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Critique de Laureneb


La faim, c'est celle qui tenaille le Narrateur. Pas une fringale intermittente entre deux repas, pas l'appétit devant un plat, pas le petit creux au ventre. Non, la faim qui dure, plusieurs longues heures, plusieurs jours, et qui revient de façon régulière. La faim qui tord les entrailles, qui donne la fièvre et le délire, qui fait perdre les cheveux, qui creuse les côtes. Cette faim vient d'une pauvreté massive, où tout devient problématique : il faut trouver de quoi manger, où dormir et comment pour être à l'abri du froid et de la pluie, de la lumière aussi pour s'éclairer et continuer à travailler... A ce point, tout peut être une ressource, de l'erreur de l'épicier qui rend trop de monnaie, à des boutons de gilets à vendre pour quelques centimes, à une nuit en cellule pour dormir au chaud quelques heures, ou à la générosité de certaines personnes.
La lecture est éprouvante, on sent et on ressent dans notre chair les souffrances du Narrateur, on partage ses pensées, ses délires et ses souffrances.
J'ai parfois pensé à Jack London. le Narrateur du Peuple de l'abîme "expérimente" la pauvreté, c'est un journaliste qui passe quelques nuits dehors, mais retourne ensuite chez lui, retrouver une vie plus confortable. Ici, le Narrateur aimerait certes être un écrivain, mais ne peut se dévouer à l'écriture quand sa vie même est menacée. Il pourrait être Martin Eden, il ne peut qu'être qu'un ventre.
Un texte fort, une belle découverte.
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