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Critique de Woland


Alting Har Sin Pris / le Prix à Payer


La couverture m'avait attirée - oui, je sais, certains me trouveront des gouts morbides. Que voulez-vous, j'aime tout ce qui a une touche fantastique ou bizarre ... Auteur scandinaves là encore : plus précisément danois. Pourquoi pas ? Allons-y pour un tour. J'avais pourtant lu - il y a longtemps - "Morte La Bête", des mêmes auteurs, dont la vision qu'ils avaient des pédophiles m'avait laissé un profond malaise. J'étais d'ailleurs prête à le relire avant de lire celui-ci mais je ne l'ai pas retrouvé : je dois continuer à fouiller ...

Adoncques, j'entamai "Le Prix A Payer", peu gênée par ce qui semblait, par contre, ennuyer un peu les éditeurs, à savoir que Lotte et Soren Hammer avaient choisi de nous faire connaître le criminel dès le début - un peu comme dans un épisode de Columbo. Dès les premières pages, je fus surprise de découvrir "la Chancelière allemande", en pleine visite du Groenland en raison de la détérioration de la couche d'ozone, se montrer élève appliquée du climatologue qui l'accompagnait et, ô stupeur, alors qu'elle revenait en avion vers Copenhague, apercevoir dans ses jumelles un corps abandonné au beau milieu de ce qui ressemble diablement à la banquise. "La Chancelière Sherlock Holmes !" devaient d'ailleurs titrer dès le lendemain les journaux danois et allemands . J'avalai néanmoins la couleuvre - ou la vipère, comme vous voulez - et passai outre : je voulais savoir en effet comment une malheureuse jeune femme avait été abandonnée à moitié nue sur ces territoires glacés, un sac en plastique sur la tête.

Très vite, les auteurs nous révèlent l'identité du tueur, un individu complètement à la masse, qui, lorsqu'il commet ses meurtres, parle à la troisième personne à sa malheureuse victime - ce qui me rappela, mais en nettement moins bien, le "Buffalo Bill" de l'immortel "Silence des Agneaux" de Thomas Harris, mis en scène par Jonathan Demme qui nous a malheureusement quittés cette semaine. Mais là où Harris - comme Demme - maintenait un subtil suspense, les Hammer pataugent avec, dirait-on, une délectation à la fois sombre et candide, dans le plat, le linéaire, et même la routine. Dussé-je en recevoir la bastonnade, j'affirme que ce roman-pavé ne vaut pas un pilon pour le réduire à néant. On n'accroche ni aux personnages, ni à l'intrigue et encore moins au tueur, un pauvre type sans aucune envergure. En plus, on s'étonne qu'il puisse mener une vie sociale relativement normale - alors que nul ne s'interroge sur le fait que le Dr Lecter par exemple est en général très prisé par ceux qui ignorent ses activités occultes.

Bref, ce qu'il y a de mieux dans ce livre, c'est, je le répète, la jaquette. Encore induit-elle le lecteur en erreur car le masque, élément important de l'histoire, qui y apparaît fait penser à un masque japonais alors que le tueur se dissimule, pour ses crimes, derrière un masque, confectionné par lui-même, et qui reproduit l'effrayant faciès de Belphégor, terrifiant héros de la série française bien connue et qui fut diffusée au Danemark en 1965.

Enfin, si vous voulez essayer, moi, je ne vous empêche pas. Notez d'ailleurs que j'ai mis mon point d'honneur à aller jusqu'au bout de ce polar qui ne fera trembler que les non-initiés au genre - ou alors ceux qui ne sont vraiment pas difficiles à satisfaire. ;o)
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