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Critique de mjaubrycoin


Voici un livre qui excite la curiosité des lecteurs en ce début d'année.
Tout d'abord par l'a-valoir considérable (2 millions de dollards) payé par l'editeur américain KNOPF à un jeune auteur quasi inconnu, chroniqueur pour le New York Times, Garth Risk Hallberg qu'il est à présent de bon ton de présenter sous ses seules intiales G.R.H ...
Ensuite pour la longueur inhabituelle de l'ouvrage, 971 pages sur papier bible aux Editions Plon
Enfin, et cette remarque est liée à la précédente, par son poids (à vue de nez plus d'un kilo) ,trop pesant pour accompagner les trajets en métro au fond d'un sac à mains...
La boulimique de lecture que je suis avait été séduite par les critiques Presse ,présentant l'auteur comme "le Proust américain " et le livre comme "une Ode à New York" jusqu'au bandeau de l'éditeur affichant l'appréciation suivante "Eblouissant"
Attention toutefois aux risques inhérents à l'hyperbole qui peuvent parfois entrainer un effet inverse à celui recherché...
ceci étant, c'est vraiment un BON livre avec comme chez Proust, mais aussi Henry James une fine analyse des personnages et de leurs problématiques personnelles dans un contexte géographique et historique déterminé qui révèle un travail de documentation remarquable.
Les années 1970 ne sont pas si lointaines mais même pour moi qui les ait vécues, elles se parent d'une aura exotique tant elles sont éloignées de ce qui fait à présent l'air du temps, avec leur vent de révolte libertaire, leur mépris des codes bien pensants et leur parfum de soufre sur fond de musique punk et de consommations de produits stupéfiants divers.
L'intrigue choisie par GRH est intelligente puisqu'elle permet de réunir les parcours de personnages évoluant dans des univers radicalement différents. Les manoeuvres sournoises de ceux qui veulent s'approprier la ville en utilisant comme arme l'amertume des exclus de la socièté de consommation reste un thème d'une consternante actualité.
Les protagonistes de ce vaste récit m'ont tous émue au fur et à mesure que leurs failles se dévoilaient .Les allers et retour dans le temps opérés par l'auteur pour les situer dans le déroulement de leur histoire singulière ne font que relancer l'intérêt du lecteur de même que les intermèdes au graphisme travaillé qui rythment l'ouvrage.
C'est vrai cependant que malgré toutes les évidentes qualités de ce livre, il est un peu trop long et que quelques coupures auraient été bienvenues.
Heureusement que le récit devient plus tonique quand on aborde la black out de juillet 1977 avec la gigantesque panne d'électricité qui a plongé New York dans le chaos et a fait resurgir la sauvagerie primaire issue des fractures sociales.
Un hymne à New York a t'on dit ? Si l'on s'en tient à la prose de GRH, on n'a pas vraiment envie d'aller y passer ses vacances ! Il vaut mieux pour se faire une idée plus positive de la ville emprunter les chemins de Woody Allen et adopter le regard amoureux qu'il en a donné dans "ANNIE HALL"
Je m'interroge sur le succès en France de ce roman a-typique ; seul l'avenir dira si la mayonnaise prend sur la durée....
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