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Critique de latina


J'en reste abasourdie ! Quel livre !
Même si la fin tire un peu en longueur (d'où mes 4 étoiles et ½), j'ai adoré cette relation entre une journaliste scientifique encore aux balbutiements de sa profession, encore incertaine, et le grand scientifique qu'est Edgar Gunzig, dont la théorie sur l'origine de l'univers est révolutionnaire grâce à l'emploi de la physique quantique.

Relation professionnelle, comprenons-nous bien.
Hélène - en fait Elisa Brune elle-même - va interroger durant 3 ans Edgar G - Edgar Gunzig - sur sa conception de l'origine du monde, accompagnée d'un questionnement sur sa motivation et par conséquent sur son passé, sa relation avec sa mère, son comportement face au décès de son père lorsqu'il était très jeune, ses amours, ses emmerdes – multiples ! - , ses enfants dont son fils, Thomas Gunzig, comédien et écrivain.

« Nous avions démarré sur de la vulgarisation scientifique, j'avais voulu connaitre les circonstances de sa carrière, et maintenant je ne savais plus si nous étions dans sa vie ou dans son oeuvre. (…)
Allons bon, je me trouvais à nouveau en terrain délicat. Moi qui cherchais une aventure intellectuelle, je débusquais des drames humains ».
On peut donc diviser ce livre en 3 parties, bien que celles-ci soient incontestablement imbriquées l'une dans l'autre : la partie scientifique, la partie psychologique et la partie historique.

Des drames humains, oh que oui !
Parents juifs et communistes, militants extrémistes, participant à la guerre d'Espagne, à la Résistance, croyant dur comme fer au communisme, le père est mort à Mauthausen, la mère court de pays en pays pour rejoindre l'idéal communiste qu'elle ne trouvera pas.
Et le fils là-dedans ? Placé sous la garde de bonnes âmes étant tout petit, récupéré par sa mère, la suivant dans ses péripéties, et donc déstabilisé, complètement.
Sa vie adulte est elle-même une suite de confusions, et l'imbrique de façon exponentielle dans diverses situations dignes d'un univers kafkaïen.
« Y avait-il une fatalité qui le poussait à reproduire ce que sa mère avait vécu ? Ou plus exactement : ce qu'elle avait subi ? Il vivait entièrement dans un monde de conséquences, celles qu'avaient engendrées les actes de sa mère, et qui n'avaient pas fini de dérouler leurs échos. »

Une aventure intellectuelle, oh que oui ! Et c'est celle-ci qui m'a exaltée, car elle mêle la science à la philosophie. L'origine du monde telle que la conçoit Edgar Gunzig est racontée de façon tellement simple que ce livre a reçu le prestigieux prix Rossel des jeunes, en Belgique.
Simple, mais bouillonnante, grisante, passionnante !
Loin de moi l'idée de vous livrer une chronique scientifique, mais je vous livre ce mot : « bootstrap » (littéralement, se tirer par ses bottes), qui signifie que « l'univers s'auto-engendre sans recourir à une impulsion extérieure. Tout est interchangeable, il n'y a pas d'élément premier. le nectar du bootstrap est bien là : sa cohérence est interne. Rien ne doit venir le soutenir de l'extérieur ».
A partir de là, on s'emballe, moi la première. Je touche l'infini, je mesure l'incroyable.

Et puis aussi, cette théorie du bootstrap s'adapte à la vie humaine, à tout ce que l'on entreprend, et cela fait du bien. Rien ne semble impossible.
« Ainsi, l'homme qui parvient à rassembler tous les blocs de sa vie en une histoire cohérente, quel que soit le nombre de vicissitudes endurées, celui-ci a réussi son bootstrap personnel. Il se soulève tout seul. Il est libre. »

Je me rends compte que je dois terminer, ma critique est déjà assez longue, alors que je voudrais tellement en parler, encore et encore !
Alors, une simple phrase finale, que je vous lance comme un appel : lisez ce livre, vous en sortirez grandis, à tout point de vue !
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