A notre entrée, les murmures cessèrent. Les slogans scandés dans les rues nous parvenaient jusqu'ici. Un ronron constant. Comme un battement de cœur. Bien. Le silence équivalait à la mort. Et la Rébellion n'était pas encore morte.
Je détestais le silence. J'y entendais davantage mes peurs.
Mon Dieu. Déjà à l'époque, je savais que j'étais mal barré. J'essayais de sauver ma peau, je pissais le sang et tout ce que je voulais, c'était t'embrasser. Je me fichais de me faire capturer.
Aujourd'hui le temps ne s'était pas arrêté. Il manquait déjà. Il n'y avait pas le temps de courir chercher des renforts ou même une arme. Je ne savais pas quoi faire. Ni vers quoi je m'élançais. Tout ce que je savais, c'était que je courais vers le palais, au milieu de la foule.
Appuyée contre une colonne de la cour au pied de l'escalier, je m'efforçais de sécher mes larmes et de me souvenir que j'étais une fille du désert. Je ne pouvais pas me permettre de gâcher de l'eau. Et ce n'était pas le bon endroit pour faire preuve de faiblesse. Le palais était tout aussi dangereux que le désert la nuit.
Crois-moi quand je te dis que je connais le Bandit aux yeux bleus et que tu n'es pas moi. Alors qui est-tu réellement ?
Tous les yeux se braquèrent sur moi. Si j'avais su que je ferais l'objet d'autant d'attention, je me serais coiffée.
Aujourd'hui le temps ne s'était pas arrêté. Il manquait déjà. Il n'y avait pas le temps de courir chercher des renforts ou même une arme. Je ne savais pas quoi faire. Ni vers quoi je m'élançais. Tout ce que je savais, c'était que je courais vers le palais, au milieu de la foule.
Une nouvelle aube, un nouveau désert !