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Critique de Melisende


J'avais repéré ce titre dès sa sortie mais j'ai attendu la convention Octogônes organisé il y a quelques semaines à Lyon pour l'acquérir. Un roman qui traite de la Wicca… j'étais assez sceptique, je l'avoue. En effet, la dernière chose lue sur le sujet m'ayant profondément déçue et agacée (le premier tome de Wicca de Cate Tiernan) par son côté trop « spectaculaire », trop adolescent, à la limite du ridicule ; j'avais un peu peur de lire autre chose. Mais, comme je ne veux pas rester sur une mauvaise impression, j'étais également curieuse de me faire mon avis et avais envie de découvrir Cécile Guillot à travers un format plus long que celui des nouvelles.
Autant dire que j'attendais cette Voie de la Sorcière au tournant… et figurez-vous que je l'ai dévoré et que si une journée de travail ne m'avait pas attendue le lendemain, j'aurais lu ce premier tome d'une traite… c'est dire s'il m'a fait bonne impression !

Commençons par ce qui m'a chagrinée pour finir sur le très positif ! Si je devais donc reprocher une seule chose à ce premier tome, c'est - comme la plupart des autres lecteurs-blogueurs - la rapidité du lancement de l'intrigue et la crédulité de l'héroïne.
En effet, la demoiselle croise un étudiant en thèse dans le couloir de l'université et, mise devant le fait accompli, elle accepte de participer à une expérience psychique. Les résultats de celle-ci sont étonnants, Alexandre lui annonce qu'elle doit être télépathe/empathe. Deux jours après, elle fait un saut dans une boutique new-age où une jeune vendeuse sent en elle une sorcière… et je vous le donne dans le mille, Maëlys accepte tout sans broncher (ou presque) et ne se pose pas vraiment de questions. Alors oui, je conçois parfaitement qu'elle s'est toujours sentie différente et qu'elle savait depuis longtemps qu'il y avait un truc en elle, mais elle se lance tout de même dans l'aventure de la sorcellerie trop rapidement à mon goût. Elle accepte son sort, change ses habitudes et sa façon de penser/travailler de façon assez radicale en à peine quelques jours… c'est un peu précipité et je n'aurais pas été contre une trentaine de pages de plus pour lancer l'affaire…

A part cette précipitation, je pense que tout a réussi à me convaincre. le nom du coupable (Maëlys se rend compte que quelqu'un lui en veut…) n'est pas forcément hyper surprenant quand on y réfléchit deux minutes (même si je n'avais pas deviné) mais n'est pas mal amené du tout. J'y ai cru et c'est le principal.
Côté rythme, mise à part la rapidité des débuts, ça fonctionne bien. On suit l'apprentissage de l'héroïne, on fait nos premiers pas dans le monde de la Wicca en même temps qu'elle et c'est aussi à ses côtés qu'on rencontre quelques obstacles. J'ai vraiment beaucoup aimé la façon dont Cécile Guillot amène le sujet de la Wicca : tout en douceur, par étapes, sans faits spectaculaires… en bref, vraisemblablement (si je peux dire ça comme ça). Comme le signale Vanessa Terral dans sa préface (particulièrement intéressante d'ailleurs et qui met bien dans l'ambiance), la Wicca passe par des petits rituels peu éloignés du quotidien de chacun (ah la tisane avant de se coucher… d'ailleurs je vais aller me la préparer pour terminer la rédaction de cette chronique !). C'est mature, sans tralalas ou fioritures. Et ça m'a plu, infiniment.

Enfin, si j'ai autant accroché à cette histoire, je pense que c'est également grâce à l'héroïne que j'ai beaucoup aimée et à laquelle je me suis beaucoup identifiée. Je me suis sentie très proche de Maëlys, cette jeune fille qui pourrait être n'importe laquelle d'entre nous, et je pense que c'est pour cette raison que ce premier tome a si bien fonctionné avec moi. Orpheline, sérieuse, solitaire et déterminée, c'est vraiment une héroïne comme je les aime. Il y a juste certains de ses mails destinés à Alexandre qui m'ont un peu agacée par moment parce que bon, elle le dit elle-même, elle se sent pathétique… mais justement, point trop n'en faut (surtout quand tu es une jeune fille indépendante et forte pratiquant la Wicca, naméoh !).
Les autres personnages (Alexandre, Dorine…) manquent peut-être un peu de profondeur, mais j'imagine qu'ils s'étofferont au fil des tomes suivants, en tout cas je l'espère !

Cécile Guillot choisit de nous raconter son histoire du point de vue interne, dans un langage courant (parfois plus oralisant) ce qui permet de s'identifier encore plus facilement à Maëlys. La demoiselle possède, en plus, un grand sens de l'humour et pas mal d'autodérision… une raison de plus pour l'adopter !
Les chapitres sont à l'image du texte dans son ensemble : courts, ce qui permet un bon rythme de lecture (« allez, encore un petit chapitre et j'éteins… encore un petit et promis j'éteins… »).
Enfin, l'insertion des mails échangés entre l'héroïne et le personnage masculin principal : Alexandre, offre un aspect encore plus « réaliste ». Cette histoire est bien ancrée dans notre vie contemporaine et ce ne sont pas les descriptions des rues et transports en commun d'Aix-en-Provence qui vont dire le contraire. Maëlys pourrait être notre voisine de palier ou n'importe laquelle d'entre nous. Cette proximité géographique et chronologique (ça se passe en France, en 2010), m'a beaucoup plu et est un autre élément qui a permis à ma lecture d'être si immersive.


La Voie de la Sorcière est certes un premier tome introductif mettant en scène les premiers pas de Maëlys et les bases de la Wicca mais un premier tome qui offre également une vraie première intrigue, terminée lorsqu'on referme l'ouvrage. L'héroïne est plus qu'agréable à suivre et je serai très heureuse de la retrouver dans un second tome qui s'annonce plein de dangers et qui, je l'espère, continuera de traiter de la Wicca de façon aussi mature…
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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