Le Petit Chaperon rouge

Connaissez-vous le kamishibaï ? Si vous êtes parent d'un enfant âgé de moins de 10 ans, il y a de grandes chances que vous soyez habitué à ce livre-théâtre d'origine japonaise : il a un succès fou dans les écoles depuis plusieurs années.

Le fonctionnement d'un kamishibaï est le suivant : on ouvre les portes d'une sorte de petit castelet pour faire apparaître la 1ère image, et on fait défiler les planches illustrées au fur et à mesure qu'on lit l'histoire. Chaque planche met en scène un épisode du récit. Côté spectateur l'illustration, côté conteur le texte.

Ce type de support, par rapport à l'album, permet de mieux visualiser les illustrations car le conteur n'a pas à tenir le livre entre ses mains. Cela créé aussi une immersion plus forte dans le récit du fait de la distance prise par le lecteur. Et puis le kamishibaï permet des effets que l'on ne peut pas avoir avec un livre traditionnel : les planches peuvent se retirer à moitié pour cacher une partie de l'illustration suivante par exemple, elles peuvent se retirer d'un coup sec très vite pour surprendre ou au contraire très doucement pour créer du suspens.

D'ailleurs, je relève un mauvais point pour cette édition de kamishibaï : le fait que les planches se retirent par le haut n'est pas du tout pratique pour le conteur (normalement elles se retirent sur le côté).

Je ne vous apprendrais rien de nouveau sur le conte du Petit Chaperon Rouge que vous connaissez tous très bien, si ce n'est cette petite variante qui édulcore, à mon sens, l'esprit du conte traditionnel : non seulement le Petit Chaperon Rouge ne mange pas sa grand-mère (comme c'était le cas dans le conte oral originel), il ne meurt pas non plus comme chez Perrault, mais en plus le loup n'a pas le ventre découpé par le chasseur comme on peut le lire habituellement depuis le conte de Grimm ! Celui-là se contente de le secouer comme un pruneau par les pieds...

Les illustrations sont plaisantes, avec des petits bonhommes assez drôles et de très belles couleurs. Épurées comme il se doit, de manière à être bien visibles de loin, mais avec de nombreuses formes géométriques en remplissage de manière à habiller les images.

J'ai remarqué que mes enfants étaient beaucoup plus concentrés lors de la lecture du kamishibaï que pour des albums traditionnels. D'habitude, ils écoutent mais ne regardent pas forcément, il leur arrive de faire autre chose en même temps. Là, ils étaient rivés sur les planches du début à la fin.

Quelques bémols donc, mais un très bon 1er support pour découvrir le kamishibaï. Vous pourrez ensuite vous en procurer de meilleure qualité (mais à un prix plus élevé). Ou, pourquoi pas, en fabriquer un vous-même !