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Citations sur The Big Sky, tome 1 : La captive aux yeux clairs (30)

Serena Caudill entendit des pas dehors, puis le grincement de la porte de la maison, et elle comprit que John était rentré. Elle continua à attiser le feu dans la cheminée, dans laquelle dorait une poule.
-Où est Boone ?
-Dans les parages, je suppose.
Levant la tête, elle le vit fermer la porte à cause de la pluie, sans se retourner, ses yeux embrassant la cuisine sombre. Il boita jusqu’au mur en produisant un bruit sourd irrégulier sur les lattes épaisses du plancher, commença à accrocher son manteau à la patère, puis se ravisa et le reposa sur ses épaules. Dans la chaleur de la pièce, il émanait de lui des odeurs de vache, de sueur, d’alcool et de laine mouillée.
-On peut savoir quand il pleut rien qu’en écoutant le bruit de tes pas, dit-elle en le suivant du regard.
-Tu dis tout le temps ça.
Il se planta devant la fenêtre, comme s’il pouvait voir à travers le papier huilé qui servait de carreau, et ajouta :
-Tu changerais de refrain si tu avais reçu une balle dans la jambe.
-Je dis pas que c’est rien, répliqua-t-elle, et elle examina la cuisson de la poule avec une fourchette.
Elle le revoyait encore le jour où il était rentré de Tippecanoe avec une balle dans la cuisse et la peau ensanglantée d’un Indien dans son havresac. Il avait gardé le scalp et tanné la peau pour s’en faire un cuir à rasoir. C’était il y a longtemps déjà, trop longtemps pour continuer à souffrir d’une blessure.

(Incipit)
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-On dit qu'une mule te mènera toujours où tu veux aller,(...), mais le temps qu'elle y arrive, très souvent t'as plus envie d'y aller.
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Le fusil se cabra contre l'épaule de Boon, lézardant le silence. La balle produisit un bruit sourd et un petit nuage de poussière s'échappa du bison comme s'il avait été frappé par un caillou. Pendant un instant, il resta immobile, inactif et triste, et on aurait pu croire qu'il ne s'était rien passé, puis il partit vers la sortie du ravin, dans un galop pataud. Boone l'observait. Il entendit un autre claquement à côté de lui et vit l'animal plier les genoux et tomber en avant, sur le museau. Il bascula sur le côté en agitant les pattes, son souffle ressemblait à un ronflement.
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Boone se rapprocha.
-C'est un sacré beau pays, là-haut, il paraît.
Summers le regarda et sa bouche esquissa un sourire.
-Sauvage. Sauvage et beau, comme une vierge. Quoi que tu fasses, tu as le sentiment d'être le premier à le faire.
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Le vent joua avec les franges usées du vêtement de peau de l'homme, puis l'abandonna pour aller tournoyer dans l'herbe, faisant naître une spirale de poussière.
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— Je ne m'intéresse pas aux castors. Je vous l'ai dit. Ce qui m'intéresse, c'est le développement, l'avenir. Vous semblez penser, parce que les Indiens n'ont pas su tirer profit de ces immenses territoires de l'Ouest, que personne ne peut y arriver.
— Ils vivent dans ce pays. Ils en vivent et ils s'amusent, répondit Boone. Alors, qu'est-ce que vous voulez, nom de Dieu ?
Peabody prit une profonde inspiration, comme s'il voulait être sûr d'avoir assez de souffle pour soutenir son argument :
— Quand un pays qui pourrait subvenir aux besoins d'un grand nombre de personnes subvient aux besoins d'un si petit nombre, bon sang, c'est que ses habitants n'ont pas bien utilisé ses ressources naturelles.
Ses yeux écarquillés se posèrent sur Boone, enthousiastes et polis, mais nullement effrayés.
— Cet échec, reprit-il, justifie une invasion, pacifique si possible, brutale si nécessaire, par des gens qui peuvent et sauront mettre à profit cette opportunité.
— Et moi, je dis que c'est des foutaises.
— Si vous vivez assez longtemps, vous découvrirez que vous avez tort. Vous ne le voyez donc pas ? Nous nous développons. Cette nation grandit. De nouvelles occasions vont se présenter, sans commune mesure avec tout ce qui a pu exister dans le commerce des fourrures. Le transport, le commerce, l'agriculture, l'exploitation forestière, la pêche, la terre ! Je ne peux même pas tout imaginer.
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[...] ... C'était une vie agréable, la vie des Piegans. Il y avait la chasse au bison et parfois des escarmouches avec les Crows et les Sioux, ou les Nez-Percies, les Nez-Percés, qui traversaient les montagnes pour chasser les bisons des Blackfeet car il n'y en avait pas chez eux. L'été, le sommeil réchauffait un homme et l'hiver lui glaçait les os. Alors il restait près du feu, il mangeait de la viande séchée et du pemmican en cas de besoin, et il regardait souvent le ciel à l'Ouest pour guetter les bancs de nuages bas indiquant l'arrivée du vent chaud. La vie s'écoulait, jour après jour, depuis cinq saisons maintenant, et les journées s'enchaînaient, se fondaient les unes dans les autres. Quand on regardait en arrière, c'était comme si le temps se mordait la queue et continuait à aller de l'avant en venant du passé et à revenir en arrière, si bien que la veille ressemblait au lendemain. Ou peut-être que le temps n'avançait pas du tout et qu'il demeurait au contraire immobile pendant que le corps s'y déplaçait. Un homme chassait ou se battait, puis il s'asseyait pour fumer et parler le soir, et au bout d'un moment le silence s'abattait sur le campement, à l'exception des chiens qui se mettaient en tête de répondre aux loups, alors il rentrait dans sa hutte pour se coucher auprès de sa femme, et il ne pouvait rien demander de plus. Il était heureux de vivre ainsi, le ventre plein, libre, l'esprit en paix, avec une femme qui lui convenait.

Bonne ne croyait pas que Jim pourrait cesser de se ronger les sangs comme lui, car il n'avait jamais trouvé une squaw qui était bonne avec lui. Jim voulait toujours partir pour aller quelque part, à Union, à Pierre ou Saint-Louis. Boone avait énormément voyagé, mais pas pour aller dans des endroits où il y avait beaucoup de gens, il allait dans les montagnes ou il traversait le territoire britannique pour atteindre le Canada, où vivaient les Gros-Ventres quand ils étaient sédentaires. Il aimait les régions inhabitées, avec juste quelques Indiens et sa squaw.

Quand Jim revenait d'un voyage, il avait la bouche pleine de ces nouveaux forts qui se construisaient le long de la rivière, des nouveaux colons et des fermiers du Missouri qui vantaient les mérites de l'Oregon et de la Californie, comme si les montagnes étaient un endroit idéal pour les charrues, les cochons ou le maïs. Quand Jim se lançait dans ses tirades, Boone l'interrompait, il ne voulait pas perdre son temps avec ces idioties qui vous excitaient intérieurement.

Jim semblait toujours content de revenir, même s'il repartait toujours. ... [...]
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- C’est pas au veau de beugler comme un bœuf. Fourre pas ton long nez dans cette histoire, vieille femme.
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En haut, il y avait le ciel, peint en bleu, en dessous de lui, la terre brune qui ondulait, et lui se trouvait entre les deux, avec un sentiment de liberté sauvage dans la poitrine, comme si c’étaient le plafond et le plancher d’une maison qui n’appartenait qu’à lui.
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— Encore cinq ans et y aura plus que des peaux grossières, et ça va vite. Toi, Boone, et toi, Deakins, si vous restez ici, vous vous retrouverez dans la prairie à chasser, à tuer des bisons et à les dépecer, mais de ça aussi vous en verrez la fin.
— Pas dans cinq ans, répondit Summers. Plutôt cinquante.
— Ah ! Y a presque plus de castors déjà. Ce sera le tour des bisons ensuite. Dans cinquante ans, il restera même plus un pauvre bison. Vous verrez arriver les charrues dans les plaines et des gens s'installer pour cultiver la terre. (Il se pencha en avant, mains levées.) Ils se moquent de moi, mais ça empêche pas que j'ai raison. Ça peut pas être autrement. La Compagnie à elle seule expédie vingt-cinq mille peaux de castor par an, et quarante mille peaux de bêtes, au moins. Sans parler de tous les bisons qui sont tués par des chasseurs et jamais dépouillés, plus toutes les peaux utilisées par les Peaux-Rouges, et tous ceux qui se noient à chaque printemps. Ah !
— Il y a encore plein de castors, dit Summers. Il faut les chercher. On les attrape pas à l'intérieur d'un fort ou en allant chasser.
— Amen et va en enfer, Dick ! Pas facile de trouver du whisky à la chasse. Passez-moi ta bouteille. J'ai le gosier sec.
Boone fut surpris d'entendre sa propre voix, tendue et blanche :
— Pour moi, ce pays est toujours aussi neuf, neuf et beau.
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