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Citations sur Tryggve Kottar (3)

Je tranche du bois, toutefois je m’arrête presque aussitôt. Je n’en fais pas toute une montagne ; il ne faut pas forcer, il ne faut pas s’imposer de cadence et je me gratifie d’un feu. Je mangeais du chou et du pain.
Je songeais. J’avais l’étrange impression qu’il me lançait un défi, que je ne savais comment relever. Je ne pouvais pas rivaliser avec un élan. Je ne rivalisais déjà pas avec un homme. Mon dos était fragile, mes bras maigres, mon visage fantastique. De plus, j’étais acariâtre, misanthrope et sans ambition. J’étais accompli dans ma veulerie, on ne pouvait faire mieux.
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J’ouvre la fenêtre et je vois la forêt, calme et silencieuse. Une brume légère s’accroche à la cime des arbres. Je m’attarde sur son agonie. Je veux la voir disparaître jusqu’au bout. Je veux voir son dernier fragment s’effriter. Mais soudain, elle n’est plus là et je ne m’en suis pas rendu compte. Je descends jusque devant l’âtre où dorment quelques bûches calcinées. Une mouche passe près de mon oreille et j’entends son vrombissement. Je souris.
J’ouvre la porte et m’arrête sur le perron, en prenant une puissante respiration. Je croque une pomme et remarque qu’un ver niche à l’intérieur. Je la jette par-dessus l’épaule, puis je m’enfonce dans la forêt le long d’une route accidentée, caillouteuse, trouée de nids-de-poule et matelassée de feuilles mortes. Un ruisseau la traversait et formait au milieu, par le hasard du relief, une cuvette, un petit bassin, peu profond. L’eau y montait jusqu’aux mollets. Là, je me lavais et je remplissais ma gourde. Je marchais vingt-cinq minutes pour la rejoindre. Plus loin, la route serpentait entre les pins épineux, se rétrécissait sur un kilomètre et disparaissait. La nature reprenait ses droits. Dans l’autre sens, elle descendait dans la vallée, passait six habitations et s’accrochait à la rue principale du village. Cette route était sans importance et demeurait sans nom. Je lui aurais donné mon nom, si j’avais été le seul, mais six autres maisons, en bas, la bordaient et aspiraient au même titre. J’étais la septième, à l’écart, là-haut. De coutume, on l’appelait « route de cailloux » ou « route caillouteuse », bien qu’elle ne soit pas la seule à avoir des cailloux ; certaines choses sont parfois sans raison.
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C’était au temps où je me la coulais, douce et tranquille. Je flânais dans les sous-bois, je respirais l’air frais. Mes journées merveilleuses s’enchaînaient et, lorsqu’une se terminait, une autre lui succédait, plus ou moins semblable. J’étais constant, linéaire, et souvent je pensais m’achever ainsi : et pourquoi aurais-je pensé autrement ? Bien sûr, ce n’était pas très ambitieux ni même intense, il n’était pas question d’émotions fortes ou de grands frissons, je ne jouais pas une grande musique. Je laissais le courant me porter, sans trop exiger de la vie. J’avais trouvé un procédé. Un équilibre acceptable. J’égrenais mes jours comme un lac endormi, accroché au bout d’un ruisseau sans importance. Une eau paisible et stagnante qu’une délicate risée troublait de temps à autre.
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