Viscères

Je viens de finir "Viscères", scotchée au récit fracturé en courts chapitres qui distillent le soupçon et l'horreur jusqu'au coup de théâtre final. Coup de théâtre? Non, pas tout à fait, par petites touches, Mo Hayder nous met sur la piste. Mais justement, c'est ce que je reproche un peu à "Viscères", les allusions et évolutions de certains personnages sont un peu brutales, manquent de finesse (je suis aussi en train de lire le dernier Indridason et là, c'est suffisamment fouillé psychologiquement pour que je ne devine rien!). L'évènement "générateur" de "Viscères", à savoir la conception du Loup, son usage et tout ce qui s'en suit, me semble un peu simpliste.
Reste l'inspecteur Caffery, personnage récurrent, traumatisé comme Erlendur par la disparition de son frère...mais là encore, je préfère la dimension psychologique du ténébreux personnage islandais.
Après avoir été enthousiasmée par "Tokyo" et le rappel historique de ce que fut l'occupation japonaise et le massacre de Nankin, même si je suis séduite par la construction de ces polars morbides, je suis toujours un peu déçue par la trame de l'histoire; trop d'invraisemblances pour servir le propos de l'auteur.