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Critique de mezcal


Pierre Guyotat, James Joyce, même combat, même taille dans les mots indo-européens pour former une langue à partir des langues. Certes. Mais lire Guyotat, c'est entendre les modulations de la langue française, d'abord. Et ces animaux joyeux, putains et proxénètes, ils en sont, de cette langue-là. Un élan vital, celui de vivre, et dans cette vie, de charrier un maximum de pensées, de sensations, de pulsions, de mondes... Comme souvent chez l'auteur de Prostitution et de Progénitures, le bordel est le foyer. Putains et et proxénètes jactent leurs chants réciproques. Nulle injure qui ne soit rythme, nul crachat, raclement, qui ne composent une modulation. C'est le souffle des poèmes narratifs du vieux français, et cette souplesse syntaxique d'avant les fixations du XVIIe. Que le lecteur frileux se rassure, cependant. Rien d'incompréhensible, au contraire. Lu à voix haute ou murmuré, c'est d'une transparence sans égale. Un chef d'oeuvre.
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