AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Aela


Aela
12 décembre 2021
La psychothérapeute Marie de Hennezel explore des perceptions "inhabituelles" qui témoignent de notre lien à l'invisible.
Dans un entretien récent avec un journaliste, Marie de Hennezel affirmait que de nombreuses personnes vivent avec l'invisible mais n'en parlent pas car il s'agit d'un sujet quelque peu "tabou".
Elle a reçu de nombreux témoignages dans ce sens, de personnes qui ont toutefois peur de passer pour "irrationnelles".

L'invisible, cela recouvre des vécus très variés: rêves, synchronicités, le côté "jungien" de l'auteure revient quand elle développe des expériences montrant que nous avons un inconscient personnel mais aussi familial et collectif.
La première partie du livre recense quelques témoignages et phénomènes qui ont marqué l'auteure. A cet égard elle souligne l'importance des enfants qui arrivent à voir et à sentir des choses que les adultes ne sentent plus (les compagnons de jeux "invisibles"...)

Beaucoup sont ceux qui cherchent, dans les épreuves, la compagnie d'êtres invisibles, anges gardiens, saints, ancêtres.. les témoignages reçus dans ce sens sont poignants. L'auteure insiste sur les témoignages qu'elle a reçus faisant état de la présence de disparus. Elle ne cherche pas à apporter de preuves mais à montrer que nous sommes nombreux à avoir besoin de ce lien avec "l'invisible". Il est important selon elle de pouvoir en cas de besoin se construire une protection spirituelle.

La dernière partie du livre est celle qui m'a le plus marquée: elle concerne la conscience, les rapports morts/vivants, la protection qui peut être offerte.. Les croyances malgaches et japonaises sont ainsi évoquées (c'est passionnant..) Son analyse des liens reliant les défunts à leurs descendants est vraiment très forte, surtout quand elle évoque "les loyautés inconscientes" que nous aurions avec nos ancêtres, ainsi ceux qui porteraient "un fardeau invisible". Son credo: il faut parler des morts, il faut les faire vivre parmi nous. Elle semble partager la conviction d'une témoin de son enquête: la mort comme continuum de la vie, on reste vivants mais dans un corps plus subtil, un corps d'énergie.

Bref ce livre est poignant, bouscule parfois les idées reçues, livre d'une femme reconnue dans sa profession (elle a accompagné les derniers moments de François Mitterrand) et qui n'a pas peur de passer pour irrationnelle.
Ce livre qui est la poursuite du journal intime qu'elle a tenu pendant vingt ans, recueillant les témoignages d'amis, de patients, de relations professionnelles.. un récit qui montre la richesse intérieure de l'humain.
Commenter  J’apprécie          484



Ont apprécié cette critique (42)voir plus




{* *}