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Critique de PascalMalosse


Francophone de Gand, Franz Hellens était un auteur de fantastique reconnu de son vivant, fait assez rare dans notre genre. Il a croisé du beau monde ; Apollinaire, Zweig, Nabokov, Modigliani à Nice, dont il s'inspira pour sa nouvelle "Le voyant". Fondateur d'une revue, théoricien ("le fantastique réel"), Hellens s'ouvre à l'autre tout au long de sa vie et dans ses textes. de nombreuses nouvelles traitent d'amitiés surgies du passé, de rencontres inattendues. Mais ce mouvement vers l'autre lui sert en réalité à se redécouvrir lui-même, à analyser ses propres obsessions. Car le fantastique d'Hellens puise dans le quotidien, l'ordinaire, même teinté d'exotisme, pour explorer des paysages intérieurs, pour cerner les petites fissurations du réel. Ce ne sont pas des textes à chute. Plutôt des évocations poétiques, au style très littéraire, des flottements entre deux états de la conscience et de la matière. Refusant l'horreur et l'épouvante, les nouvelles d'Hellens baignent dans un étrange assez agréable. Les thèmes du double, de la relation père-fils, de notre relation à l'art, de la mort et du deuil, n'auront jamais été traités d'une manière aussi délicate.
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