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Critique de Patlancien


Après avoir contré et aimé le roman d'Alain Damasio, il me fallait découvrir l'adaptation en BD de la Horde du Contrevent. J'ai profité d'une LC qui s'attaquait au roman pour me lancer à mon tour dans la lecture des planches d'Eric Henninot. Je remercie ici les Nicola, Doriane, Anne-Sophie, Isabelle, Eric, Sandrine, Petite Bichette, Catherine, Chrystèle, Yellowsub de m'avoir accepté dans leur Pack accompagné de mes BDs.

La question primordiale est de savoir si on peut adapter l'oeuvre magistrale d'Alain Damasio sans la trahir. La réponse se trouve dans la préface que le romancier donne lui-même en introduction au tome 1 de cette Horde devenue graphique : «Pour qu'une idée de roman prenne un sens sur une planche, il faut qu'elle devienne une idée de bande dessinée, et qu'elle ne doive plus rien au roman qui l'a inspirée mais tout à la découpe de la planche, au parcours de l'oeil, à la respiration secrète du caniveau entre les cases, tout à l'art du mouvement immobile qu'impulsent le crayon et la composition du dessinateur. La trahison n'est jamais un problème en adaptation : c'est même un prérequis. Chez les meilleurs comme Éric (Henninot) ça devient un art. »

Et c'est vrai que ses dessins sont d'une précision et d'une véracité exceptionnelle. Les bâtiments de la ville d'Aberlaas font honneur au roman, les personnages sont bien dessinés même si nos Hordiers n'ont pas la représentation que je m'en faisais. Si Golgoth est un peu fin et manque de consistance, à l'inverse, Caracole ressemble le mieux à l'individu mystérieux et étrange du roman. Enfin pour ce qui concerne le Vent, et quelle que soit sa force ou sa forme, du plus doux qu'on nomme Zéfirine au plus violent surnommé Furvent, ils sont bien traduits et créent ce fameux mouvement immobile, sans surcharger les planches pour le plus grand bonheur des lecteurs que nous sommes !!!

Pour ce qui est du scénario, la bande dessinée n'a pas à rougir du roman éponyme. Si Eric Henninot fait quelques entorses (et même aussi une certaine fracture) à l'histoire initiale, l'essentiel est préservé. Si trahison il y a, celle-ci n'augure rien de mauvais sur la qualité de ce premier tome. Les aficionados de l'oeuvre principale critiqueront certainement le roman graphique, mais comme l'auteur principal Alain Damasio accepte lui-même cette différence, ils devront faire aussi le même effort d'acquittement voire d'absolution. Si la forme poétique et épique d'Alain est peu présente dans les dialogues d'Éric, ceux-ci retrouvent par contre une clarté et une simplicité qui rend l'histoire plus accessible à tous.

Vous l'avez compris ce premier tome a coché pour moi toutes les cases (sans jeux de mots) que j'attendais de lui. Pour un coup d'essai ce fut un coup de maître. J'attends Maintenant avec impatience ce que nous réserve le tome 2…
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