AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de zorazur


Ceux qui ont aimé le joueur d'échecs de Stefan Zweig devraient se tourner irrésistiblement vers ce court et modeste livre d'une auteur pas très connue, un petit livre qui a donné lieu à un film non moins prenant "Joueuse", avec Sandrine Bonnaire dans le rôle principal. Que je conseille tout autant.
Eleni n'est pas une championne hors norme. Elle n'a jamais entendu parler de Spassky ou de Bobby Fisher. Elle ne sait pas qu'il y a plus de combinaisons possibles aux échecs que d'étoiles dans l'univers ou de grains de sables sur la plage.
Eleni n'a jamais entendu parler de la défense Loujine. Mais voilà qu'un jour elle tombe sur un jeu d'échecs. Et elle va (irrésistiblement", je me répète) être prise au piège du plus beau jeu du monde.
On fait inévitablement le parallèle avec Stefan Zweig. D'un coté, le héros victime de la barbarie nazie, qui à sa façon va tenter d'y échapper et va dans ce tourbillon laisser un peu de lui-même, héros finalement fragile et vulnérable. de l'autre coté, Eleni, femme et avant tout femme, méditerranéenne et avant tout méditerranéenne, victime des préjugés et des traditions, croulant sous le poids de la Méditerranée et de l'histoire : Eleni va grâce au jeu d'échecs - le plus beau jeu du monde, je ne me lasserai jamais de le répéter - trouver à la fois une raison de vivre et le moyen de sa propre libération.
Bien sûr, elle va se révéler une championne. C'est normal, c'est l'héroïne du roman. Elle va comprendre rapidement les enjeux, construire sa stratégie, inventer ses propres combinaisons et assimiler les parties jouées en championnats du monde.
Mais quand Eleni se présente en championnat et écrase les uns après les autres ses adversaires, elle joue beaucoup plus que çà.
Et le lecteur joue beaucoup plus que la lecture d'un roman dans lequel une femme modeste et soumise tente de sortir de sa vie.
Le lecteur joue aux échecs.
Le lecteur joue sa vie.
Car à chaque partie d'échecs, on joue sa vie.
Ceux qui jouent aux échecs comprendront ce que je veux dire.
Ceux qui n'y jouent pas se dépêcheront d'apprendre pour pouvoir me comprendre.
Spassky disait "Les échecs, c'est comme la vie"
Ce à quoi Bobby Fisher lui a répondu "Les échecs, c'est la vie."
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}