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Ed Hannigan (Illustrateur)
EAN : 9781401251338
160 pages
DC (14/10/2014)
4/5   1 notes
Résumé :
In these cult favorite stories from the 1980s, Green Arrow heads to Alaska to investigate a gang's activities at the behest of the CIA, only to run afoul of the mysterious archer known as Shado. The two are forced to work together to stay one step ahead of Yakuza killers while trying to learn who set them up.
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Ce tome fait suite à Hunters moon (épisodes 1 à 6) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 1988. Ces épisodes sont écrits par Mike Grell, à l'exception de la moitié du 7 consacrée à Dinah Lance, écrite par Sharon Wright (la femme de Mike Grell). Ed Hannigan a dessiné les épisodes 9 à 12, avec un encrage de Dick Giordano et Frank MacLaughlin. L'épisode 7 a été dessiné par Eduardo Barretto (encré par Giordano) pour la moitié Green Arrow, par Randy DuBurke pour la moitié consacrée à Dinah Lance. L'épisode 8 a été dessiné par Paris Cullins et encré par Gary Martin et Dick Giordano.

Épisode 7 - Oliver Queen est sur la trace des commanditaires de la triade du tome précédent. Dinah Lance reçoit la visite de Rota Librado dans son magasin de fleuriste, il s'agit de la jeune femme qui était passée à travers la vitrine dans le tome précédent. Épisode 8, Oliver Queen est à Anchorage pour assister à une course de chiens de traineaux : Iditarod Trail Sled Dog Race (1.757 kilomètres).

Épisodes 9 à 12 - Oliver Queen n'arrive pas à gérer son syndrome de stress post-traumatique, suite aux tortures infligées à Dinah Lance. Il repense également régulièrement à Shado, l'archer asiatique. Cette dernière est tombée en disgrâce de son oyabun, et se cache à Hawaï. Oliver Queen est victime d'un chantage de la part de Greg Osborne, un agent de la CIA, qui le contraint à se lancer à la poursuite de Shado, pour préserver l'avenir de l'état des Philippines.

La première chose qui saute au x yeux en découvrant ces pages est le parti pris esthétique de Julia Lacquement, la responsable de la mise en couleurs. Certes, elle travaillait avec les limitations technologiques de l'époque, mais certaines couleurs vives font mal aux yeux. Certaines juxtaposition de teintes sont assez malheureuses également. le résultat est donc assez étrange, à la fois criard, tout en ne reproduisant pas les schémas de couleurs des comics de superhéros.

La deuxième particularité qui attire l'attention du lecteur se trouve dans la narration elle-même. En 1988, DC comics n'a pas encore créé sa branche Vertigo (elle date de 1993). Par contre, "Watchmen" (1986) et "Dark Knight returns" (1986) ont prouvé par l'exemple qu'il est possible d'être ambitieux dans un récit de superhéros. Avant "Green Arrow", Mike Grell avait déjà écrit une série consacrée à un agent spécial, assez réaliste : Jon Sable, Freelance. Quand Mike Gold (responsable éditorial) lui confie la présente série, Grell bénéficie d'une grande de marge de manoeuvre et décide d'écrire pour un lectorat plus adulte. Il bénéficie d'une minisérie The longbow hunter (dans le même format de publication que "The Dark Knight returns") et il reste pour écrire la série mensuelle correspondante, du numéro 1 (1988) au numéro 80 (1994).

Une fois accoutumé aux choix de couleurs de Julia Lacquement, le lecteur peut plus s'attacher aux dessins. Ed Hannigan réalise des dessins émancipés des tics et autres conventions des superhéros. Il choisit une approche réaliste, avec un effort de représentation des décors pour qu'ils soient plus concrets, qu'idéalisés. Ils manquent parfois un peu de substance, par contre ils participent d'une représentation adulte. Cette particularité est évidente quand le lecteur compare les pages d'Hannigan à celles de Cullins (qui est plus dans la simplification).

Hannigan représente également un langage corporel plus naturel pour les personnages, correspondant à celui d'adultes normaux, en évitant d'utiliser des cadrages extrêmes à chaque case pour ne pas tout dramatiser. Enfin, les scénarios de Grell comprennent régulièrement des scènes d'action muette (sans dialogue, ni cellule de texte), et ces pages sont lisibles sans aucune difficulté, avec un découpage rendant parfaitement compte de l'action de manière claire. le lecteur peut regretter que certains visages manquent de grâce, ou que les encreurs ont la hachure facile, mais l'aspect visuel inscrit le récit dans un thriller. Hannigan réussit même à atténuer l'aspect costume de superhéros de Green Arrow

En cela, le dessinateur est en phase avec le scénariste. Il faut un peu de temps pour se rendre compte que tout du long de ce tome (et du précédent), Oliver Queen n'est jamais appelé une seule fois par son nom de superhéros. Pire encore (ou mieux, ça dépend du point de vue), Greg Oliver (l'agent de la CIA) lui fait observer que ça n'a pas été très difficile pour lui et ses hommes de déterminer l'identité de ce superhéros blond, avec un bouc. Queen est atterré de se rendre compte qu'effectivement son minuscule masque domino ne suffisait pas à masquer ses caractéristiques faciales. du coup, Oliver Queen renonce à l'utiliser.

Chaque histoire comprend son lot d'action et de hauts faits, générant un niveau de divertissement satisfaisant. Grell s'amuse à piocher dans la géopolitique (une histoire de trésor philippin peu crédible), dans les conséquences de l'occupation du Japon par les forcées armée américaines à la fin de la seconde guerre mondiale (thème qui sera plus développé dans les épisodes suivants), et dans les trafics de narcotiques.

Grell ne se contente pas d'imaginer des intrigues plaçant Oliver Queen dans une position d'enquêteur officieux. Il montre que son personnage est également capable de réfléchir par lui-même sur le rôle qu'on lui fait jouer, et qu'il dispose d'une vraie personnalité. La scène de torture ignominieuse de Dinah Lance laisse des cicatrices psychiques à la fois chez la victime, mais aussi chez Queen (son compagnon) qui ne s'évaporent pas une fois la dernière page de l'épisode tournée. Queen vieillit et fête son quarante-quatrième anniversaire. Il commence à avoir envie de s'installer et de fonder une famille. Concrètement, Oliver Queen devient un personnage plus mature dont les aventures ne s'adressent pas à des adolescents, du fait de son âge et de ses préoccupations. Queen s'interroge également sur la facilité avec laquelle il a tué un homme (toujours dans "Longbow hunter") et sur les conséquences morales de son acte, mais aussi pragmatiques (tuera-t-il à nouveau si les circonstances le justifie ?).

Ce deuxième tome des aventures d'Oliver Queen, écrites par Mike Grell, surprend le lecteur en montrant un héros éloigné des codes des superhéros, âgé, avec des préoccupations correspondantes, dans des aventures l'opposant à des personnes normales, moralement corrompues. Ed Hannigan adopte une approche graphique adaptée à ce positionnement narratif, en s'émancipant lui aussi des conventions graphiques des superhéros. Pour accéder au statut d'indispensable, il aurait fallu que Grell réussisse à éviter les raccourcis trop pratiques (le trésor de l'état philippin) et que Julia Lacquement dispose d'un goût plus sûr en matière de couleurs.
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