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Note moyenne 4 /5 (sur 689 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Brieuc , le 15/01/1899
Mort(e) à : Saint-Brieuc , le 14/10/1980
Biographie :

Louis Guilloux est un écrivain français né à Saint-Brieuc le 15 janvier 1899 et décédé le 14 octobre 1980 dans la même ville.

Son père était cordonnier et militant socialiste, comme Guilloux l'a raconté dans la Maison du Peuple (1925).
Au lycée, il se lie d'amitié avec le professeur de philosophie Georges Palante, dont il s'inspirera pour composer le personnage de Cripure, pathétique héros du Sang Noir (1935) qui est considéré comme son chef-d'œuvre. Il a pour ami d'adolescence le philosophe Jean Grenier.
Louis Guilloux exerce divers métiers (dont journaliste à L'Intransigeant), se marie en 1924, publie La Maison du Peuple en 1927. Il est le traducteur du roman Home to Harlem de l'auteur noir américain Claude McKay, publié en 1932 sous le titre Ghetto Noir. Il traduit aussi John Steinbeck (les Pâturages du ciel, 1948), Margaret Kennedy, et avec Didier Robert, une partie de la série des Hornblower, romans de marine de C. S. Forester.
En 1972, il signe pour la télévision l'adaptation des Thibault de Roger Martin du Gard, et en 1973 celle de deux récits de Joseph Conrad, La Ligne d'ombre et La Folie Almayer .

En 1927, il signe la pétition, parue le 15 avril dans la revue Europe, contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux d'Alain, Raymond Aron, Lucien Descaves, Henry Poulaille, Jules Romains, Séverine… Il a été secrétaire du 1er Congrès mondial des écrivains antifascistes en 1935, puis responsable du Secours Rouge International (plus tard Secours populaire), qui vient en aide aux réfugiés de l'Allemagne hitlérienne, puis aux républicains espagnols.
Suite à une discussion chez Ilya Ehrenbourg, André Gide l'invite à l'accompagner dans son célèbre voyage en URSS en (1936), voyage auquel participera également Eugène Dabit. Il se refuse à écrire lui aussi un Retour de l'U.R.S.S..
Le Pain des Rêves, qu'il écrit pendant l'Occupation, lui vaut le Prix du roman populiste 1942.
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Source : Wikipédia
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Une île : Maurice. Quatre personnages : un oncle et sa nièce, une femme qui vient de quitter son mari, un chef de bande assoiffé de vengeance. Une journée où tout va exploser : la cité, les haines et les colères, peut-être l'île aussi. Enfin, d'étranges animaux qui attendent que les humains finissent de se détruire pour vivre seuls, en paix : les caméléons. Unité de lieu, de temps, d'action ; le compte à rebours est lancé, la tragédie peut commencer. Dans ce roman impossible à lâcher, tout à la fois drame social, fable contemporaine et méditation sur l'avenir de notre humanité divisée, Ananda Devi lie le destin de quatre anti-héros qui, sans le vouloir, vont allumer la mèche d'une révolte impossible à arrêter. Avec sa langue tour à tour tendre et ironique, tranchante et poétique, elle nous plonge dans le chaos des hommes, met à nu nos travers et nos fautes, et interroge la possibilité d'une rédemption rêvée. On ne sort pas indemne d'un livre si puissant. Mais on en sort réveillés. Ethnologue et traductrice, Ananda Devi est née à l'île Maurice. Auteur reconnue, couronnée par le prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises en 2014, elle a publié des recueils de poèmes, des nouvelles et des romans, notamment "Ève de ses décombres" (Gallimard, 2006, prix des Cinq Continents, prix RFO), "Le sari vert" (Gallimard, 2009, prix Louis Guilloux), et "Le rire des déesses" (Grasset, 2021, prix Femina des lycéens). En savoir plus : https://bityl.co/Jcds

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Citations et extraits (170) Voir plus Ajouter une citation
Il ne bougeait pas, s'appliquait à jouer le sommeil. Mais cette bouche crispée comme de colère, cette poitrine qui se soulevait malgré soi, ces mains ouvertes sur la peau de bique, pareilles à celles d'un mort, tout cela n'était pas d'un dormeur, mais d'un homme lucide étouffé par son chagrin. C'était revenu d'un coup comme toujours, comme revient un mal incurable qu'on est las de surveiller, et dont le retour vous saisit presque en plein bonheur, quand on espérait que la trêve serait longue encore. Ça ne finirait donc jamais ! Il avait compté sur une sagesse qui viendrait avec l'âge, comme un bénéfice ou une récompense, comme un équivalent spirituel à la rente que lui servirait l'État, sous le nom de retraite, en reconnaissance de ses bons et loyaux services. Est-ce que le chagrin qui avait désolé sa vie ne prendrait pas un jour congé de lui, afin qu'avant de mourir il ait le temps et la chance d'un regard calme sur lui-même et sur le monde, espérance dont la réalisation, pensait-il, lui ferait accepter la mort qui, autrement, ne serait plus qu'un vol, une escroquerie honteuse ? Mais plus il vieillissait et plus il se disait qu'il faudrait aussi renoncer à cette espérance puisque le chagrin ne démissionnait pas et qu'en ce moment il serrait encore les dents sur sa douleur aussi fort qu'au lendemain de la catastrophe, après tant d'années.
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Je détruis toute idole, et je n’ai pas de Dieu à mettre sur l’autel. Il faut avoir une bien piètre expérience de la vie pour oser croire à de pareilles foutaises. Les paradis humanitaires, les Édens sociologiques, hum ! Qu’il attende seulement d’avoir quarante ans, et d’être fait cocu par la femme aimée. Ensuite, on en reparlera. Ah ! là là. Dans ce monde, chacun se débrouille, chacun y est pour son compte, pour sa peau. Des conquêtes ? Celles qu’on opère soi-même. Oui : être un loup. »
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On s'arrange toujours avec la mort, jamais avec la vie.
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Je doute qu’aucun amour vaille celui des pauvres. Le nôtre était un amour religieux. Nous savions(...) que cet amour-là n’était possible qu’à l’intérieur d’une certaine catégorie, qu’il n’était propre qu’à de certains êtres, vivant dans des conditions définies : les nôtres. Et qu’au-delà de nos frontières, il perdait non seulement sa vertu, mais devenait incompréhensible et honni.

(...) Oui, nous savions, et peut-être même était-ce ce que nous savions le mieux, que cet amour tirait sa plus grande force du fait qu’ailleurs nous n’étions pas aimés.
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Tant qu'il avait cru mépriser le monde, comme il avait été fort ! Mais le monde se vengeait. Cripure mesurait aujourd'hui combien il lui avait été facile de se poser en adversaire. Désormais, cette attitude n'avait plus aucun sens. L'aventure humaine échouerait dans la douleur, dans le sang. Et lui, qui avait toujours prétendu, comme à une noblesse, vivre retranché des hommes et les mépriser, il découvrait que le mépris n'était plus possible, excepté le mépris de soi.
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Louis Guilloux
... on s'arrange toujours avec la mort, jamais avec la vie.
( Coco perdu )
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Si l’on avait pu rêver que les bœufs aient jamais vécu en société à l’image des hommes, et qu’eût germé, dans leur cervelle de bœufs, l’idée de construire une église à leur image de bœufs, cette bâtisse opaque eût fourni un merveilleux exemple d’architecture bovine, sur quoi la sagacité des petits archéologues bovins eût pu s’exercer. (...) Or, ce bœuf, il n’y avait pas si longtemps qu’il était là. Les plus vieilles gens de la ville se souvenaient d’avoir connu à sa place un cimetière. Un beau jour, le bœuf était arrivé dans le cimetière, il s’y était rué, grattant la terre de ses sabots et faisant sauter les morts. Plus de cimetière. Mais les morts s’étaient vengés : ils avaient aussitôt transformé les maisons qui entouraient la place en tombeaux et c’est là qu’ils demeuraient depuis sous des déguisements divers. On pouvait sonner à leurs portes : ils ne se montraient jamais sans masques. Généralement, ils étaient très convenablement vêtus, ils avaient même des apparences de vivants, mais un œil un peu exercé pouvait aisément déceler la supercherie : c’étaient bel et bien des morts à qui l’on avait affaire, et malgré toutes les précautions dont ils s’entouraient, allant jusqu’à se faire décorer et « fabriquer » des enfants pour mieux cacher leur jeu, jusqu’à devenir quelque chose dans la cité, les uns professeurs ou médecins, les autres employés de banque ou commis d’enregistrement, ou même soldats, et ils étaient partis pour la guerre, ce qui était pousser un peu loin la plaisanterie, ils étaient quand même bel et bien des morts, des fantômes. Cripure s’en doutait, étant un peu du bâtiment et par ailleurs assez intime avec le Cloporte qui devait tenir par ici ses quartiers. Or, sans qu’il y eût à cela la moindre ironie, cette place toute grise, de pierre, de terre, de ciel, avec ses grandes façades grises et camuses et ses grises préméditations, et sur les toits les grises fenêtres des mansardes comme des guérites, cette place était donc ce qu’on appelait le cœur de la ville. Bœufgorod. Cloportgorod. Mortgorod. Un cœur de pierre, un cœur de bœuf, un cœur de mort. Jamais cette vérité n’était aussi bien apparue à Cripure qu’aujourd’hui où il était confronté avec l’animal qu’ils avaient l’audace de désigner par les noms en apparence les plus nobles et qui n’était rien d’autre, sous ces titres menteurs, qu’une volonté toujours négatrice. Non. Le bœuf disait toujours non. Le bœuf et toute sa charmante petite famille de préfectures et de casernes, de lycées et de banques, etc., le bœuf disait toujours non, jamais oui. Le regard de Cripure erra longtemps comme s’il eût cherché à pénétrer plus avant les énigmes autour de lui posées. « Pas une pierre qui n’appelle une bombe ! » murmura-t-il. « Et il y a des cœurs qui sont lourds comme des bombes », acheva-t-il rêveusement. Il regrettait les terroristes, dont il n’aurait pas été. Dont il n’avait pas été.
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La question n'est pas de savoir quel est le sens de cette vie. La seule question, c'est de savoir : que pouvons-nous faire de cette vie ?
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Il lui arrivait, comme à tant d'autres, une aventure à laquelle il n'était pas préparé : il était au spectacle, commodément installé dans un fauteuil, et voilà qu'on le priait durement de vider son siège, de grimper en scène, d'y traîner avec lui sa femme et son fils. Il n'avait pas prévu cela. Naïvement, jusqu'au 2 août 1914, il avait pris la vie pour un conte. On exigeait aujourd'hui, fouet en main, qu'il prît au jeu une part active, sans même lui demander s'il avait /au moins/ appris un petit bout de rôle, s'il savait en quoi consistait le scénario dans son ensemble et au bénéfice de qui était monté ce gala ? Mais il ne savait rien. Il voyait seulement qu'il ne s'agissait plus de spectacle du tout, que la comédie tournait au drame — au vrai drame — que la balle était une vraie balle, l'épée vraiment teintée de sang, le mort un vrai mort.
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Ce qui nous a perdus, c'est d'avoir cru un homme. Ne croyons qu'à nous-mêmes...
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