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Citations sur Salido (suivi de) O.K., Joe ! (3)

Les Français que nous sommes se croient un peu trop facilement à l'abri des malheurs qui partout en Europe et ailleurs frappent des centaines de milliers de gens. Vous pensez, comme moi-même, tout en sachant que ce n'est pas vrai, que parce que la France est la France cela n'arrivera jamais chez nous ! Vous avez la plus haute opinion de votre pays et vous l'aimez. N'est-ce pas vous qui un jour m'avez parlé des grandes traditions d'accueil de la France et ajouté que, justement, parce qu'elle pouvait se croire à l'abri des persécutions qui s'exercent ailleurs contre les juifs, les intellectuels, les communistes, les démocrates ou contre le peuple tout court en Espagne, et les Noirs en Amérique, cette même France se devait plus que jamais de maintenir ses traditions, en accueillant, en protégeant, en réconfortant les persécutés ? Et comme ce ne sont pas toujours les gens de droite qui s'en chargent, il faut bien que ce soient les autres ? Au nom de la France, pas seulement au nom de la solidarité ou de l'action politique. Il faut que certaines choses soient faites non seulement pour mettre fin au scandale, mais pour l'honneur.

Salido
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Elle a ouvert la porte. Je suis entré dans une pièce à peu près vide. Sans un mot, la vieille femme est allée tout droit à une commode dont elle a ouvert un tiroir. Elle a sorti du tiroir des photos qu'elle a étalées sur une table : les portraits de ses enfants et de ses neveux que les Allemands étaient venus chercher ici. Une fois ils en avaient emmené trois d'un coup. Elle m'a dit cela d'une voix sans larmes, puis elle a remis les photos dans le tiroir et elle m'a fait entrer dans une pièce voisine où se trouvait couché sur un grabat un vieillard chauve aux joues creuses, aux yeux creux, à la longue barbe blanche, un Job moribond...

(...)Elle a ouvert la porte et nous nous sommes regardés, nous ne savions quoi nous dire. A la fin, je lui ai demandé pourquoi elle ne m'avait pas répondu tout de suite, quand j'avais frappé ? Mais j'ai compris, à son regard, que je n'aurais pas dû lui poser cette question. Est-ce que je ne savais pas l'horreur dont elle avait été saisie en entendant le bruit de mes brodequins sur les marches ?

J'ai redescendu l'escalier lentement, en m'efforçant de faire le moins de bruit possible.
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... L'espèce d'indifférence contre laquelle j'avais eu tant de mal à lutter depuis des mois était toujours la même. Et pourtant l'événement était là, et j'y étais moi-même, mais étranger. Je me ressentais peut-être du récit horrible que nous avait fait notre hôtesse la veille. Récit, hélas, qui venait s'ajouter à tant d'autres non moins horribles, de maisons brûlées de jeunes gens pendus sous les balcons des places de villages, de rafles et de massacres comme aux temps les plus sombres de la vieille histoire.

O.K., Joe !
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