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Citations sur La maison de fer (23)

"On peut vivre dans le doute, affirma Jessup. C'est la certitude qui nous détruit." p587
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Mickaël comprenait. La famille est une force puissante, capable de vous façonner ou de vous détruire, et c'était justement ce qui rendait ses journées si dures à supporter, bien plus qu'il ne l'aurait cru. Entre Abigail et Julian, il existait un lien qui s'était construit au fil des ans, avec un tel vécu, une telle compréhension que Mickaël se sentait exclu. Ils étaient mère et fils, pour le meilleur et pour le pire, et lui était le témoin d'une intimité qu'il ne partagerait jamais. C'était douloureux de savoir la vérité, et de devoir taire son amour.
Elle était sa soeur, mais seulement par le sang.
Ils étaient frères, mais si éloignés l'un de l'autre.
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Il resta un moment prostré, accablé par le chagrin, puis il lui prit la main, s’assit dans le fauteuil et regarda la croix accrochée au mur. Le Vieux n’avait pas la moindre fibre religieuse, tandis que son fils affichait résolument ses convictions en ce domaine. Malgré ses nombreux péchés, Stevan assistait à la messe chaque dimanche. C’était un homme englué dans ses contradictions, en perpétuel conflit intérieur, qui craignait Dieu, mais était trop faible pour renoncer à tout ce que la violence procurait : l’argent, le pouvoir, la séduction facile de top models et de veuves de la haute qui ne résistaient pas à son physique attrayant et à l’aura qui entourait son nom. Stevan aimait la notoriété, pourtant il s’affligeait du caractère impénitent de son père, son manque de contrition, et Michael soupçonnait que c’était à cela que le Vieux devait d’avoir été par deux fois « ressuscité ». Stevan craignait sûrement que son père ne finisse en enfer. Tout cela était d’une telle hypocrisie que Michael en était effaré. Les actes ont des conséquences ; chaque choix a un coût. Le Vieux se connaissait, il ne trichait pas avec lui-même. Une philosophie que Michael partageait.
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Chacun des types présents devait tout au Vieux. Leur vie. Leurs biens. Ce qu’ils étaient. Honore le Vieux et le Vieux t’honorera. Un principe à l’ancienne, qui avait fait ses preuves.
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– Je ne me retournerai jamais contre des gens qui m’ont fait confiance, déclara-t-il.
– Non ? Depuis combien de temps es-tu avec cette femme ? Trois mois ? Un an ?
– Quelle importance ? C’est personnel.
– C’est important parce que tu as daigné nous parler d’elle il y a seulement huit jours. Tu nous as caché son existence. Entre ça et révéler nos petits secrets, il n’y a qu’un pas. Ça va ensemble. Secrets. Manque de confiance. Priorités.
– J’ai dit que je ne trahirais jamais personne.
– Pourtant tu as fait ton choix.
– Le Vieux aussi. Quand il m’a laissé libre de partir.
– Peut-être que le Vieux devient gaga.
– Je ne me retournerai jamais contre des gens qui m’ont fait confiance, déclara-t-il.
– Non ? Depuis combien de temps es-tu avec cette femme ? Trois mois ? Un an ?
– Quelle importance ? C’est personnel.
– C’est important parce que tu as daigné nous parler d’elle il y a seulement huit jours. Tu nous as caché son existence. Entre ça et révéler nos petits secrets, il n’y a qu’un pas. Ça va ensemble. Secrets. Manque de confiance. Priorités.
– J’ai dit que je ne trahirais jamais personne.
– Pourtant tu as fait ton choix.
– Le Vieux aussi. Quand il m’a laissé libre de partir.
– Peut-être que le Vieux devient gaga.
C’était le remplaçant qui avait parlé, d’une voix sèche, teintée d’une pointe d’accent. Michael n’en croyait pas ses oreilles. Un tel manque de respect, ici, dans la propre maison du Vieux. Il soutint le regard du Slave, puis revint à Jimmy en le fixant durement.
– Je t’ai vu tuer pour moins que ça, dit Michael.
Jimmy mordit délicatement l’ongle de son petit doigt.
– Peut-être que je suis de son avis.
– Je veux le voir, exigea Michael d’un ton acerbe.
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Une lueur d’ironie passa dans les yeux de Jimmy. Michael avait quinze ans quand le Vieux lui avait confié son éducation, en conséquence il était devenu un faire-valoir dont Jimmy tirait vanité, une chose qu’il pouvait désigner en disant : « Regardez le bel instrument que j’ai fabriqué. » Avec ces deux-là dans la rue, les affaires du Vieux avaient prospéré, car si Jimmy était efficace en solo, ce n’était rien comparé à ce qu’ils avaient accompli ensemble. Ils avaient mis la ville à feu et à sang d’une rivière à l’autre, du Nord au Sud et jusque dans le New Jersey. Mafia russe. Serbes. Italiens. N’importe. Si quelqu’un contrariait le Vieux, ils l’abattaient. Après toutes ces années, Michael n’était encore que ça pour Jimmy. Une arme.
Un outil jetable, facilement remplaçable.
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– Je veux le voir, répéta Michael.
– Tu crois toujours avoir ce droit ?
– Écarte-toi, Jimmy.
Jimmy haussa les épaules, souriant à demi, puis recula et laissa Michael entrer. À la lumière du lustre en cristal, Michael vit combien il était tendu, crispé. Ses yeux d’un brun foncé étaient vides, presque vitreux. Cet air-là, Michael le connaissait pour l’avoir vu bien des fois. Il annonçait des morts prochaines.
– Le Vieux m’a rendu ma liberté, Jimmy. Il a donné des ordres formels et définitifs disant qu’on devait me laisser tranquille. J’estime donc que j’ai toujours le droit de le voir.
– Dis ça à Stevan, répliqua Jimmy en retrouvant un regard à peu près normal.
Stevan avait trente-six ans, et il était diplômé de Columbia et de Harvard, non par souci de se cultiver l’esprit, mais par besoin maladif de respectabilité dans une ville qui ne connaissait que trop bien son nom de famille. C’était le fils unique du Vieux, et, dans le temps, Michael et lui étaient amis, frères même, mais ce lien n’était plus que cendres. Huit jours avaient passé depuis que Michael avait renoncé à cette vie. Une semaine et un jour. Un monde de changements.
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– J’aimerais le voir, Jimmy.
– Il ne pourra pas te sauver.
– Personne ne le demande.
– Tu me déçois, Michael, répliqua Jimmy en secouant la tête. Quand je pense à toutes ces années et à tout ce qu’on t’a donné. Occasions. Talents. Respect. Tu n’étais rien quand on t’a trouvé.
– Tu n’as pas droit à ce genre d’états d’âme, Jimmy.
– J’ai tous les droits.
Il était en colère et le cachait à peine. Michael pencha la tête pour voir les hommes derrière lui, puis revint à Jimmy.
– Les occasions, je les dois au Vieux, pas à toi. Le respect, je l’ai gagné tout seul. Certains de mes talents sont peut-être nés quand j’étais sous ta coupe, mais ce n’était qu’un début. Je me suis fait mon chemin tout seul.
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Michael débrancha l’alarme et traversa le salon. La pièce était spacieuse, avec de hautes fenêtres par où la lumière de midi entrait, éclairant le mur tapissé de livres, les beaux meubles, les œuvres d’art originales auxquels il ne jeta pas un regard. Il gagna le petit couloir tout au fond, dépassa la pièce qui contenait son équipement et entra dans la chambre du fond. Le lit était grand, spartiate, et sur la commode était posée la seule photographie qu’il possédait, fanée, craquelée, pressée entre deux verres. Celle de deux petits garçons dans un champ boueux maculé de neige. Comme il n’était pas sûr de revenir, Michael sortit la photo de son sous-verre et l’emporta jusqu’à la penderie. C’était bien la seule chose à laquelle il tenait.
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L’aube s’abattait, brûlante, sur New York. Les flingues étaient cachés et Elena dormait encore. Assis, les pieds posés sur l’appui de fenêtre, Michael regardait la ruelle vide. Ils étaient partis vers cinq heures en reculant et avaient juste donné un coup de Klaxon avant de disparaître. Si c’était dans l’intention de le réveiller ou de l’effrayer, c’était raté. Michael était debout depuis trois heures du matin et il se sentait en pleine forme. Il contempla les bouts de ses doigts mouchetés de peinture jaune.
– Qu’est-ce qui te fait sourire, beau gosse ?
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