Je remercie infiniment Mélusine et les Éditions Hugo roman pour leur confiance. Disons ce qui est : j'étais en mal de romance, en mal de papillons dans le ventre, en mal d'histoire fleur bleue. Avec moi, ça marche à tout les coups (ou presque), et j'ai commencé cette lecture avec cette intuition que j'allais passer un pur moment de délassement. Ça n'a pas raté,
le pacte est une très belle romance, simple et hautement addictive.
Linden, Stéphanie et James se connaissent depuis des années. Ils sont meilleurs amis, sortent, s'amusent et s'adorent. Il fut une époque où James et Stéphanie avaient une liaison, ce qui a permis à Stéphanie de faire la rencontre de Linden, mais depuis la rupture, ces trois-là sont des potes inséparables. Un soir, las de leurs histoires d'amour qui se cassent la figure avant même d'avoir commencé, Linden propose un pacte à la jeune fille : si d'ici leurs 30 ans ils n'ont trouvé personne avec qui faire leur vie, ils se marieront. Et c'est là que tout commence. le lecteur suivra nos héros en commençant par les 26 ans de Stéphanie, et le décompte nous rapprochera peu à peu du dénouement.
Le pacte fait partie de ses bouquins qui, d'emblée, nous immergent totalement. Je me suis rapidement prise au jeu de ce compte à rebours, et je n'avais qu'une idée en tête : arriver aux 30 ans. Car on a l'impression que c'est à cet âge-là que tout va se jouer, que les choses vont s'accélérer.
Les 100 premières pages nous montrent l'évolution des personnages d'une année à l'autre, ce qui étonnamment, m'a vraiment plu. le problème avec les ellipses, c'est que j'ai toujours peur d'être perdue, de ne pas m'attacher aux héros. Mais dans
le pacte, je m'aperçois que tout est bien élaboré. L'histoire coule de source, les années s'enchaînent et on sent une réelle proximité avec les personnages, entre meurtrissures et désirs inavoués.
Le pacte, c'est aussi un soupçon de tension et une pincée d'intensité. Je me suis surprise à attendre impatiemment certains moments. Je me suis sentie vibrer avec les personnages. Il y a tellement de non-dits, d'occasions manquées et de tentatives avortées qu'on a envie de leur prendre la main et de leur dire « attaque, c'est le bon moment, là ». La magie a totalement opéré, et je me suis vraiment prise au jeu.
Concernant les personnages, c'était agréable d'avoir une narration à deux voix. D'un côté nous avons Stéphanie, une héroïne attachante, un brin tourmentée, à laquelle on s'identifie rapidement. de l'autre, il y a Linden. Aaaah, Linden ! Grivois, taquin, un peu chaud lapin… Difficile à cerner dans les premiers chapitres, il suffit que l'on gratte un peu la couche de vernis pour découvrir quelqu'un de vraiment touchant et un peu fragile. Il m'a même bluffée sur la fin en se montrant altruiste, avec un self-control remarquable. Parce que James… disons ce qui est, il m'a franchement couru sur le système (mais j'adorais ça, hinhin). Combien de fois n'ai-je pas eu envie de le secouer pour qu'il cesse ses gamineries ? Une vraie tête à claques ! Si j'avais été Linden, j'aurais cogné James jusqu'à ce qu'il ne reste plus que de la purée ! Ouaip.
On assiste à un triangle amoureux bien compliqué. Mais c'est là que c'est assez révolutionnaire : moi qui crie sur tous les toits que j'ai en horreur les triangles amoureux… eh bien celui-ci, je l'ai a-do-ré. Non non, vous ne rêvez pas. On n'a pas affaire à ce moment gênant où la fille papillonne d'un garçon à l'autre. Non, ici, ce sont des relations qui s'entremêlent, des ruptures et des sentiments enfouis qu'il n'est pas toujours bon de déterrer. Il y a vraiment un schéma bien particulier, lié à cette amitié en apparence solide, qui cache des fêlures que seuls les concernés connaissent. Si dans un groupe de trois amis, deux se mettaient en couple, est-ce que la cohésion ne serait pas mise en péril ?
Le livre parle également du problème de l'âge. Il y a quelques jours, j'ai fêté mes 26 ans et depuis je n'arrête pas de me dire que je ne me sens pas adulte, pas responsable pour les choses sérieuses et rébarbatives, comme les vraies grandes personnes. Je suis encore une enfant insouciante dans ma tête, et je me demande si j'arrêterai de penser de cette manière, un jour. Eh bien cette histoire m'a vraiment plongé dans cette problématique.
La plume de
Karina Halle est très entraînante. Elle construit son histoire d'une façon originale, et se montre même sadique à certains moments, car il arrive que Linden et Stéphanie se loupent de peu. Un vrai jeu du chat et de la souris.
J'aurais deux remarques négatives à faire. La première, c'est que le style est inutilement obscène à certains moments. Avec une plume aussi douce et romantique, retrouver des termes à connotation pornographique, ça ne colle pas, pour moi. Je ne suis pas prude, mais il y a des mots qui me faisaient froncer les sourcils, car incongrus dans pareil contexte. le deuxième point – et c'est du chipotage, à ce stade –, c'est qu'il n'y a rien de moins sexy que le surnom « bébé ». Surtout quand le mec l'utilise pour chaque fille avec qui il sort...
En résumé, malgré de petits couacs vite oubliés,
le pacte est une romance qui sort un peu des sentiers battus et qui se distingue grâce à une construction et un rythme différents des histoires d'amour du même genre. le livre se laisse lire, on en vient à oublier que les pages se tournent. Linden et Stéphanie font des étincelles à eux tout seuls, et le récit est particulièrement doux, romantique et sexy. La midinette qui est en moi en redemande !
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