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EAN : 9782841614899
388 pages
Albouraq (01/02/2012)
3/5   2 notes
Résumé :
Des scientifiques musulmans prennent la parole pour expliquer comment ils comprennent leur pratique de la science au plus haut niveau, dans le contexte de leur culture et de leur foi. Ils font part de leur enthousiasme, de leurs interrogations, de leur perplexité. Qu'est-ce qui, dans leur lien à l'islam, les motive pour faire de la science ? Peut-il y avoir une « science islamique », ou la science n'est-elle pas plutôt un legs universel ? N'y a-t-il pas, quand même,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Livre très inégal. Certains articles sont passionnants et compréhensibles au non-scientifique. D'autres sont emplis de jargons techniques obscurs limitant la compréhension.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
S’il est vrai qu’avec Copernic, Newton, Galilée, Descartes, nous basculons d’un style médiéval à la science moderne(1) et qu’avec eux se met en place un paradigme nouveau, il est nécessaire d’avoir à l’esprit que plusieurs des artisans de cette nouvelle science refusèrent les approches que nous qualifierons plus tard de mécanistes et de réductionnistes. Ainsi, Newton est une figure beaucoup plus riche que la caricature qui en est faite, notamment dans certains milieux se réclament du nouveau paradigme scientifique contemporain. En 1946, John Maynard Keynes, le célèbre économiste, à l’occasion de la célébration du troisième centenaire de la naissance de Newton, prononçait un discours dans lequel il déclarait ceci :

« Newton ne fut pas le premier des rationalistes. Il fut le dernier des magiciens, le dernier des Babyloniens et des Sumériens, le dernier grand esprit qui regarde le monde visible et le monde intellectuel avec les mêmes yeux que ceux qui commencèrent, il y a un peu moins de dix mille ans, à bâtir ce qui constitue notre héritage intellectuel. »(2)

Entre alchimie, théologie et métaphysique, Newton s’inscrivait dans une compréhension néoplatonicienne (en lien avec l’école de Cambridge) du monde. On lira avec profit le court texte de la philosophe des sciences d’Isabelle Stengers, elle aussi d’orientation whiteheadienne(3). Nous aurions pu également parler de Kepler, qui développait une vue du monde de facture néoplatonicienne. Wolfgang Pauli et Carl Gustav Jung le savaient.

(1) Le philosophe Roger Cavaillès considère ainsi le projet du réductionnisme cartésien : « Descartes impose une autre vision et propose un autre modèle (que celui d’Aristote). Le monde n’est plus vu comme un vivant, mais comme une machine, c’est-à-dire un système d’éléments juxtaposés dans l’espace, sans arrière-plan ni profondeur. Dans sa volonté d’éliminer toutes les notions obscures, les ‘’principes’’, les ‘’virtualités’’, les ‘’potentialités’’, les ‘’petites âmes’’, etc., Descartes va même jusqu’à refuser la notion de ‘’force’’, trop magique encore à ses yeux. Ce refus, qui fut fatal à sa physique, était dans la logique de son projet de ‘’faire une physique qui soit toute géométrique’’, c’est-à-dire qui puisse accéder au niveau de certitude atteint par la géométrie. Il élimine donc ce qui n’est pas géométrisable et réduit le monde à une machine d’espace, un automate dont le principe de fonctionnement est la poussé ».

(2) SAINT-BERNIN Bertrand, « Les Philosophies de la nature », in op. cit., vol. 1, p. 40.

(3) STENGERS Isabelle, « Newton redécouvert », in FORTI Augusto et MAYET Laurent (sous la dir. De), La Mort de Newton, Maisonneuve et Larose, Paris, 1996, pp. 133-143. (Mohammed Taleb, « La cosmologie organique d’Alfred North Whitehead et la théologie musulmane de la « Création renouvelée » : éléments d’une parenté sensible », pp. 335-336)
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Le théorème d’incomplétude de Gödel, qui prouve l’existence d’énoncés vrais non démontrables dans tout système mathématique fondé sur l’arithmétique, fit l’effet d’un séisme dans les milieux scientifiques européens, et sonna le glas de l’école positiviste du Cercle de Vienne. Non seulement cette incomplétude s’appliquait à cette branche fondamentale des mathématiques qu’est la logique, mais elle semblait se propager à toute branche de la connaissance utilisant les mathématiques dans leur formulation essentielle, comme la physique et les autres sciences apparentées.

Ainsi l’explication fondée sur la logique mathématique ne pouvait être complète. Certes, les conclusions du théorème de Gödel n’ont que bien peu d’influence sur la pratique des sciences de la nature et même des mathématiques, mais conceptuellement, elles font apparaître un gouffre béant quant à la possibilité d’atteindre la consistance ultime de nos théories(1). Cela n’implique pas nécessairement que l’esprit humain soit sujet à une telle incomplétude dans sa capacité d’appréhender le monde, son mode opératoire n’étant pas celui d’une machine de Turing(2).

(1) Notons que cela peut être interprété positivement, comme le fait F. Dyson qui considère que cela implique que la tête de la connaissance n’aura jamais de fin : « It means that the world of physics and astronomy is also inexhaustible. »

(2) LAMBERT J.-F., « Gödel et les sciences cognitives », PhiloSciences, n° 1, p. 11. (Jamal Mimouni, "Le tawhîd et la physique : deux visions monistes en dialogue", p. 69)
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