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Critique de Myriam3


Je ne partage pas tout-à-fait l'enthousiasme de la plupart des lecteurs de ce roman.
L'une des choses qui font la particularité de Thomas Hardy est cette description unique et réaliste de la campagne anglaise du 19ème siècle, inestimable tant du côté du style que de ce que cela apporte comme connaissance. Comme toujours dans ses romans, ça marche, nuit et jour, sur les routes. Combien de kilomètres a-t-il dû faire ainsi!
Ses descriptions sont magnifiques, comme toujours et on s'y croirait.
En revanche, contrairement à ceux que j'ai lu auparavant (Tess et Jude), j'ai été un peu gênée par l'intrigue que j'ai trouvée un peu décousue par moments, ce qui peut s'expliquer 1) parce que c'est son premier roman (ou l'un de ses premiers en tout cas) 2) parce qu'il n'y a pas deux mais trois prétendants qui se battent pour obtenir la main de Batsheba, l'héroïne, et que ça dilue forcément l'intrigue).
Cette héroïne, parlons-en! Décrite à plusieurs reprises dans le roman et dans les commentaires comme une jeune femme un peu capricieuse, limite arrogante, écervelée et autres caractéristiques peu flatteuses, je l'ai trouvée pour ma part jeune, sûre d'elle, compatissante, passionnée et une seule fois mais une fois de trop: impulsive.
Non mais franchement: Oak tombe amoureux d'elle en ne l'ayant vu qu'une seule fois et est offensé parce qu'elle lui refuse sa main?
Parce qu'elle a fait une grossière erreur de jeunesse en envoyant une lettre inconséquente à Boldwood, celui-ci la poursuit pendant des années, la harcèle et finit par l'acculer pour qu'elle lui promette de l'épouser une fois son deuil fini, tout en sachant pertinemment qu'elle ne l'aime pas mais qu'elle finira par accepter par culpabilité? Mais non, il la veut pour lui, qu'elle éprouve ou non des sentiments, il la veut comme on veut une poupée, une belle voiture.
Batsheba n'est rien d'autre qu'une jeune femme dans un monde de mecs, jugée de tous les côtés, qualifiée d'effrontée pour avoir préféré s'écouter plutôt que de se laisser posséder par l'un ou l'autre!
Sincèrement, j'ai trouvé Boldwood encore plus détestable que Troy, ce coureur de jupons antipathique, et j'ai trouvé Gabriel Oak légèrement paternaliste, la poussant à épouser Boldwood (et donc à lui appartenir) par pitié pour lui. Elle? Pff, quelle importance, c'est une femme...
Je ne sais pas ce que Thomas Hardy a voulu exprimer par ce roman, s'il a un parti pris, s'il critique l'attitude de ces hommes donc je ne jugerai pas. Quelques petites allusions discrètes au caractère féminin, cependant, ne m'ont pas échappée..;
Mettons ça sur le compte de son jeune âge et de l'époque, ce roman reste un beau roman, mais loin d'être aussi beau que ce que j'ai pu lire d'autre de lui et, vous l'aurez compris, dérangeant pour ma part.
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