AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de xalatan


Voyage en Iran de Nedim Gürsel – attention, dépaysement garanti ! non pas en tant que voyage comme on l'entend au sens courant du terme mais en tant que plongée dans la littérature persane ! C'est passionnant, érudit, déroutant et pas ennuyeux du tout grâce à l'auteur qui réussit à nous faire partager son amour de l'écriture, ses coups de coeur, son immense admiration pour les grands poètes persans, et écrivains contemporains. Il ne se noie pas dans les détails, au contraire, il fait goûter, il nous fait toucher du doigt le caractère unique de l'oeuvre, on a à peine le temps de savourer qu'il est déjà passé au suivant !
Pour les connaisseurs, ce livre semblera être un pâle survol des grands classiques, mais pour quelqu'un qui découvre, comme moi, ce n'est que du bonheur, juste assez pour donner envie et admirer la richesse de cette littérature persane que je ne connaissais pas.

Voici quelques-uns des chapitres qui m'ont intéressée : Ecrivains et persécutions (beaucoup d'assassinats ou « disparitions » d'écrivains contemporains) ; Omar Khayyam ; le cantique des Oiseaux d'Attar ; le Livre des Rois de Firdoussi. Par ailleurs, il consacre tout un chapitre au voyage de Loti en Iran, un autre à la ville d'Ispahan et encore un autre à Cyrus, roi de Perse.

Le cantique des Oiseaux d'Attar m'a particulièrement touchée. le poète Attar fait partie du courant mystique du Soufisme, vers le 12è – 13è siècle, Rûmi est un de ses pairs. Or le Soufisme rejoint la même quête du Divin que l'on retrouve chez les mystiques catholiques, comme Thérèse d'Avila ou Jean de la Croix. Je suis donc allée me renseigner un peu plus sur ce texte « le Cantique des Oiseaux » et j'ai trouvé ces quelques lignes qu'on croirait sorties d'une préface aux oeuvres de Jean de la Croix :

Pour 'Attâr, l'âme a été séparée de l'Être aimé et jetée dans le monde qui est une terre d'exil. Ainsi chaque âme porte en elle la nostalgie du temps où elle était unie au Divin ; elle aspire à retourner à son Origine. C'est pourquoi, dès l'ouverture, les oiseaux cherchent l'Être suprême, Celui qui a été loué au début du prologue comme le Créateur des mondes. Ainsi, la situation de l'âme dans le monde est déjà une souffrance, souffrance que le cheminement va amplifier car la condition même du perfectionnement est le renoncement à soi. Pour que l'Aimé advienne au miroir de l'âme, il faut se vider de l'ego, il faut s'arracher à tout ce qui n'est pas Lui.

En résumé : un livre intéressant et réjouissant
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}