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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Du fond de sa cellule, Elizabeth nous dit dès le départ qu'elle a assassiné son amant. Nous allons lire son journal et donc comprendre comment le drame est arrivé.

J'aime beaucoup ce type de construction. le fait de savoir que l'histoire se termine dans le sang permet d'appréhender la lecture sous une autre perspective.

Le personnage d'Élisabeth est en clair-obscur. Elle se bat pour sortir des ténèbres et pourtant elle n'y arrive pas, comme si c'était inscrit en elle. C'est son destin. Comme Icare dans la mythologie grecque, notre héroïne s'échappe de son labyrinthe pour prendre son envol, mais à vouloir monter trop haut elle se brûle au soleil et chute.

Je vous parle de mythologie et cela n'est pas innocent. Ellen Guillemain parsème son récit de références aux textes grecs. Un protagoniste s'appelle Orphée par exemple et l'amant, Alexandre, devient le Minotaure. Sa personnalité est en ce sens, il a un côté bestial très important. Cet homme est imprévisible et instinctif, un mâle dominant d'une certaine manière.

Vous aurez compris que l'auteur n'a pas construit ses personnages à la légère. Ils sont incroyablement denses. Elizabeth en est la preuve, perturbée par le suicide de son père et le comportement de sa mère après la mort de ce dernier, son existence se transforme alors en un calvaire et elle ira même jusqu'à attenter à ses jours. Un médecin l'extirpe de cet enfer et deviendra son mari. Figure protectrice et aimante, il endosse un peu le rôle de père pour elle. Mais Elizabeth rencontre Alexandre, qui lui est le feu, la folie, la force. Elle l'aimera à tel point qu'elle en fera une religion.

Ellen Guillemain nous parle d'un amour inconditionnel et irraisonné. Il échappe à toute tentative d'explication. Il ne peut se terminer que par la destruction, le couple d'amants expérimentera toute sorte de déviances sexuelles jusqu'à l'acte final.

Il faut relever la très belle maitrise de la ponctuation qui donne un rythme et permet au lecteur de ressentir l'état dans lequel se trouvent les personnages. On est complètement immergé dans le texte, et ce grâce à la plume de l'auteure. À ce titre, la scène de la chasse au lion est une véritable réussite.

Un crime amoureux est très bien écrit (les 50 dernières pages sont de haute volée) et ce n'est qu'un premier roman. Ellen Guillemain est donc une auteure à suivre de près.

Je ne pouvais pas terminer sans dire qu'il serait un crime de ne pas lire ce livre.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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