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Critique de mylena


Il s'agit d'un court roman d'inspiration autobiographique que je cherchais depuis longtemps et sur lequel je suis tombée par hasard dans une boîte à livre. La construction du livre rend un peu difficile la lecture. Pourtant, après le début où l'auteur apprend un secret de famille, le récit suit globalement l'ordre chronologique de la petite enfance à l'âge adulte en passant par l'adolescence. Mais il s'agit de scènes, flashs mémoriels sans lien immédiat de temps ou de lieu, sans forcément de lien logique évident au premier abord, et parfois simplement un fantasme ou un rêve marquant. J'ai beaucoup aimé le fait que le livre commence par la révélation d'un secret de famille, ôtant au roman la charge d'en être la quête. Dans les dernières pages le lecteur découvre que le début cachait en quelque sorte un autre secret familial, sa famille maternelle n'ayant pas fourni au narrateur des informations fiables sur sa famille paternelle. Et c'est un peu tout le sel de cet autobiographie car bien des éléments penchent pour la non véracité (le père qui reconstitue son index, l'opération des amygdales,...). Mais est-ce que ce sont des non-vérités ou des souvenirs enracinés d'interprétations enfantines déformées ? Peu importe au fond, car c'est bel et bien la façon dont nous vivons, comprenons et ressentons les choses qui nous construit. Et l'auteur joue magistralement avec la vérité. Il fait preuve d'honnêteté dans son rapport ambigu avec la vérité : « Début d'un roman qui s'appellerait Mes parents […] et qui commencerait ainsi : Maintenant que mes parents sont morts, enfin (mais je mens), je peux bien écrire tout le mal que je pense d'eux ou que j'ai pensé d'eux, en priant seulement le ciel de ne me jamais donner fils aussi ingrat et malveillant. », et ces lignes ne sont pas le début du roman, elles apparaissent dans la dernière partie, constituée en partie d'extraits de son journal intime.
Le sujet du livre est la relation de l'auteur à ses parents, au fil du temps. Elle est ambiguë, à la fois pleine de tendresse et remplie de haine (au point de me faire penser à Mars de Fritz Zorn). L'écriture est magnifique, à la fois simple, directe et belle, en particulier dans les évocations de souvenirs d'enfance. Les descriptions d'actes sexuels ou les passages morbides ne sont pas non plus dénués de beauté dans l'écriture, même quand c'est cru, ce qui met assez mal à l'aise. Heureusement reviennent, presque malgré lui, moments de tendresse et moments de haine. Mais au fond qu'a-t-il à leur reprocher ? S'il nous dit l'essentiel, pas grand-chose de majeur (il évoque, sans insister, que son père le battait, ils ont du mal à accepter son homosexualité, mais ils ne le rejettent pas). Bref, des rapports conflictuels un peu exacerbés mais assez ordinaires. Peut-être que sans tous les moments passés de tendresse il n'y aurait pas tant de haine !
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