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Citations sur L'entre-temps (4)

"J'ai longtemps douté de mon courage et j'ai remis plusieurs fois le voyage. La peur de revenir sur les lieux de ma catastrophe. La peur de me retrouver face à toi, face à moi aussi, tout enfant ici. J'ai trop souvent vécu la scène ultime, celle où je fus le premier à jeter sur toi une rose. Rose, au fait ! En quoi aurait-elle besoin de toi, à ses côtés, aujourd'hui, alors qu'elle n'est plus ? A moins que tu ne m'aies appelé ? Oui ! Voilà l'évidence ! Tu m'as appelé !
Un appel sourd, grave, profond comme une lame qui roule sous l'eau et enfle dangereusement s'ans s'annoncer, durant des décennies, qui devient immense soudain, renverse la mer et dévaste tout…"
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J'ai refermé tes mains sur ta poitrine comme pour fermer ton corps. Je venais de te perdre. Pas de ces disparitions dont on espère retrouver un jour le disparu. Là, perdu à jamais, parti dans ton errance sans fin, en dehors de moi, hors de tout, pour le dernier voyage, le plus rien, le néant. Finis nos histoires sans paroles et nos sourires complices. Finies nos méditations vagabondes, et nos heures, côte à côté, à regarder la mer. Finie la quête du rayon vert ou les rêves de voyage à Lasekrem, dans les pas de Foucauld. Fini ta main refuge, ta main immense, musclée, rugueuse, ferme, rassurante, chaude qui prenait la mienne et m'entraînait dans ses élans. Fini. Tout était fini. Dieu n'existait plus.
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Derrière le véhicule, je marche. Je te suis sur la voie que tu as tracée, et ne reviendrai plus jamais ici. L'ultime promenade s'étire et m'éclaire peu à peu, geste de survie d'un promeneur solitaire.
Je t'emmène pour me sauver.
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Les jours s'écoulaient, et j'attendais de te revoir. Aude appartenait à Rose, comme je t'appartenais. Je partageais ma mère avec la nouvelle née à qui elle vouait ses heures, rythmées par la toilette, la pesée, la tété, l'attention, les babillages, les sourires, les regards et les caresses. Mon univers se rétrécissait ; je m'y sentais de plus en plus à l'étroit. Même loin, tu devenais chaque jour davantage mon père, ma force, ce havre où je me réfugiais. Un oiseau se posait sur une branche, et je devenais moineau à mon tour, et toi mon rameau.

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