ? La peur de l'oubli, de ne pas réussir, de se perdre... Ce sentiment englobe tellement qu'il n'est pas simple de mettre un seul mot dessus.

La question de la phobie est prise en compte, celle des araignées, du trop de monde autour de soi, de la maladie, des microbes, tout est bon pour en faire partie. Et si la solution était celle qu'il a choisi ? Celle de vivre à 100 à l'heure, d'affronter ce vertige et de se dire qu'on l'a fait dès que c'est terminé ? Il est vrai que l'enfant est insouciant, cela serait donc nous qui le mettons ainsi, notre capacité d'être adulte nous préserve plus, nous ralentit, nous fait devenir vieux avant l'âge. Il faut savoir accepter de vivre avec et pas de la contrer perpétuellement ou de se cacher. Ce qu'il faut, c'est aussi être capable de la contrôler. J'ai souri à un moment lorsqu'il arrive tout en haut de cette montagne, encordé à son ami, sans savoir qu'il n'y a pas la place de plus d'un pied sur le sommet. La seule façon de ne pas tomber c'est de se jeter à l'inverse de l'autre dans le vide opposé. Sourit car c'est de la folie pure, mais je n'ose imaginer le moment où arrivés en haut, ils ont pu découvrir un panorama que l'on ne peut voir en restant au sol. C'est une histoire de choix.

L'auteur apporte des éléments avec ses diverses rencontres : Isabelle Autissier, Christian Clot, et bien d'autres qui donnent plus de poids encore au récit. La peur est amie avec l'angoisse, l'anxiété, des émotions qui motivent ou pas celui ou celle qui la subit. Il parle de ce qu'il connaît et forcément cela tourne essentiellement autour de la peur du vide. en avion, en parachute ou sans, en chute libre, sur une montagne, glissant contre une paroi gelée. C'est juste ce côté répétitif qui est dommage. L'humour relève certaines parties qui pourraient nous donner encore plus de tristesse. La mort d'un être cher, d'un ami est cité, mais on passe à autre chose très vite.

En conclusion, un récit quelque peu autobiographique sur la peur qui vit avec nous. Il faut la voir de cette façon et ne pas se dire que nous vivons avec elle, c'est nous qui devons la contrôler, pas l'inverse. Facile à dire, hein ?

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/eloge-de-la-peur-gerard-guerrier-a167238916
Lien : http://chroniqueslivresques...
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