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Critique de RosenDero


Une étonnante trajectoire que celle d'André Hébert.
Cette BD reprend les moments forts de son implication dans la cause kurde face à Daesh en Syrie.
D'employé de Call Center en France à soldat des YPG au Rojava, quelques semaines seulement séparent ces deux vies complètement différentes.

Il est compliqué d'écrire une "critique" sur ce genre de texte biographique et complètement relié à l'actualité.

Alors je pourrai me contenter de dire que cet ouvrage peut aider à rétablir quelques faits et vérités concernant ces situations pourtant récentes mais chassées des médias par d'autres infos anxiogènes : le combat des Kurdes face aux fanatiques de Daesh.

Pourtant ici, c'est le point de vue d'un extérieur qui est mis en avant. Un occidental en quête de sens, pour qui les luttes verbales sont devenues vaines. Il décide alors de rejoindre le front et découvre que d'autres comme lui ont fait ce choix.

J'ai été étonné de voir qu'existait cette "union" internationale des combattants communistes, captés à travers le globe en un unique lieu, pour défendre une idéologie par les armes. le livre cite d'ailleurs un grand nombre de ces soldats occidentaux partis (et souvent morts) pour cette cause.

Mais c'est également ces deux côtés qui m'ont le plus perturbé.

1) Cette prédominance de la réponse armée comme seule solution jugée suffisamment palpable et tangible pour satisfaire la soif d'action et de résultats de ces combattants. le militantisme, l'activisme, les réflexions sont considérées comme insuffisantes. Chacun pense ce qu'il voudra de cette démarche.
La plume est-elle vraiment plus forte que l'épée ?
Pas forcément, surtout face à des fanatiques religieux.
Les belles pensées, les belles paroles, les belles théories ne libèrent pas de civils pris en otages par des fous dangereux.
La post-face est d'ailleurs glaçante et tend à confirmer l'idée selon laquelle certains de ces combattants y vont pour de mauvaises raisons (l'adrénaline, l'héroïsme, la violence)...

2) Cette prédominance des figures occidentales. J'ai eu la sensation que la proportion des soldats occidentaux placés dans la lumière était bien plus élevée que celle des autres combattants et combattantes autochtones.

Quoi qu'il en soit, ce livre rend également hommage à ceux qui subissent la barbarie religieuse au quotidien, sur leur sol, et qui combattent pour leur liberté. En tant que groupes plus qu'individus, mais tout de même.

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Il faut malheureusement qu'un occidental aille prendre les armes et se batte avec les Kurdes pour qu'on remédiatise leur combat.
C'est toute la contradiction de cette situation : une BD sur Tofik ou Arin aurait forcément moins de poids que celle relatant l'action d'André.

En ce sens, son combat est doublement couronné de succès.

Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour cet envoi en Masse Critique !
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