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Critique de JeanPierreV


11 septembre 1939, cela fait onze jours que la deuxième guerre mondiale a commencé, les trains sont désorganisés, la priorité est donnée aux transports militaires.

Des soldats anglais sont déjà en France, bloqués dans des gares dans l'attente du départ au front. Les nouvelles sont inquiétantes : Varsovie a été bombardée…

Louis Guilloux se souvient d'une rencontre à la fin de la guerre d'Espagne, la rencontre avec Salido, combattant républicain, communiste arrivé de Port-Vendres avec une blessure à la tête. La mère Gautier disait que c'était un salaud…Guilloux était chargé de l'accueil des combattants communistes, de leur trouver une planque, de les accompagner…

Salido fuyait la police, qui l'aurait immanquablement renvoyé dans les camps.
Il voulait partir en Russie afin de poursuivre le combat contre le fascisme et avait demandé à Louis Guilloux de l'aider, mais il fallait attendre l'accord de « la-haut », des camarades du Parti, de Paris…
Souvenir d'une cavale,
Souvenir d'une époque, celle de la fin de la Guerre d'Espagne, atmosphère du début de la Deuxième Guerre mondiale.
O.K., Joe
C'est, grâce à un auteur américain John Edgar Wideman que j'ai découvert dans « Écrire pour sauver une vie », d'une part Louis Guilloux, d'autre part la condition des soldats noirs enrôlés dans l'armée américaine qui débarqua en 1945.
Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et trouver « O.K., Joe », dont il faisait mention. Merci à Recyclivre auprès de qui je l'ai trouvé.
Dans cette deuxième nouvelle de ce livre, Louis Guilloux nous raconte son expérience d'interprète au service de l'armée américaine qui venait de débarquer en France. Il officiait au sein des tribunaux militaires saisis par des français à la suite d'exactions de soldats américains, meurtres, viols,etc. « La guerre n'était pas finie. le débarquement avait réussi, mais de nombreux Allemands résistaient encore, dans Saint-Malo, dans Brest, à Lorient. »
Il travaillait souvent en relation avec deux officiers de cette cour martiale, d'une part le lieutenant Robert Stone, avocat dans le civil devenu procureur dans ce tribunal et d'autre part le lieutenant William Bradford, étudiant en droit avant la guerre, officiant en qualité d'avocat des accusés.
Louis Guilloux, après avoir juré de traduire fidèlement les propos des plaignants leur demandai de prêter serment, traduisait les questions de la cour et les réponses des plaignants….La cour jugeait essentiellement des soldats noirs accusé de meurtre, de viols…Ils emplissaient les prisons militaires :
« Aucun n'avait de veste. Presque tous des hommes de couleur.
– Ce n'est pas une prison spéciale pour les hommes de couleur, dites, Joe ?
– Non. C'est la prison. »
Des soldats vite jugés, vite pendus. L'image de cette armée américaine, de ses GI propres, apportant la liberté en prend un coup. On découvre une armée et un peuple racistes, des tribunaux ayant deux poids, deux mesures, selon la couleur de peau des accusés. Une armée et une nation qui versent aussi des dommages et intérêts dérisoires aux plaignants et quelques paquets de cigarettes
Une armée et un interprète qui assistent aussi, sans intervenir aux exactions diverses commises après le départ des soldats allemands, femmes tondues en place publique, arrestation de collabos.
Bref..une image inconnue jamais lue auparavant, bien loin des images et messages traditionnels
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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