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Critique de Laurent_A


La nouvelle ‘'Yuri'' ouvre ce recueil et présente une chute incompréhensible, on poursuit la lecture avec ‘'L'homme des sables'' qui aurait pu être chouette mais la noirceur de son ton et de sa conclusion la dessert beaucoup, ‘'Le dernier des pères'' est une histoire abracadabrantesque, bien que se voulant réaliste, (le lecteur ne peut comprendre comment les personnages arrivent à se sortir de la situation qui les a piégés) mais beaucoup de nouvelles se disputent la palme de la noirceur de ton et du pessimisme et c'est pour cela que beaucoup de nouvelles de ce petit recueil ne parviennent pas à émouvoir : parce que son auteur a voulu émouvoir sur des choses qui ont déjà été décrites et aussi parce-qu'il faudrait que son auteur garde à l'esprit que trop de noirceur tue la noirceur. La nouvelle ‘'La réserve'' fait vraiment penser à un copier-coller d'une histoire de Virginia Woolf et c'est Mrs Dalloway que l'on devine au travers de ces lignes, (dans un décor différent cependant, - sourire amusé - ).
Alors enfin, qu'a voulu montrer Raphaël Haroche avec tous ces éléments sordides qui noircissent toutes les pages ? Mystère... Alors oui, la vie est ce qu'elle est, et oui, tout n'est pas rose mais on ne peut vouloir vivre dans l'optimisme et la facilité d'un âge originel qui n'a jamais existé… Pourquoi ? Parce-que la vie c'est autre chose, autre chose que des lamentations sur la noirceur du monde et de ses contemporains, je sais que cet auteur a beaucoup apprécié certains auteurs américains pour la violence et le pessimisme de leurs oeuvres notamment, mais je voudrais ajouter que ce n'est pas en imitant que l'on devient grand, et qu'à mon sens avec ces nouvelles il n'a pas trouvé sa place, on est à des années-lumières d'auteurs comme Truman Capote, Scott Fitzgerald ou Steinbeck, qui ont su, eux, montrer les aspects positifs de l'existence et la sagesse qu'il y a à en tirer au travers d'une noirceur apparemment désolante.
Pour ne pas être complètement négatif, j'ajoute que j'ai néanmoins beaucoup apprécié la nouvelle ‘'Lazare'' qui montre une réalité qui parlera à ceux qui comme moi ont connu ou côtoyé la misère des SDF à Paris, elle est d'une réalité crue et prenante. Dans un autre registre, j'ai aussi apprécié ‘'Les Acacias'', parce-que c'est bien la vie qui triomphe cette fois. La nouvelle ‘'Retourner à la mer'' qui clôt le recueil est pour moi digne d'une psychothérapie à entamer sans attendre pour son protagoniste principal (ou son auteur). Au final, Raphaël Haroche pourrait être un grand auteur, mais pour ce qui me concerne, il faudrait qu'il nous sorte du fond du trou dans lequel il insiste pourtant à nous mener ou à nous pousser à chacune de ces pages.
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